Commentaire de kimbabig
sur La transparence, la concurrence, c'est pas « open data » pour vos factures de santé


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kimbabig 15 juin 2013 12:42

Il est aberrant d’avoir à comparer les prix des prestations de santé. Pour une raison toute simple : le patient, citoyen lambda, n’a pas à assumer ces dépenses directement, car c’est à l’état de prendre en charge ces dépenses intégralement, dans le seul objectif d’optimiser autant que possible l’amélioration de l’état de santé du patient.

Cela signifie que le financement des frais de santé ne peut qu’être collectif, afin de garantir à tous l’égalité dans l’accès aux soins.

D’ailleurs, la prise en charge des frais de santé par la puissance publique est un droit constitutionnel pour les Français, et heureusement. Cela nous évite de trop tomber dans ce travers sordide qui consiste à conditionner l’accès aux prestations de santé à l’épaisseur du portefeuille du patient. Pour nous, Français, l’accès aux soins est quelque chose que l’état a le devoir de garantir à tous.

Par contre, le patient doit impérativement conserver la maîtrise du choix de la thérapie et du thérapeute, et ce choix ne peut être dicté que par la conviction personnelle du patient quant aux qualités professionnelles du thérapeute et au bien-fondé de la thérapie qu’il prescrit, la collectivité se chargeant de l’aspect financier. Libre choix de la thérapie et du thérapeute, sans avoir à assumer individuellement l’aspect pécuniaire de ce choix, voilà comment doit fonctionner le système de santé.

La garantie de ce libre-choix se traduit par la possibilité de consulter plusieurs professionnels sur une même pathologie afin de comparer les diagnostics et prescriptions, sans que l’intégralité de la prise en charge ne soit remise en cause, si la gravité de cette pathologie le justifie (il ne s’agit bien entendu pas de permettre aux hypocondriaques notoires de consulter 10 médecins pour un rhume).

Afin d’éclairer le patient dans le libre-choix de sa thérapie, il est en effet indispensable qu’il puisse avoir accès à toutes les informations concernant son état, même si elles sont notées dans un jargon très technique, mais aujourd’hui un petite recherche sur le Net permet à tout un chacun d’éclaircir rapidement des termes médicaux pouvant sembler abscons aux non-initiés.

Il est clair qu’il est utile de centraliser les informations de santé, comme les résultats des différentes analyses effectuées sur le patient, afin que n’importe quel médecin consulté par ce patient puisse avoir accès à l’intégralité de son historique, que ce soit avec lui ou avec ses confrères. Ceci dans le but de permettre à tout professionnel de santé de prendre la meilleure décision possible.

Mais il est impératif de proscrire toute fuite d’information de ce système centralisé vers toute personne autre que le patient, ses proches ou tout professionnel de santé suivant le patient.
Il est inadmissible et intolérable qu’un employeur ou un assureur privé puisse avoir le moindre accès à des résultats d’analyses médicales pratiquées sur un de ses salariés ou assurés.

C’est pour cela que les données d’un tel système centralisé se doivent d’être aisément accessibles au patient comme à n’importe quel thérapeute qu’il consulterait, et strictement verrouillées pour tous les autres. Ces 2 points sont primordiaux.

Pour ce faire, il est tout à fait possible de concevoir la collecte à l’échelle nationale de toutes les données médicales sur un grand serveur. Données qui comprendraient tous les diagnostics, prescriptions, analyses (dont, par exemple, les scanners 3D ou endoscopies qui sont donnés sur CD-Rom).

Les professionnels de santé pourraient alors, lorsqu’ils se connectent en mettant la carte vitale du patient dans le lecteur, obtenir l’autorisation de consulter (et surtout pas télécharger) sur le serveur l’historique entier du patient, classé par thème, tant que sa carte vitale reste dans le lecteur du thérapeute (pour les hôpitaux, cette autorisation serait limitée aux personnels du service qui a la charge du patient). Dès que le patient reprend sa carte, l’accès doit redevenir verrouillé. Le patient se verra remettre aussi par la sécu un code personnel qui lui permettra de consulter son historique sur le serveur.

Voilà comment on garantit la liberté (dans le choix thérapeutique), l’égalité (dans l’accès), et la fraternité (dans la prise en charge).

Alors bien entendu, l’union européenne fait tout pour essayer de priver les Français de leur droit constitutionnel à l’accès aux soins, à travers notamment les mesures d’austérité imposées par la commission ou la bce, ou à travers les directives de l’ue visant à imposer la « libéralisation » du système de santé et d’assurance-maladie (qui est en réalité la restriction de l’accès au soins pour la majorité des Français), pour satisfaire les attentes de ces vautours d’assureurs privés qui attendent patiemment que l’ue ait fini d’achever notre sécurité sociale pour s’en disputer la dépouille, le juteux marché de l’assurance-maladie qui reste protégé par notre bonne sécu.

C’est pourquoi il faut résister le plus vigoureusement possible aux prédations de ces vautours. Pour échapper définitivement à leurs funestes convoitises, il faut sortir la France de l’union européenne et de sa monnaie commune !


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