vendredi 14 juin 2013 - par spartacus

La transparence, la concurrence, c’est pas « open data » pour vos factures de santé

Les pouvoirs publics français font tout pour empêcher le droit des citoyens d'accéder aux données publiques de santé (Open Data). Ils sont de plus en plus isolés dans le monde. Pratiquement les derniers au monde.

En France, l’Open data fait peur, on tergiverse, la transparence gêne, on se serre les coudes corporatistes entre copains. Ailleurs dans le monde, aux États-Unis par exemple, l’Open data en santé avance à grands pas.

Les pouvoirs publics sont opposés à l’ouverture des données pour masquer la défaillance de leur action, inutile de dire que les groupes de pression syndicaux de médecins y sont aussi peu favorable. L’élargissement de l’accès aux données de santé pourrait donner l’idée à des petits malins d’interroger les pratiques des professionnels de santé.

Les professionnels de santé disposent depuis 2007 d’un accès rien que pour eux aux données agrégées de l’Assurance-maladie via l’Institut Statistiques des Professionnels de Santé Libéraux (ISPL).

Des dizaines d’études dont le grand public n’a jamais été informé ont ainsi été réalisées par les médecins, pour les médecins. Le citoyen dans tout ça ? Il est prié de ne pas poser trop de questions.

Le débat sur l’Open data en santé est bloqué par les lobbys syndicaux des professionnels de santé.

Pendant ce temps, outre-Atlantique... Obama libère à tout va. En mai, Kathleen Sibelius, secrétaire d’État du Department of Health and Human Services a annoncé le lancement d’une plateforme web permettant aux citoyens de comparer la facture pour les prestations les plus courantes dans chaque hôpital du pays.

Vous imaginez bien qu'en France, un outil qui permettrait pour chaque malade en France de savoir quel sera la facture de ses soins et choisir l’hôpital qui lui permettrait de choisir le meilleur rapport qualité prix, n'est pas le bienvenu dans l'esprit de ceux qui voient mal.

Les consommateurs n’ont aucune idée de ce que l’hôpital leur facture à eux ou bien à leur assurance pour une procédure donnée comme par exemple le replacement d’une prothèse de genou. Ils ne savent pas non plus quelles peuvent être les différences de tarifs au sein d’une même ville.

La publication de ces données permettrait de combler cette lacune.
L'état d'esprit américain est ouvert à la comparaison, bien différent de celui Français, qui fait confiance aux institutions. Une manière d'infantiliser contre le bon sens.

On est pourtant toujours "sans nouvelles" des cent caisses primaires d’Assurance-maladie que l'association initiative transparence santé a contacté il y a maintenant deux semaines pour obtenir des données sur la consommation de Mediator .

Pourquoi l’Assurance-maladie se montre-t-elle si discrète sur les détails de son action dans la gestion de ce dossier ?

Poser la question, c’est un peu y répondre.

initiative transparence santé

lequidampost.fr



11 réactions


    • al.terre.natif 14 juin 2013 14:24

      « Affirmations péremptoires » je suis tenté de vous retourner le compliment, je ne vois pas de quelles affirmations vous parlez ...

      amalgames stupides ... idem

      quand aux devinettes ... suis pas sur que ça aide le débat 


  • TSS 14 juin 2013 13:16

    « Open Data » en français « information libre »

    pour le reste blabla.....


  • Ruut Ruut 14 juin 2013 13:44

    Un sujet intéressant, merci.



  • al.terre.natif 14 juin 2013 14:21

    je ne comprend pas les votes négatifs sur cet article.

    Autant je ne suis pas toujours d’accord avec Spartacus, autant la je trouve plutôt intéressant la « transparence », disons au moins l’ouverture des statistiques à qui veux bien les lire et les analyser.

    Quelques arguments pour les « moinsseurs » ?


    • Richard Schneider Richard Schneider 14 juin 2013 16:19

      Comme vous, al.terre.natif, je ne suis quasiment jamais d’accord avec Spartacus qui - il ne s’en lassera jamais - répète toujours les mêmes slogans. Mais cet article est assez intéressant : plus de transparence dans les comptes publics (ici la Sécu) est toujours une démarche positive. Aussi ai-je « voté » PLUS.

      Effectivement, quels sont donc les arguments des « moinsseurs » ?

  • LE CHAT LE CHAT 14 juin 2013 16:20

    oui la corporation des médecins&cie fait bloc , l’ordre veille à ce que seulement quelques brebis galeuses soient montrées du doigt comme des Cahuzac , le reste continuant sa route peinard.................


  • Laurent C. 14 juin 2013 16:48

    Bonjour spartacus

    Pour une fois que vous n’incendiez pas les fonctionnaires +10

    Mais sur le fond, vous êtes même gentil. Un accès à ces données permettrait :
    - aux mutuelles de voir comment elles se font arnaquer par des médecins qui facturent leurs dépassements d’honoraires en fonction des remboursements.
    - à la sécu, de voir les surfacturations des hôpitaux avec des examens non réalisés
    - au fisc, de connaître réellement les revenus des médecins
    ...

    Je crois qu’on pourrait en trouver d’autres encore.
    Faire payer le contribuable et la dette, c’est plus facile que de traquer la fraude.

  • viva 14 juin 2013 19:46

    La raison des doktes est simple même si je n’ai pas moinssé.


    C’est un outil qui ne permettra pas d’estimer les coûts réels, chacun sait que pour une même pathologie, les choix thérapeutiques sont individualisés en fonction des dizaines de facteurs liés, au malade, à la structure, et aux médecins. Il existe des normes, des protocoles standardisés, ce qui est une bonne chose, mais qui nécessite une adaptation selon l’individu, par exemple, won age, ses antécédents, ses autres pathologies.

    Hors, il existe de plus en plus une logique de coût ce qui est aussi une nécessité, mais cela signifie aussi que le gestionnaire pourra suivant le profil du malade décider de soigner ou pas. Ensuite, il h a des dérives, il est très facile d’imaginer que les infos sur le patient, finiront par sortir du cadre purement médical.

    Pour grossir le trait, On ne nous a pas encore parlé de la chaude pisse d’un homme politique, mais cela pourra dorénavant arriver en première page de tel ou tel magazine.

    Pour en revenir aux raisons qui justifieraient de contrôler les coût, un expert comptable en est tout a fait capable sans avoir accès a des infos personnelles. C’est leur job et ça marche très bien ainsi.

  • Antoine Diederick 15 juin 2013 09:44

    Bonjour Spartacus,

    Bon article.

    En fait, votre article ouvre trois questionnements :

    1) l’accès des patients à leur dossier santé si jamais il se mettait en place une centralisation informatique.

    2) effectivement, le coût des prestations et l’offre

    3) le rapport coûts des prestations et qualité des prestations ( la médecine n’est pas un métier comme les autres, il ne faudrait pas arriver à brader la qualité des soins pour des motifs financiers, surtout dans les pathologies « lourdes »).

    Tout ceci est une vraie question d’organisation.

    Bon succès, et mort à la gauche et mort à la droite. smiley

    Vive l’info plurielle, mort à la propagande


  • kimbabig 15 juin 2013 12:42

    Il est aberrant d’avoir à comparer les prix des prestations de santé. Pour une raison toute simple : le patient, citoyen lambda, n’a pas à assumer ces dépenses directement, car c’est à l’état de prendre en charge ces dépenses intégralement, dans le seul objectif d’optimiser autant que possible l’amélioration de l’état de santé du patient.

    Cela signifie que le financement des frais de santé ne peut qu’être collectif, afin de garantir à tous l’égalité dans l’accès aux soins.

    D’ailleurs, la prise en charge des frais de santé par la puissance publique est un droit constitutionnel pour les Français, et heureusement. Cela nous évite de trop tomber dans ce travers sordide qui consiste à conditionner l’accès aux prestations de santé à l’épaisseur du portefeuille du patient. Pour nous, Français, l’accès aux soins est quelque chose que l’état a le devoir de garantir à tous.

    Par contre, le patient doit impérativement conserver la maîtrise du choix de la thérapie et du thérapeute, et ce choix ne peut être dicté que par la conviction personnelle du patient quant aux qualités professionnelles du thérapeute et au bien-fondé de la thérapie qu’il prescrit, la collectivité se chargeant de l’aspect financier. Libre choix de la thérapie et du thérapeute, sans avoir à assumer individuellement l’aspect pécuniaire de ce choix, voilà comment doit fonctionner le système de santé.

    La garantie de ce libre-choix se traduit par la possibilité de consulter plusieurs professionnels sur une même pathologie afin de comparer les diagnostics et prescriptions, sans que l’intégralité de la prise en charge ne soit remise en cause, si la gravité de cette pathologie le justifie (il ne s’agit bien entendu pas de permettre aux hypocondriaques notoires de consulter 10 médecins pour un rhume).

    Afin d’éclairer le patient dans le libre-choix de sa thérapie, il est en effet indispensable qu’il puisse avoir accès à toutes les informations concernant son état, même si elles sont notées dans un jargon très technique, mais aujourd’hui un petite recherche sur le Net permet à tout un chacun d’éclaircir rapidement des termes médicaux pouvant sembler abscons aux non-initiés.

    Il est clair qu’il est utile de centraliser les informations de santé, comme les résultats des différentes analyses effectuées sur le patient, afin que n’importe quel médecin consulté par ce patient puisse avoir accès à l’intégralité de son historique, que ce soit avec lui ou avec ses confrères. Ceci dans le but de permettre à tout professionnel de santé de prendre la meilleure décision possible.

    Mais il est impératif de proscrire toute fuite d’information de ce système centralisé vers toute personne autre que le patient, ses proches ou tout professionnel de santé suivant le patient.
    Il est inadmissible et intolérable qu’un employeur ou un assureur privé puisse avoir le moindre accès à des résultats d’analyses médicales pratiquées sur un de ses salariés ou assurés.

    C’est pour cela que les données d’un tel système centralisé se doivent d’être aisément accessibles au patient comme à n’importe quel thérapeute qu’il consulterait, et strictement verrouillées pour tous les autres. Ces 2 points sont primordiaux.

    Pour ce faire, il est tout à fait possible de concevoir la collecte à l’échelle nationale de toutes les données médicales sur un grand serveur. Données qui comprendraient tous les diagnostics, prescriptions, analyses (dont, par exemple, les scanners 3D ou endoscopies qui sont donnés sur CD-Rom).

    Les professionnels de santé pourraient alors, lorsqu’ils se connectent en mettant la carte vitale du patient dans le lecteur, obtenir l’autorisation de consulter (et surtout pas télécharger) sur le serveur l’historique entier du patient, classé par thème, tant que sa carte vitale reste dans le lecteur du thérapeute (pour les hôpitaux, cette autorisation serait limitée aux personnels du service qui a la charge du patient). Dès que le patient reprend sa carte, l’accès doit redevenir verrouillé. Le patient se verra remettre aussi par la sécu un code personnel qui lui permettra de consulter son historique sur le serveur.

    Voilà comment on garantit la liberté (dans le choix thérapeutique), l’égalité (dans l’accès), et la fraternité (dans la prise en charge).

    Alors bien entendu, l’union européenne fait tout pour essayer de priver les Français de leur droit constitutionnel à l’accès aux soins, à travers notamment les mesures d’austérité imposées par la commission ou la bce, ou à travers les directives de l’ue visant à imposer la « libéralisation » du système de santé et d’assurance-maladie (qui est en réalité la restriction de l’accès au soins pour la majorité des Français), pour satisfaire les attentes de ces vautours d’assureurs privés qui attendent patiemment que l’ue ait fini d’achever notre sécurité sociale pour s’en disputer la dépouille, le juteux marché de l’assurance-maladie qui reste protégé par notre bonne sécu.

    C’est pourquoi il faut résister le plus vigoureusement possible aux prédations de ces vautours. Pour échapper définitivement à leurs funestes convoitises, il faut sortir la France de l’union européenne et de sa monnaie commune !


  • viva 15 juin 2013 13:45

    Le dossier médicale personnel finira de toute façon par se retrouver visible par des personnes que cela ne devrai pas concerné.


    C’est déjà arrivé en France, des dossiers de patients se sont retrouvé sur le net.

    Donc pour moi c’est clairement non, et encore je n’évoque ce que peut rappeler la multiplication des fichages.

    Comme d’habitude, par ce que c est ’systématiquement ainsi, nous commencerons pas un fichage pour les médecins et au fur et a mesure de l’évolution des pratiques et des lois, sa fonction initiale évoluera. 
     Nous le savons tous, c’est toujours ainsi, les simples citoyens ne connaissent par la totalité des objectifs de ce type de pratiques, mais n’en doutons pas, il y a des buts moins avouable derrière.

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