Commentaire de Emmanuel Aguéra
sur Comment Pierre Mendès France aurait-il pu dire que le meilleur moyen de sortir de l'euro eût été de ne pas y rentrer !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 10 octobre 2013 20:14

Cette liste...

  • LE MODÈLE SOCIAL MENACÉ DE DISPARITION
  • LA POLITIQUE FISCALE SOUS PRESSION
  • DESINDUSTRIALISATION ET CHÔMAGE
  • LIBÉRALISATION FINANCIÈRE ET CAPITAUX SANS FRONTIÈRES
  • IMMIGRATION ET CHÔMAGE
  • LE POUVOIR D’ACHAT
  • DÉFICITS, MONNAIE ET INDÉPENDANCE NATIONALE

- les modèles sociaux, du tribal de naguère à l’occidental d’aujourd’hui, ont toujours été l’objet de paranos, justifiées pour la plupart, de tous les temps.

- Impôts & taxes : jamais assez pour celui qui encaisse toujours trop pour celui qui paye : là aussi, vieux comme le monde.

- Désindustrialisation & chômage : souvenez-vous 1929... la bonne blague, rien de neuf là non-plus.

- Capitaux sans frontières... La haute voltige financière n’est pas nouvelle non-plus. Souvenez-vous de Law, de Suez, de l’emprunt russe... et plus près, question multinationales, c’est pas Ford qui équipait Hitler en moteur de camions pendant que les superforetresses pilonnaient le champs d’à côté ?

- Immigration et chômage : deux facettes du même phénomène, chroniques dans l’histoire. le mal et le bouc émissaire. Je n’y reviendrai pas, c’est du solide.

- le pouvoir d’achat... là il me déçoit carrément, PMF (1ère fois... un cave se rebiffe ?), évidemment, le pouvoir d’achat ! Tu parles d’une nouveauté, depuis que le monde est monde et que la monnaie est apparue, ceux qui n’en n’ont pas en manquent.

- Déficit, monnaie, indépendance nationale... Comme vous dites, écrit en 1957, PMF a démissionné puis s’est fait placardisé, Il n’était pas question d’Euro pourtant à Rome.

En bref, je suis un admirateur de PMF mais ces têtes des chapitres sont plus représentatives de la politique au sens large que de la pensée de PMF. C’est du tout-venant et PMF vaut mieux que cet énoncé. Sur l’Europe, on peut croire que Maastricht était inscrit en filigranes dans Rome, ça ne coûte rien, mais c’est de la spéculation à mon avis. Les contextes influent sur les institutions qui existent comme ils auraient influé sur celles qui n’existent pas. Par exemple en 1957, on est en pleine guerre froide, abrités (un peu forcés, remarqués...) sous le parapluie américain, ils sont en Corée, on revient d’Indochine, et à Rome, il n’est pas encore question de se protéger face au loup dollar ou au Yen...

Mais c’est aussi vrai que j’approuve totalement la vision de PMF, et ses ses doutes sur un marché commun où les pouvoirs de la démocratie seraient délégués « à une autorité extérieure laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale. ».

L’avertissement était patent. PMF était à la fois un homme d’état et un visionnaire. peut-être le dernier que la France a connu à gauche. Pourtant je soutiens aujourd’hui Europe et Euro car je ne pense pas que nos économies, dans l’état où elles sont aujourd’hui, et donc nous-mêmes, puissions nous payer le luxe d’un chambardement que doivent attendre pas mal de golden boys, les yeux rivés sur leurs écrans et le doigt crispé sur la souris, à la City ou à Wall St...

Ce dont nous avons besoin, pas facile par les temps qui courent, c’est de sérénité, bien sur, pour ne pas se planter, mais de couilles aussi et surtout. Le gouvernement précédent a renfloué les banques, ce que n’a plus les moyens de faire Hollande si le vent tourne..., mais sans pour autant exiger d’elles une refonte du système, un contrôle ou une participation quelconque. Même aux US on n’a pas fait ça, et les sanctions continuent de tomber.

Perso j’aurais nationalisé derechef. J’espère que PMF aussi.



Voir ce commentaire dans son contexte