jeudi 10 octobre 2013 - par redrock

Comment Pierre Mendès France aurait-il pu dire que le meilleur moyen de sortir de l’euro eût été de ne pas y rentrer !

Pierre Mendès France, Philippe Seguin, Maurice Allais, Paul Krugman...

Tous pourris ?

Nombre de politiques à gauche et même à droite s’accordent à reconnaitre en Pierre Mendès France la stature d’un très grand personnage politique. Beaucoup ont oublié cependant que -tout comme le Général de Gaulle- il fut très critique sur le modèle de la construction européenne.

 

A l’heure où le débat sur l’Europe, sur la Crise, sur la Finance, sur l’immigration et les Roms est presque systématiquement associé dans les médias aux thèses du FN ou des « extrémistes populistes » de gauche, il est bon de rappeler que ces deux grandes figures de notre Histoire, De Gaulle et Mendés, ont émis de sérieuses réserves sur la Construction Européenne. Le Peuple, lui-même, les a suivis dans son refus du TCE en 2005.

 

Lors du débat sur le Traité de Rome à l’Assemblée Nationale en 1957, Pierre Mendés France a prononcé un discours véritablement prophétique dénonçant les dangers structurels d’une construction européenne mal conçue ; fondée sur la concurrence entre Etats et ignorant les nécessaires convergences sociales, fiscales, économiques, cette construction ne peut, selon Mendés, que déboucher sur un certain nombre de conséquences nuisibles qu’il énonce point par point.

On peut trouver le texte intégral de ce discours sur le Journal officiel de la République française. 19 janvier 1957, n° 3, p. 159-166 ; les parties essentielles figurent sur ce site.

Je ne vais citer ici que l’une des dernières phrases du texte ainsi que les divers titres des paragraphes structurant ce discours :

" L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale. "

LE MODÈLE SOCIAL MENACÉ DE DISPARITION

LA POLITIQUE FISCALE SOUS PRESSION

DESINDUSTRIALISATION ET CHÔMAGE

LIBÉRALISATION FINANCIÈRE ET CAPITAUX SANS FRONTIÈRES

IMMIGRATION ET CHÔMAGE

LE POUVOIR D’ACHAT

DÉFICITS, MONNAIE ET INDÉPENDANCE NATIONALE

Le Tableau ainsi décrit est saisissant de réalisme, d’autant plus qu’il a été rédigé en 1957, au début des Trente Glorieuses, lors d’une période que les économistes météorologistes qualifient d’embellie (à défaut de vouloir en expliquer les causes) et que seule, la profonde compréhension par Mendés des mécanismes politiques et économiques, lui a permis d’anticiper ainsi toutes les dérives de la Construction Européenne et plus généralement de l’ouverture dérégulée du Marché.

D’autres après lui ont fait des analyses semblables tels Maurice Allais, le prix Nobel d’économie, dès le milieu des années 70 mais ils n’ont pas été suivis. Le débat sur le Traité de Maastricht permit également à Philippe Seguin de réitérer les propos de Mendés France dans son discours pour la France à l’Assemblée Nationale

«  Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d'experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences…

 je reconnais bien volontiers que le conformisme ambiant, pour ne pas dire le véritable terrorisme intellectuel qui règne aujourd'hui, disqualifie par avance quiconque n'adhère pas à la nouvelle croyance, et l'expose littéralement à l'invective. Qui veut se démarquer du culte fédéral est aussitôt tenu par les faiseurs d'opinion (...) au mieux pour un contempteur de la modernité, un nostalgique ou un primaire, au pire pour un nationaliste forcené tout prêt à renvoyer l'Europe aux vieux démons qui ont si souvent fait son malheur…

Dès lors, le processus de l'union économique et monétaire mérite trois commentaires.

En premier lieu, il renouvelle le choix d'une politique qu'on pourrait qualifier de « monétarienne », qui est syno­nyme de taux d'intérêt réels élevés, donc de frein à l'investissement et à l'emploi et d'austérité salariale. Notons à ce propos l'hypocrisie fatale qui consiste à parler de « franc fort » lorsque le refus de la dévaluation se paie du blocage de l'investissement et de l'explosion du chômage. C'est très exactement la réédition de la « politique du bloc-or » qui a conduit l'industrie française à la crise au cours des années trente. Bonjour la modernité !

Maastricht, c'est ensuite la suppression de toute politique alternative, puisque la création d'un système européen de banque centrale, indépendant des gouvernements mais sous influence du mark, revient en quelque sorte à donner une valeur constitutionnelle à cette politique de change et à ses conséquences monétaires.

Quant à ceux qui voudraient croire qu'une politique budgétaire autonome demeurerait possible, je les renvoie au texte du traité, qui prévoit le respect de normes budgétaires tellement contraignantes qu'elles imposeront à un gouvernement confronté à une récession d'augmenter les taux d'imposition pour compenser la baisse des recettes fiscales et maintenir à tout prix le déficit budgétaire à moins de 3 p. 100 du PIB.

Enfin, et je souhaite insister sur ce point, la normalisation de la politique économique française implique à très court terme la révision à la baisse de notre système de protection sociale, qui va rapidement se révéler un obstacle rédhibitoire, tant pour l'harmonisation que pour la fameuse « conver­gence » des économies. » 

La critique de Philippe Seguin est encore plus radicale puisqu’il juge inconstitutionnelle la décision de faire adopter le projet de loi constitutionnelle nécessaire à la ratification du Traité par l’Assemblée et non par un référendum populaire :

«  C'est en tout cas avec gravité que je viens inviter cette assemblée à opposer l'exception d'irrecevabilité au projet de loi constitutionnelle que le Gouvernement nous présente comme préalable à la ratification des accords de Maastricht négociés le 10 décembre 1991 par les chefs d'État et de gouvernement des pays membres des communautés européennes et signés le 7 février dernier.

Mon irrecevabilité se fonde sur le fait que le projet de loi viole, de façon flagrante, le principe en vertu duquel la souveraineté nationale est inaliénable et imprescriptible , ainsi que le principe de la séparation des pouvoirs, en dehors duquel une société doit être considérée comme dépourvue de Constitution . »  ( Le Traité lui-même a bien été ratifié par référendum avec 51,05% des voix).

 

On n’a pas entendu Philippe Seguin en 2005 lors du débat sur le TCE mais on peut penser que son discours pour la France a du lui chatouiller la mémoire. Nombre d’économistes s’interrogent aujourd’hui sur la politique de l’UE et la pertinence de l’euro tels le groupe des Economistes Atterrés ou le prix Nobel d’économie Paul Krugman.

Ce dernier, dans ses chroniques à la radio et télévision belge RTBF, compare en effet les situations de l’Indonésie en 1998 et de la Grèce en 2008 :

«  Comparons maintenant avec les résultats de la Grèce, où sa production a chuté de plus de 20% depuis 2007 et est toujours en chute libre. Personne ne sait quand la relance va se produire et je suis d’avis que peu d’observateurs s’attendent à voir l’économie grecque revenir à des niveaux d’avant crise durant cette décennie…

Pourquoi les choses sont-elles si terribles cette fois-ci ? L’une des réponses, c’est que l’Indonésie avait sa propre monnaie et que la chute de la rupiah fut finalement une très bonne chose. Pendant ce temps, la Grèce est piégée par l’euro. Cependant, l’on peut ajouter que les dirigeants politiques étaient plus souples dans les années 90 qu’ils ne le sont aujourd’hui. Le Fonds Monétaire International demanda au départ de dures politiques d’austérité en Asie, mais fit rapidement machine arrière. Cette fois-ci, les exigences placées sur la Grèce et d’autres pays endettés ont été dures et sans relâche, et plus l’austérité échoue, et plus l’on exige que du sang soit versé.  ».

On ne peut ignorer un tel avis sans d’abord prendre le temps d’en débattre.

 

Tous ces débats sur la construction Européenne, sur le rôle de la BCE, de l’euro, de la mondialisation dérégulée, ne peuvent plus être ostracisés par la classe politique et médiatique dominante.

Il faudrait que les futures élections européennes de 2014 permettent d’ouvrir de véritables débats sur ces questions et que l’on oublie un instant le « terrorisme intellectuel » évoqué par Philippe Seguin.

Sinon le redoutable « homme providentiel » craint par Pierre Mendés France pourrait bien revêtir la figure de Marine Le Pen et ce ne sont pas les électeurs de Brignoles ni le tout récent sondage Ifop sur les européennes qui viendront le démentir.

 



26 réactions


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 octobre 2013 09:07

    À l’auteur :
    « Nombre d’économistes s’interrogent aujourd’hui sur la politique de l’UE et la pertinence de l’euro tels le groupe des Economistes Atterrés ou le prix Nobel d’économie Paul Krugman. »

    Anti Euro ? Pro Franc ?...

    Les taxes européennes sont à la fiscalité française ce qu’est l’Euro au Franc Français.
    Selon certains, sans l’Euro et avec le retour au Franc, tout irait beaucoup mieux au royaume de France !

    L’Écotaxe française est à la « fiscalité provinciale » ce que le Franc Français est à la monnaie provinciale.
    Ainsi, si le retour au Franc Français était remplacé par une foultitude de monnaies régionales, nul doute que tout irait encore mieux dans toutes les provinces de France ! ! !


    Logique. Non ?...

     smiley smiley smiley







    • bourrico6 10 octobre 2013 09:27

      Logique. Non ?...

      Logique un peu débile car elle ne tiens pas compte des dimensions humaines, mais logique... pour un esprit simple.


    • unandeja 10 octobre 2013 09:36

      pas logique car avec le franc on a une monnaie pour un système politique fiscal et social.

      ...alors qu’avec l’euro on a une monnaie pour quasiment 30 politiques sociales, économiques, industrielles et fiscales différentes.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 octobre 2013 10:01
      Par unandeja (---.---.192.147) 10 octobre 09:36

      Avec l’Euro on a unifié plusieurs monnaies nationales mais, hélas, on a laissé en place plusieurs politiques sociales, économiques, industrielles et fiscales différentes.
      L’alternative est donc :
      1)
      Détruire l’Euro et revenir à plusieurs monnaies et plusieurs politiques sociales, économiques, industrielles et fiscales différentes.
      2)
      Conserver l’Euro et faire converger 
      plusieurs politiques sociales, économiques, industrielles et fiscales différentes.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 octobre 2013 10:15

      « faire converger plusieurs politiques sociales, économiques, industrielles et fiscales différentes. »

      Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.
      Mark Twain



    • unandeja 10 octobre 2013 11:18

      exact...il n’y a pas 50 solutions....mais la convergence est-elle encore possible ??

      là dessus j’ai quelque doutes....l’UE n’arrive même pas à imposer à l’irlande d’augenter sensiblement son Impots sur les sociétés.

      ....et quels pays d’europes ont les moyens d’accorder une protection sociale aussi élevée qu’en France....à moins que la France ne change radicalement son système social mais j’en doute.


    • Henri Diacono alias Henri François 13 octobre 2013 12:56

      Et revoilà encore et toujours le débat européen par le seul bout de la lorgnette, c’est à dire l’euro. Avant de brailler sur le retour au franc ou aux monnaies régionales, il serait peut-être plus judicieux d’harmoniser une bonne fois pour toutes dans ce foutu merdier qu’est l’Europe actuelle et au sein d’une Fédération, les lois sociales, fiscales, et judiciaires, créer une police « fédérale » qui aurait à aider ou remplacer dans bien des cas les polices « nationales », une armée, etc...dépendant d’un Président élu et d’un Gouvernement Fédéral en lieu et place de cette foutue commission qui se prend pour « la cuisse de Jupiter ». Laisser ensuite aux différentes nations la composant de gérer au mieux dans ce cadre, leur propre territoire sans pour autant se noyer sous des tonnes de fonctionnaires, hommes politiques, paperasses, et réglementations locales. Enfin et SURTOUT n’accepter que les pays ayant conservé l’euro comme monnaie unique à demeurer dans cet ensemble et y « expulser » tous ceux qui la refusent, Angleterre notamment.
      Au sujet de Mendès l’un des très rares hommes politiques (ils n’arrivent pas à occuper les cinq doigts d’une seule main) que la France ait connu depuis plus d’un demi-siècle, socialiste dans l’âme, il avait été renversé par la SFIO (ancêtre du PS) alors qu’il s’apprêtait vers 1955 à s’occuper d’une sortie « apaisée » de la France de l’Algérie où une guerre sanglante se profilait.
      Pour ma part, je reprocherai toujours à Mitterrand, une fois élu Président, de ne pas l’avoir sollicité publiquement a occuper les hautes fonctions qu’il méritait amplement... comme à Philippe Seguin de ne pas s’être démarqué de l’UMP.


  • unandeja 10 octobre 2013 09:35

    Philippe Seguin, l’un des rares derniers hommes politiques qui était encore estimable....malheureusement disparu.

    Beauoup d’économistes de renom nous avertissent depuis longtemps des effets dévastateurs de l’euro pour nos économies (Roubini, Sapir par exemple). Je ne connaisp ar contre que très peu d’économistes qui vantent l’euro.....et ce sont généralement plutot des financiers que des économistes.

    Le commentaire de M.LLABRES est interessant mais omet un élément....le problème est une monnaie unique pour des règles fiscales et sociales très différentes....Ce qui n’est pas le cas entre nos régions (sauf un peu l’Alsace mais ça reste limité)....donc non la régionalisation des monnaies n’est pas souhaitable ;)


  • devphil30 devphil30 10 octobre 2013 10:11

    Merci pour ce rappel historiques de personnes ayant une vision de l’état et non pas une vision mercantile et partisane de leurs propres intérêts et du pouvoir dont ils disposent.


    Philippe Seguin a vu et dit beaucoup de choses , dommage qu’il soit parti trop tôt 

    Philippe 

  • soi même 10 octobre 2013 12:26

    C’est dramatique c’est article, car au lieux d’aller de l’avant, on nous joue la politique fiction historique en nous exhument des portraits certes intéressant d’ homme politique en le collant par une citation à la réalité du moment.
    Ce qui est dramatique, c’est que cette citation soit passé sous silence et soit resté lettre morte, montre et démontre comment les Français ne sont plus un peuple qui voulait assumer son destin , qu’il c’est endormie sur sa gloire éphémère de 45 et se résigne à aller à l’abattoir perdre son indépendance du moment que son modèle de société à la Française ne soit surtout pas trop écorné.
     Comme ce qui est en train de se révèle, c’est UE ne sont pas des poètes de la Politique, nis d’ailleurs ceux qui sont aux pouvoir en France depuis plus de Trente ans, et bien le réveil est dur, et la tache presque un impossible, car il faut encore écarté du bon grain de l’ivraie politique tous ceux qui s’opposent comme partie politique qui aujourd’hui se joue sur cette opposition porteuse doit ton quitter, l’Euro avant les traités où d’abord quitté les traités pour se débaraser de l’Euro ?

    Et bien tant qu’il aura pas un projet social d’envergure qui ne pourra pas être une copie coller de ceux qui a déjà existé dans le passé ( CNR ) , tant qu’il aura pas un projet Social et Politique qui court-circuite pas le Pouvoir Pyramidal Hiérarchique et bien tous cela resterons lettre morte, car elles ne sont pas en phase à l’évolution de l’humanité qui est mûr aujourd’hui pour une République Participative. Et il arrivera ce qui arrivera le plus fourbe, le plus malin, le plus ambigus des parties, aurra toujours une longueurs d’avance pour tous torpillés, ce qui semble le cas avec le FN et du FD est ses satellites qui sur la forme s’oppose et sur le fond approuve, en avançant une stratégie séduisante, stérile dans ses effets , et démagogique.

    Et bien on n’est pas sortie de ce que Mr Pierre Mendès France annonçait, on est en plein dedans comme en 40, avec cette assemblé extraordinaire qui votaient les pleins pouvoir à Pétain.

    Le temps du Pouvoir Hiérarchique est fini, il est en décadence sévère, il doit être Collégiale, Ouvert et Participatif.

    Tant que l’on en serra pas convaincus, il aura toujours des hommes remarquables qui se distinguerons par leurs impuissances à agir, car il faut au préalable reconnaître que le meilleur Pouvoir est celui qui est partagé, car il rend responsable tous le monde .

     


  • Klisthène 2017 Kxyz 10 octobre 2013 13:31

    je ne comprends votre réaction soi même..Dans les réflexions pour notre Futur pourquoi censurer Pierre Mendès France alors qu on pourrait citer Platon Descartes ..par exemple..
     MPF a incarné la gauche républicaine dans ce qu elle a de plus respectable
    En revanche je partage votre analyse sur cette société hiérarchique modèle d ’un autre temps
    je conclurai comme vous pour un nouvel CNR convention pour une Nouvelle Républik..
    ps cet acronyme fait référence au passé je vous takine..


    • soi même 10 octobre 2013 20:00

      @ Kxyz, si vous lisez bien , je n’es pas une opinion défavorable à la citation de Mendès !
      Mon propos est tous autres, il y a une conscience plus aigus de la réalité du monde que l’on vit par rapport aux années 50 .

      Qui fait ce qui était justifier à une époque donner, si il est maintenue dans les mêmes termes aujourd’hui deviens une entrave !

      Je crois actuellement au vue des résultats qui ressemble plus à de l’incompétence, de la lâcheté, de l’égoïste, le Pouvoir ne peut plus être porté par un seul homme, sans qui est une collégialité, et un contre pouvoir Citoyen qui a le même droit d’intervention que les élus pour contré l’exécutif qui ne reflet plus l’intérêt supérieur de la Nation.

      Un exemple concret ; aurait été par référendum de décider si nous allons faire la guerre à la Libye.

       


  • Esprit Critique 10 octobre 2013 17:39

    http://www.cvce.eu/obj/discours_de_pierre_mendes_france_sur_les_risques_du_ marche_commun_paris_18_janvier_1957-fr-c81bfdc2-20a9-4eaa-82ec-c2117fa1f3c2.html

    Le lien ci dessus donne aussi accès a l’intégralité de ce discours qui na que peu vieilli, et qui prévoyait quasiment toutes les perversions que l’on nous préparait avec l’Europe du fric libre.

    Pour reconstruire aujourd’hui une Europe acceptable, avec une constitution de trois page, dont le premier article indiquerait que cette Europe vise la paix sur son territoire, et le bonheur des peuples qui la compose, il suffit de reprendre point par point le discours de PMF !


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 octobre 2013 19:57

    François Asselineau se présentera sans doute aux élections européennes, pour y défendre le point 1 du programme de l’ UPR : « Sortir de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN légalement par l’article 50. »

    @ Soleil,
    Je vous fais confiance en matière boulangère, mais sur la monnaie, faudrait faire un effort de mise à niveau...
    Regardez la vidéo d’ Asselineau « La tragédie de l’euro », vous en saurez plus que beaucoup d’économistes.


    • soi même 10 octobre 2013 20:32

      @ Soliel, au point où nous en sonnes, Asselineau soit de droite, et bien je n’en fou, quand on voie ce qu’est devenue la gauche,et bien il faut rester con pour voir encore des vertus !

      .


    • kimbabig 10 octobre 2013 23:42

      D’après Jacques Sapir, directeur de recherches en économie, le retour au Franc, c’est : 2 millions de chômeurs en moins, 5% de croissance et plus aucun déficit. La démonstration ici (avec Mélenchon en face) : http://www.youtube.com/watch?v=tQx4UM8YFhU


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 11 octobre 2013 08:09

      soleil
      Asselineau est un démocrate et un républicain.

      Le programme de l’ UPR n’est pas un programme de droite, c’est un copié/coller de celui du Conseil National de la Résistance, ( qui a été négocié entre les Communistes et les Gaullistes).

       Il s’agit donc d’un programme de consensus sur lequel beaucoup de Français ne peuvent qu’être d’accord. Le but est de rassembler autour de ce programme, provisoirement, une majorité de Français pour sortir de l’ UE et retrouver la souveraineté.

      C’est donc un mouvement de libération nationale, comme l’avait été le CNR, qui a permis l« existence du modèle social français, actuellement en cours de démontage.

      Sur le site de l’ UPR, un entretien de François Asselineau » L« âme de la France » vous donnera un résumé de ses analyses.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 11 octobre 2013 08:29


      Sapir explique par exemple que le prix des carburants étant constitué essentiellement de taxes, la hausse du prix ne portera que sur le carburant.

      En sortant de l’euro, les prix à la pompe augmenteraient de 7 %, ce qui n’est pas le cataclysme annoncé par les européistes.

      Le programme dont vous parlez ressemble beaucoup à celui de l’ UPR, mais personne ne peut vous garantir qu’on remet en selle une économie détruite par 50 ans de libéralisme, en une année.
      Cela prendra sans doute plus de temps, mais plus on tarde à reprendre la situation en main, et plus il y aura de destructions.

      Les européistes essayent de faire peur en prédisant l’apocalypse si on sort de l’ UE et de l’ euro.
      Des dizaines de pays au 20e siècle sont sortis de tous les Empires qui existaient, sans catastrophe.

      Il y a des vidéos d’Asselineau que vous pourriez regarder sur ce sujet sur le site de l’ UPR :
      * Les 10 raisons de sortir de l’ Europe« 
      * »Faut-il avoir peur de sortir de l’ Europe ?« 
      et si vous avez le temps : » Pourquoi l’ Europe est comme elle est ?"
      Vous me direz ce que vous en pensez ?


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 octobre 2013 19:59

    à l’auteur,
    Rassurez-vous, le FN quel que soit son score aux élections européennes, n’a aucunement l’intention de sortir de l’ UE, ni de l’euro, encore moins de l’ OTAN.
    Retrouvez les professions de foi du FN à n’importe quelle élection, pas un mot sur la question.


  • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 10 octobre 2013 20:14

    Cette liste...

    • LE MODÈLE SOCIAL MENACÉ DE DISPARITION
    • LA POLITIQUE FISCALE SOUS PRESSION
    • DESINDUSTRIALISATION ET CHÔMAGE
    • LIBÉRALISATION FINANCIÈRE ET CAPITAUX SANS FRONTIÈRES
    • IMMIGRATION ET CHÔMAGE
    • LE POUVOIR D’ACHAT
    • DÉFICITS, MONNAIE ET INDÉPENDANCE NATIONALE

    - les modèles sociaux, du tribal de naguère à l’occidental d’aujourd’hui, ont toujours été l’objet de paranos, justifiées pour la plupart, de tous les temps.

    - Impôts & taxes : jamais assez pour celui qui encaisse toujours trop pour celui qui paye : là aussi, vieux comme le monde.

    - Désindustrialisation & chômage : souvenez-vous 1929... la bonne blague, rien de neuf là non-plus.

    - Capitaux sans frontières... La haute voltige financière n’est pas nouvelle non-plus. Souvenez-vous de Law, de Suez, de l’emprunt russe... et plus près, question multinationales, c’est pas Ford qui équipait Hitler en moteur de camions pendant que les superforetresses pilonnaient le champs d’à côté ?

    - Immigration et chômage : deux facettes du même phénomène, chroniques dans l’histoire. le mal et le bouc émissaire. Je n’y reviendrai pas, c’est du solide.

    - le pouvoir d’achat... là il me déçoit carrément, PMF (1ère fois... un cave se rebiffe ?), évidemment, le pouvoir d’achat ! Tu parles d’une nouveauté, depuis que le monde est monde et que la monnaie est apparue, ceux qui n’en n’ont pas en manquent.

    - Déficit, monnaie, indépendance nationale... Comme vous dites, écrit en 1957, PMF a démissionné puis s’est fait placardisé, Il n’était pas question d’Euro pourtant à Rome.

    En bref, je suis un admirateur de PMF mais ces têtes des chapitres sont plus représentatives de la politique au sens large que de la pensée de PMF. C’est du tout-venant et PMF vaut mieux que cet énoncé. Sur l’Europe, on peut croire que Maastricht était inscrit en filigranes dans Rome, ça ne coûte rien, mais c’est de la spéculation à mon avis. Les contextes influent sur les institutions qui existent comme ils auraient influé sur celles qui n’existent pas. Par exemple en 1957, on est en pleine guerre froide, abrités (un peu forcés, remarqués...) sous le parapluie américain, ils sont en Corée, on revient d’Indochine, et à Rome, il n’est pas encore question de se protéger face au loup dollar ou au Yen...

    Mais c’est aussi vrai que j’approuve totalement la vision de PMF, et ses ses doutes sur un marché commun où les pouvoirs de la démocratie seraient délégués « à une autorité extérieure laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale. ».

    L’avertissement était patent. PMF était à la fois un homme d’état et un visionnaire. peut-être le dernier que la France a connu à gauche. Pourtant je soutiens aujourd’hui Europe et Euro car je ne pense pas que nos économies, dans l’état où elles sont aujourd’hui, et donc nous-mêmes, puissions nous payer le luxe d’un chambardement que doivent attendre pas mal de golden boys, les yeux rivés sur leurs écrans et le doigt crispé sur la souris, à la City ou à Wall St...

    Ce dont nous avons besoin, pas facile par les temps qui courent, c’est de sérénité, bien sur, pour ne pas se planter, mais de couilles aussi et surtout. Le gouvernement précédent a renfloué les banques, ce que n’a plus les moyens de faire Hollande si le vent tourne..., mais sans pour autant exiger d’elles une refonte du système, un contrôle ou une participation quelconque. Même aux US on n’a pas fait ça, et les sanctions continuent de tomber.

    Perso j’aurais nationalisé derechef. J’espère que PMF aussi.



  • BA 10 octobre 2013 21:21

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

     

    - « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

     

    - « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

     

    - « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

     

    - « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

     

    - « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

     

    - « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

     

    - « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)



  • Appolonius de Zante Appolonius de Zante 10 octobre 2013 22:50

    Cessons de regretter le passé, il ne reviendra pas. De l’avenir nous ne connaissons rien. Occupons nous du présent. L’UPR et François Asselineau savent dire non à l’union européenne, à l’euro et à l’OTAN. Nous n’aurions pas dû y rentrer. Il ne sert à rien de se taper la tête contre les murs. Il faut agir pour en sortir. Il est urgent que la Nation reprenne le pouvoir. Si le mandat impératif à des défaut dans le cas présent, sa mise en place est une oeuvre de salubrité publique. Les élus sont élus pour réaliser le programme sur lequel ils se sont fait élire. Pour entreprendre d’autres actions, ils doivent retourner devant la Nation pour obtenir un nouveau mandat. Le mandat impératif, n’est pas une solution applicable à toutes les situations mais en l’espèce, cela oblige les mandants à obtenir régulièrement un pouvoir des mandataires, sauf à ce retirer. La forfaiture du traité de LIsbonne n’aurait pu s’accomplir quant sous le nom de constitution européenne, les Français et le s Hollandais l’ont refusé. De Gaulle et Mendès-France ont su dire non à la facilité. L’UPR nous offre une possibilité de quitter ce bazar, sachons la saisir. Pour ceux qui douteraient, renseignez vous. Intéressez vous aux pensées dissidentes de courant principal. Au pays de Descartes, n’est il pas temps de revenir à ce principe : « Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ; c’est-à-dire, d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute. ». Descartes a séjourner en France puis en Hollande, or ce sont les français et les hollandais qui ont rejeté le traité constitutionnel européen. Ne nous reste t-ils pas un peu de cet esprit critique qu’il jugeait si utile ?


  • tf1Goupie 10 octobre 2013 23:03

    Au moins un pays souverain comme les USA n’a pas de problèmes : tout baigne chez eux.

     smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley

    Alors pleurnicher sur les difficultés de l’UE c’est un problème de riche


  • Peretz1 Peretz1 11 octobre 2013 10:00

    Entièrement d’accord. Il faut dire aussi que Mendès France était 100% keynésien, comme Krugman et J.Stieglitz, et Lordon, Sapir et autres qui prêchent dans le désert. Mendès n’avait qu’une ambition : le plein empoi. C’est raté actuellement.


Réagir