Commentaire de Roungalashinga
sur Le sens de l'humain
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Vous avez tout à fait raison. Je précise d’ailleurs que ma réflexion se limite à l’Occident. Les civilisations extra-européennes, rattachées à ce qu’on pourrait appeler le « filon traditionnel », ont su conserver une vision de l’existence qui ne soit pas anthropocentrique. Il n’y a qu’en Occident que la tentation de mettre l’Homme sur un piédestal ait été aussi forte. C’est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle le christianisme, qui modérait cet élan, s’y est particulièrement implanté.
L’intérêt du prisme que je prends est de souligner des traits particuliers de la modernité, qui n’est qu’un paganisme (=anthropocentrisme) qui a dû muter à cause des acquis qu’il ne pouvait plus remettre en cause, dûs au christianisme. Par exemple, quand je dis que le Salut, ou le Bonheur, n’est plus garanti par la progression individuelle d’une personne dans une discipline de vie, mais par le Progrès qui est censé résoudre tous les problèmes du monde (la faim, le froid, la maladie, la misère) à longue échéance, on comprend très bien que la conception de la connaissance que nous avons aujourd’hui a radicalement changé par rapport aux anciens. Ce n’est plus l’individu qui progresse tout au long de sa vie dans la connaissance et qui en tire une richesse intérieure donnant accès à la Sagesse (conception ancienne, commune aux chrétiens et aux païens anciens), mais les individus qui font progresser le savoir total de l’Humanité, qui donnera aux générations futures plus de confort. Les ramifications de la science se multiplient ainsi à l’infini, et on comprend alors très bien l’émergence des « experts » à l’ère moderne.
C’est un exemple de développement que j’avais envisagé de faire figurer dans mon texte, mais que j’ai finalement enlevé pour ne pas que ça parte dans tous les sens.