Commentaire de Christian Labrune
sur Après les dégage, terroristes et niqab, la Tunisie respire


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Christian Labrune Christian Labrune 26 octobre 2013 12:07

Henri,
Merci pour votre article. Je trouve qu’on manque singulièrement d’informations, concernant la Tunisie. Elles sont probablement disponibles si on les recherche, et il est vrai que je ne devrais m’en prendre qu’à moi-même. Mais puisque vous connaissez bien le sujet, je me permettrai de vous faire une question.
A l’époque où on commençait à se demander si les printemps arabes n’allaient pas plutôt ressembler à l’hiver, on opposait assez régulièrement la Tunisie et l’Egypte. Je lisais assez régulièrement que le développement d’un fanatisme islamique était assez peu concevable dans une Tunisie héritière des réformes de Bourguiba ; on s’inquétait beaucoup plus du sort de l’Egypte. Il a fallu un peu déchanter quand on a vu les Tunisiens de France voter eux aussi en masse pour le parti de Ghannouchi. En Egypte, la fièvre islamiste qui paraissait devoir durer est retombée brutalement, et personne n’aurait pu imaginer il y a un an que les Frères se retrouveraient si rapidement, et avec l’approbation d’une immense majorité, dans la situation où ils étaient du temps de Nasser. En revanche, la situation actuelle en Tunisie paraît confuse. En Egypte, on parlait de « millions » de manifestants. Les média, ces derniers jours, évoquaient seulement des « milliers » de manifestants contre les barbus. Vous avez écrit naguère que les Tunisiens ne supportaient plus du tout Ennahda, et je veux bien le croire, mais comment expliquez-vous qu’un Ghannouchi et ses sbires puissent encore faire lanterner l’opinion en reportant quasi sine die la démission du gouvernement ? Un Tartuffe tel que Marzouki pourra-t-il survivre à cette démission ? Vu de France, ce sinistre pantin paraît odieux. Comment les Tunisiens le perçoivent-ils ?


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