Commentaire de lionel
sur Mali, le prix du néo-colonialisme


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lionel 6 novembre 2013 07:35

Bonjour njama !


« le « Nord » (Azawad) étant historiquement la province pauvre et très délaissée, contrairement au Sud plus riche. »

En réalité, tant le nord du Mali que le Sud de ce pays, sont pauvres, très pauvre. La seule différence entre les deux est que le Sud Malien est plus fertile, ce qui a évité les grande famines et qu’il est géographiquement inscrit dans une zone plus propice aux investissement et aux échanges. Le Nord Mali c’est Tombouctou, qui s’ensable et Gao, une ville de grande pauvreté poussiéreuse et au bout du monde. Bien sur, avant la guerre civile Algérienne Gao a pu encore jouer son rôle de « port » du désert et elle accueillait les véhicules venus d’Europe. 

L’infortune des populations du Nord Mali, surtout les Tamacheks, vient de la désertification et des deux grandes sécheresse. C’est cela qui a mis à mal la culture Tamachek, les paturage ont été détruits pas ces modification (causées peut etre par le Global Dimming).

Soyons clair, beaucoup d’argent est arrivé au Nord Mali ces dix dernières années. Beaucoup. Tout est retourné à Bamako, transformé en palais et en Hummer. Qui a bouffé ? Les dirigeants traditionnels du Nord, tout simplement. Je n’ai pas de chiffre, mais je ne serais pas surpris d’apprendre que le Nord a reçut bien plus d’aide que le Sud. Le Nord Mali « délaissé », c’est une vieille histoire... Il n’y a pas « un Sud profitant du Nord », c’est faux.

 « l’incurie patente et historique du pouvoir en place à Bamako. »

Et l’incurie patente des autorités du Nord Mali, les locaux ??... Soyons clair. Le capitalisme a généré des états où les plus corrompus sont les alliés des occidentaux. Le Mali est un pays pauvre qui ne vit que des aides internationales pour rembourser sa dette. Comme la France depuis le MES et autre TSCG, le budget gouvernemental est sous contrôle des institutions financières mondiales et des ministres n’agissaient dans leur domaine que grâce aux fonds et aux projets des ONG. De même, les intellectuels n’ont pour seul perspective d’être embauchés par les même ONG comme consultant. « Un pays de consultants ! » me disait un jour attristé et en colère Aminata Traoré. 

Les Tamacheks ne peuvent « revendiquer » que des zones incultes, aux paturâges fortement dégradés mais plein de ressources minières. Allez sur Google Earth pour comprendre ce qu’est Kidal, leur soit disant capital (en fait « capitale » pour les Ifoghas). Il y a dix ans, la première fois que j’y ai séjourné, c’était un gros village. Moins de dix ans plus tard, une ville avait surgit. Une ville à la population mixte, comme tout les centre urbains du Nord Mali (Songhais, tamacheks, Peuls, Dogons (les Tamacheks embauchent beaucoup les « bonnes Dogons »)).

Kidal s’est développé grâce aux aides du Luxembourg, de la Libye, de l’Algérie... Il y a longtemps que l’on sentait que les richesses du sous sols motivaient nombres d’actions politiques et diplomatiques, en plus des possibilités agricoles potentielles (si rationalisées et industrialisée grâce à des capitaux d’investissement). 

Il n’a à Kidal, ni fleuve, ni champs... 

Le MNLA et leurs alliés d’alors, les Tamacheks Wahhabites et les Takfirosionistes ont revendiqués un espace qui n’est historiquement exclusivement pas le leur, incluant, Gao, Hombori, Tombouctou. Sans accès au fleuve, comment un état Tamachek serait il viable. 

De plus, je vous le répète, il n’y a pas d’unité politique chez les Tamacheks. Leurs rapports sociaux sont réglés par des considérations traditionnelles et les Tamcheks ne sont pas les mêmes et ne s’entendent pas forcément entre eux. Il en va de même pour les Arabes (qui ne s’entendent pas du tout avec les Tamacheks malgré les histoires de couleur de peau qui devraient les rapprocher. Si un accord vient d’être fait entre les Tamacheks et les Arabes, il est circonstanciel. 


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