Commentaire de Pierre Régnier
sur « La Marche » des démagogues... le film à éviter !
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Y aurait comme un frémissement !... C’est le langage employé parfois par les journalistes pour évoquer une prise en compte d’un fait remarquable jusque là passé inaperçu, une revendication, une grêve de la faim qui dure, un début de dégel dans une négociation...
Y aurait, cette fois-ci, comme un frémissement annonçant une prise de conscience à Charlie Hebdo. Son directeur a relevé, en effet, que des rappeurs souhaitent, dans une chanson, que son canard soit l’objet d’un autodafé.
Il a relevé ça dans une chanson qui accompagne le film sujet du présent article.
Cela va-t-il faire frémir un peu les organisations anti-racistes qui veillent à ce que ça n’existe pas, le racisme, dans notre beau pays ?
Vont-ils frémir un peu les devins de la « gauche » (étant de gauche depuis toujours, c’est plus fort que moi, faut que je mette des guillemets) qui, en juillet 2010, avaient protesté à l’église St Bernard (avec l’accord de la préfecture de police) contre un picnic saucisson pinard (interdit, lui, par la préfecture de police) dans lequel ils avaient deviné du racisme et de la haine contre une pacifique communauté qui s’installait régulièrement dans la rue pour y faire, en s’asseyant sur la loi, sa prière du vendredi ?
Vont-ils frémir un peu tous les extra-lucides qui revoient des wagons conduisant les juifs à Auschwitz chaque fois que des Roms sont délogés d’un lieu qu’ils occupent illégalement ?
Tous les indignés de ces dernières semaines qui ont vu la même horreur dans la comparaison d’une ministre à un singe ? Dans le geste d’une gamine lui tendant une banane ? Sur la couverture d’un journal qui la trouve, justement « maligne comme un singe » et "retrouvant la banane" ?
Pendant des années, tous ces nobles antiracistes indignés n’avaient pas remarqué les nombreuses vidéos dans lesquelles tous les autres voyaient et entendaient des rappeurs (eux aussi sans doute antiracistes puisque noirs ou maghrébins) qui hurlaient leur haine des faces de craie (parfois aussi des homosexuels) et leur folle envie de tuer les uns et les autres, parfois en faisant le geste de leur couper la gorge comme on fait dans une religion d’amour et de tolérance en gueulant que Dieu est grand.
C’est que nos extra-lucides de la bien-pensance « de gauche » sont aussi des artistes et qu’ils avaient bien vu que ces appels au meurtre à peine déguisés étaient en réalité des oeuvres d’art, lesquelles ne sont pas à comparer avec l’ignoble consommation de saucisson accompagné de pinard si ça se passe à proximité d’une rue où prient les fidèles de la religion d’amour et de paix.
Charb, s’il vous plaît, continuez de faire frémir un peu nos sinistres aveugles menteurs, tricheurs parfois jusqu’à l’ignominie, qui traînent la gauche - ma gauche ! - dans la boue de l’antiracisme sélectif depuis des années !