Commentaire de
sur Haro sur les journalistes


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(---.---.141.237) 26 février 2007 15:47

Les médias voudraient imputer à la seule télévision la responsabilité du discours de régression sociale et sécuritaire qui a dopé le score du Front national. Mais Le Pen a eu d’autres alliés que les seuls Jean-Pierre Pernaut de TF1 et Daniel Bilalian de France 2.

Comme le chef du FN l’a admis lui-même, c’est l’ensemble des médias qui lui a fait la courte échelle : « Les hommes politiques, les journalistes et les politologues parlent un langage qui n’est pas très éloigné du mien, quand il ne le recouvre pas, voire le dépasse. Je me suis normalisé puisque tout le monde parle comme moi. » (France Inter, 16.04.2002).

Malgré des discours « citoyens » et « républicains » tenus devant les caméras, les patrons qui plastronnent ont tout de suite compris l’intérêt qu’ils pouvaient tirer d’une telle situation. Un de leurs journaux, le Financial Times, a expliqué le 25 avril 2002 : « Les responsables des milieux d’affaires français ont demandé hier aux hommes politiques d’utiliser le trouble provoqué par la victoire électorale de l’extrême-droite dimanche dernier pour introduire des réformes radicales, économiques et constitutionnelles. »

Pour vendre leur torchon, pour fouetter l’audimat, conquérir des marchés publicitaires ou complaire à leurs actionnaires, les médias ont colporté la peur à coup de manchettes criardes, d’articles et de reportages sur la « violence » et la « délinquance ».

...Simultanément, ils couvraient d’un silence plein de mépris les victimes de la violence économique et de la délinquance patronale. « Il y a du chômage, on en a pas parlé pendant la campagne », couinait dans une émission de téléachat Edwy Plenel, directeur de la rédaction du Monde (LCI, 27.04.2002).

Car ces pyromanes de l’« insécurité » ne maîtrisent plus la flamme qu’ils ont alimenté. Ils voudraient à présent vendre plus de papier et plus d’audimat encore en affectant d’être désolés de la montée de l’extrême-droite. Habiles à apaiser leurs consciences, les médias déploient une pédagogie anti-FN dont Libération a fourni le modèle (génial).

Un article présentait les dangers du programme du FN en ces termes : « Adieu la paire de basket made in Tunisie à 22 € ou le jean made in China à 30 €, achetés en grande surface » (Libération, 25.04.2002)

Ces journaleux qui hier encore affirmaient : « Personne n’envisage sérieusement que MM. Chirac et Jospin ne se retrouvent pas face à face au second tour. » (Le Monde, 19.04.2002) ou caquetaient que « Jacques Chirac et Lionel Jospin sont assurés du second tour. » (Serge July, Libération, 16.04.2002) donnent des leçons de morale civique en stigmatisant la « frivolité », « l’insoutenable légèreté » et la « désinvolture démocratique » de ceux qui n’ont pas voté pour les candidats des médias (Laurent Joffrin, Le Nouvel Observateur, 25.04.2002).


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