Commentaire de soi même
sur La pensée sociale du Pape Jean XXIII (2/2)
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
Le 25 janvier 1959, Jean XXIII convoque le deuxième concile du Vatican, vecteur d’une importante modernisation de l’Église catholique romaine. Il engage également la réforme du Code de droit canonique, datant de 1917, qui s’achèvera en 1983. La préparation du concile est confiée à la secrétairerie d’État. Un Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens est créé, et a pour résultat la présence de plusieurs dizaines d’observateurs d’Églises chrétiennes non catholiques.
Il œuvra également à mettre fin aux troubles qui agitaient l’Église melkite suite à des changements liturgiques effectués au sein de cette branche du catholicisme. Acceptant la requête du patriarche Maxime IV Sayegh, il déclara autorisée l’utilisation de la langue vernaculaire lors de chaque célébration de la liturgie byzantine. Jean XXIII consacra aussi évêque un prêtre melkite, le Père Gabriele Acacio Coussa. Pour cela, Jean XXIII usa du rite byzantin, fait rare pour un pape, et utilisa sa tiare en guise de couronne.
Dès le début du nazisme, un soutient de l’église catholique.
Le représentant du pape en Allemagne, le cardinal Pacelli (qui deviendra lui-même pape le 2 mars 1939 sous le nom de Pie XII) éprouva un tel engouement pour l’Allemagne qu’on l’appelait Il Tedesco : L’Allemand.
En 1932 après qu’Hitler soit battu aux élections présidentielles par Von Kindenburg, Mgr. Kaas, prélat allemand tout dévoué à Pacelli, se mit d’accord avec les magnats de l’industrie lourde allemande de Rhénanie pour que le catholique Führer des nazis, Adolf Hitler, devienne chancelier de l’Allemagne, à charge de revanche pour lui de favoriser l’Eglise catholique pendant tout le temps qu’il détiendrait le pouvoir.
http://bibelforscher.suzie.fr/compromissions_eglises.html
Seconde Guerre MondialeCependant, la survenance de la Seconde Guerre Mondiale va bousculer cette organisation. Montini, qui avait assisté à la signature du Concordat du 20 juillet 1933 entre le Saint-Siège (représenté par Pacelli, le futur Pape Pie XII) et le Troisième Reich[11], va en effet être un témoin privilégié de la guerre et de l’action du Saint-Siège face à celle-ci. Le nazisme, déjà condamné par Pie XI dans l’encyclique Mit brennender Sorge, continue d’inquiéter le Saint-Siège quand l’Allemagne annexe l’Autriche en mars 1938, lors de l’Anschluss.
Le 10 février 1939, le pape Pie XI meurt ; son successeur, le cardinal Pacelli, est élu le 2 mars suivant et prend le nom de Pie XII. Pendant le temps du conclave, Montini veille à l’organisation matérielle des lieux où se réunissent les cardinaux. Une fois élu, Pie XII nomme le cardinal Luigi Maglione secrétaire d’État, mais garde les deux substituts. Montini et le pape se verront tous les jours avant la guerre et pendant celle-ci, multipliant les audiences et les productions de documents. En juillet et août 1939, le Dr Manfred Kirschberg, de Paris, demande à Mgr Montini d’attribuer aux juifs d’Europe un territoire en Angola (territoire portugais) pour les préserver des persécutions, mais le projet n’aboutira pas[12].
Dès le début de la guerre, Montini se voit confier la responsabilité du Bureau d’informations, organe de liaison entre les prisonniers de guerre ou internés civils et leurs familles, notamment en donnant à ces dernières des nouvelles des prisonniers par radio. En janvier 1940, Pie XII demande à Montini de diffuser des messages via Radio Vatican pour dénoncer le sort réservé par les nazis au clergé et aux civils polonais. Après l’entrée des Allemands dans Paris le 14 juin 1940, Montini adresse un message de soutien à l’abbé Martin, seul Français de son service[13]. Outre les activités prenantes du Bureau d’informations, le substitut accorde de nombreuses audiences aux diplomates en visite au Vatican, et participe à la distribution de secours, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, aux prisonniers et aux populations civiles.
Rapidement, Mgr Montini sera au centre de deux incidents diplomatiques entre l’Italie fasciste et le Saint-Siège. D’une part, fin avril 1941, il est accusé par le ministre Galeazzo Ciano d’avoir diffusé un tract antifasciste à des étudiants romains, mais aucun tract n’a été retrouvé ; d’autre part, une note envoyée au Saint-Siège l’accuse d’avoir organisé une réunion antifasciste dans les appartements du Vatican, avec des diplomates étrangers : l’information est vite démentie par le secrétaire d’État.
En novembre 1941, le substitut préside la nouvelle « Commission pour les secours », chargée d’envoyer des aides financières et des médicaments aux prisonniers, alliés ou non. À partir de 1942, le Saint-Siège est informé du sort réservé aux Juifs d’Europe. Ceux de Slovaquie sont momentanément préservés de la déportation grâce à l’intervention de la Secrétairerie d’État[14] mais, très vite, on informe le Saint-Siège des conséquences de ces interventions : le 24 juin 1942, le nonce apostolique à Berlin Cesare Orsenigo informe Mgr Montini que les démarches tentées en faveur des Juifs « ne sont pas bien accueillies ; au contraire, elles finissent par indisposer les autorités »[15]. À partir de ce moment, le Saint-Siège, et en particulier le pape Pie XII, réagissent discrètement face aux atrocités nazies, de peur des représailles[16].
À partir de septembre 1942, Montini va se trouver au cœur d’un complot visant à renverser Mussolini[17]. La princesse Marie-José de Belgique, belle-fille du roi Victor-Emmanuel III, est reçue en audience le 3 septembre 1942 par Mgr Montini. Elle explique au substitut que le peuple italien est prêt à abandonner le régime fasciste, que des hommes sont prêts à assurer la relève et qu’une paix séparée peut être conclue avec les Alliés[18]. Montini, que sa fonction lui permet de rencontrer les diplomates alliés, fait donc part de ce projet aux Alliés, qui font preuve de bonnes dispositions. Néanmoins, ils mettent en œuvre leur propre stratégie : ils commencent par débarquer en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, se rapprochant ainsi de l’Italie. À l’issue du bombardement de Rome par les Alliés le 19 juillet 1943, Montini accompagne Pie XII dans les rues de la ville afin de prier et de secourir les pauvres. L’approche des Alliés ébranla le gouvernement fasciste ; le 24 juillet 1943, le Grand conseil du fascisme vote les pleins pouvoirs au roi Victor-Emmanuel III. Le 25 juillet au matin, l’un des membres du Conseil qui vota les pleins pouvoirs, Alberto De Stefani, demande à Montini que le Saint-Siège serve d’intermédiaire entre les Alliés et le nouveau gouvernement à venir[19]. Le lendemain, le roi demande au maréchal Badoglio de former un ministère et ce dernier fait arrêter Mussolini. Le 13 août 1943, un nouveau bombardement allié survient sur Rome : Montini accompagne à nouveau le pape sur les lieux touchés afin de réconforter la population. Le lendemain, le gouvernement Badoglio proclame Rome « ville ouverte ».
Jusqu’à la fin de la guerre, Montini est témoin des différents événements qui touchent Rome, notamment l’occupation de la ville par les Allemands à partir du 10 septembre 1943, puis sa libération par les forces alliées le 4 juin 1944. Cette guerre fut aussi pour lui le temps des épreuves : ses parents meurent en 1943, et plusieurs de ses amis furent déportés dans des camps de concentration ; enfin, son ami Longinotti (qui l’avait fait entrer à l’Académie des nobles ecclésiastiques), meurt dans un accident de voiture en 1944.
http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/707918#Seconde_Guerre_Mondiale