Commentaire de Christian Labrune
sur Palestine : l'épuration ethnique a commencé


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Christian Labrune Christian Labrune 23 juillet 2014 21:50

Claude Simon,
Il me semble que pour reprocher à l’autre un manque de neutralité, il faudrait pouvoir se prévaloir soi-même d’une pareille disposition. Vous êtes Palestinien et je conçois aisément qu’il vous soit difficile d’avoir un jugement distancié et le vôtre, de fait, ne l’est aucunement. Moi, je suis un Parisien pour qui les limites du monde sont à peu près situées au bord des boulevards périphériques : j’ai des voyage une horreur absolue et je ne connaîtrai jamais votre région du monde. Cela ne m’empêche pas de réfléchir sur la situation, de voir assez clairement ce qu’on peut reprocher aux uns et aux autres. Les Israéliens, sans doute, ont eu tendance à traîner les pieds dans la résolution du problème palestinien, mais dans la situation actuelle, ils ne sont pas les premiers à avoir tiré et on les considère sans la moindre nuance comme des agresseurs. J’ai vu passer une douzaine d’articles qui étaient autant d’apologies du Hamas et de son action, laquelle, objectivement, est indéfendable et se trouve dénoncée aussi bien désormais par l’ONU, l’Europe, Al-Sissi et même Abou Mazen. Un article que j’avais envoyé, purement analytique, s’est trouvée censuré. On a ici une bonne douzaine de procureurs contre Israël et vous ne voudriez pas qu’il eût le moindre avocat. C’est une prétention qui serait la négation même de toute justice.
Je n’ai aucune raison personnelle, cela va sans dire, de considérer les Palestiniens comme des ennemis. Ce qui leur arrive m’attriste tout autant que la mort de tel ou tel soldat de l’autre camp, mais je suis et je serai toujours l’ennemi d’organisations telles que le Hamas, l’EIIL ou Boko Haram que je mets toutes dans le même sac où j’ai déjà fait tomber les fascismes et le communisme des Staline et des Pol Pot.
Je n’ai aucune espèce d’estime pour un Abou Mazen, qui n’est pas à la hauteur de la situation. Les Israéliens le ménagent et, politiquement, ils n’ont pas tort puisqu’il n’y a pas d’autre solution pour négocier, mais je les plains de n’avoir pas un interlocuteur d’une autre trempe, d’une autre qualité intellectuelle et morale.
Combien de temps faudra-i-il pour qu’une sorte de démocratie puisse surgir et perdurer dans cette région du monde ? Vingt-cinq ans, disait al-Sissy parlant de l’Egypte. Dans vingt-cinq ans, je serais probablement mort, et je voudrais bien que cela aille un peu plus vite. C’est tout ce que je souhaite aux Juifs et aux Arabes de la région.


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