Commentaire de F-H-R
sur La croissance, cette morne plaine...


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F-H-R F-H-R 18 août 2014 14:39

Effectivement, il est indéniable que la croissance n’est pas au rendez-vous escompté par le gouvernement et que le déficit budgétaire continue de se creuser inexorablement.

Cependant, analyser cette situation en fustigeant, d’une part les politiques de compétitivité, d’autre part la diminution du coût du travail, est, à mon sens, très réducteur. Quant à faire un raccourci entre les prêts à taux zéro et le PIB ou la dégradation des finances des collectivités locales, je trouve cela osé.

Comme vous le soulignez, en économie, tout est lié : la consommation, l’inflation, la croissance, les politiques sociales, la fiscalité, le budget de l’Etat, etc.
Trouver un équilibre est difficile et s’il existait un modèle mathématique fiable, nous n’en serions pas là. Comme chacun le sait, l’économie n’est pas une science en dépit des équations laborieuse que l’on produit et de l’attribut de « science » que les économistes lui donnent.
Pourtant, Bercy affirme que c’est grâce à la croissance que l’on pourra diminuer le déficit, alors que les Allemands militent en faveur de la réduction du déficit pour relancer la croissance.

Personnellement, je n’envisage pas la question sous ces angles. Tout en étant néophyte en économie, il me semble cependant que la croissance et le déficit budgétaire ne sont que des conséquences de l’état de paramètres tels que salaires, taxes et impôts, politique sociale, dépense publique… et ne sont liés que par l’évolution de ces paramètres communs et interdépendants.

Je ne vois pas en quoi la compétitivité entrainerait une désinflation puis une déflation, d’autant que la compétitivité résulte tout autant du prix que de la qualité. Les voitures allemandes, par exemple, se vendent bien et ne sont pas les moins chères. En revanche, elles sont réputées de qualité.
De même, la baisse du coût du travail, qui devrait permettre une diminution des coûts de production, ne devrait pas réduire le carnet de commande des entreprises et les économies budgétaires associées ne pourraient amoindrir la croissance que si le budget de l’Etat était résolument tourné vers la croissance ; ce qui n’est pas le cas. En revanche, on peut s’attendre à ce que les PME/PMI soient plus compétitives du point de vue des prix et, par le biais de meilleures ventes, rapportent plus de TVA et d’IS. Quant à la SNCF et à La Poste, leur problème est depuis longtemps structurel, tout simplement à cause de l’indifférence de leurs patrons successifs nommé par l’Etat. Notre richesse n’est pas les grandes entreprises, encore moins celles du service publique, mais les PME/PMI.
Enfin, le prêt à taux zéro a permis à beaucoup de devenir propriétaire et de réaliser à terme des économies sur le budget logement. Ces économies ont pu profiter à la consommation. Comment le PIB peut-il être affecté par le prêt à taux zéro, alors que les ventes immobilières participent au PIB ? En quoi les finances des collectivités locales peuvent-elles être asséchées alors que l’augmentation de propriétaires apporte plus de taxes foncières ?

Je pense que le déficit budgétaire de l’Etat ne doit pas se comprendre comme un manque de ressource mais comme des dépenses excessives.
Ce n’est pas à cause de l’absence de croissance que l’Etat n’a pas assez de moyens mais bien à cause de dépenses irresponsables et par conséquent de la politique fiscale confiscatoire que la croissance ne peut se faire.
Que l’on commence, d’abord, par démanteler toutes les agences d’Etat inutiles et ruineuses (1244) ; que l’on cesse le gaspillage colossal des ministères et que l’on ramène l’effectif de la fonction publique à la moyenne européenne (18% de la population active) avec un réel engagement de service. Cela représente déjà plusieurs dizaines de milliards d’euros d’économie annuelle.
Il en va non seulement de la baisse du déficit, de la croissance, de la baisse du chômage et de l’augmentation du pouvoir d’achat mais aussi du rétablissement de la sécurité sociale et de la qualité des services publiques.


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