Commentaire de Christian Labrune
sur Tant qu'il y aura des hommes justes : La barbarie sera contenue


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Christian Labrune Christian Labrune 23 août 2014 16:59

à l’auteur
Très beau titre d’article. Malheureusement fort peu en accord avec ce que nous pouvons observer ces derniers jours. Les exécutions sommaires de dix-huit pauvres bougres par le Hamas (cette fois, on n’a pas traîné leurs cadavres derrière des motocyclettes : ça fait vilain) , celle du journaliste américain par un jihadiste, la persécution des chrétiens à Gaza, celle de la même minorité ou celle des Yézidis en Irak, tout cela vient mettre un sérieux bémol à votre vision irénique des choses. Ou bien faut-il en conclure qu’essayer de trouver des « hommes justes » dans le camp obscurantiste qui défie actuellement les valeurs occidentales, cela reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin ?
Ce que vous faites dire au leader de l’OLP, neveu de Mohammed Amin al-Husseini, mufti de Jérusalem dans la Palestine mandataire puis à Berlin chez les nazis, est tout simplement faux. Ca ne vaudrait que s’il fallait illustrer le vieux principe coranique de la Takîya. Entre les discours que cet ancien terroriste, qui regardait son oncle comme un « héros », tenait devant les instances internationales et ceux qu’il tenait pour un public arabe, il y avait un abîme.
Dans les discours que vous reproduisez, il paraissait soucieux de voir les deux peuples vivre en paix, mais la charte de l’OLP n’a jamais explicitement reconnu l’état d’Israël et n’a jamais eu d’autre objectif que d’éradiquer l’entreprise « sioniste » ; partant, de foutre à la mer les Israéliens. Pas très éloignée en cela de l’article 7 de la charte du Hamas, lequel préconise l’extermination de tous les Juifs jusqu’au dernier. Je ne sais pas trop où en sont les choses après les derniers pourparlers avortés entre Israël et les Palestiniens organisés par Kerry, mais il n’y a pas si longtemps, lorsque le projet d’une solution à deux états était envisagé, l’Autorité présidée par Abou Mazen exigeait encore une Palestine « judenrein ». C’est tout dire.

Par ailleurs, c’est très curieux, mais le mélange des « hommes justes » que vous citez me paraît constituer une assez peu ragoûtante marmelade. J’ai la plus grande admiration pour De Gaulle, ma seule réserve portant sur sa position assez malheureuse à la suite de la guerre de six jours, celle précisément que vous essayez de justifier. Mais mettre à côté d’un De Gaulle l’abominable sycophante de Mediapart ou un Villepin sans colonne vertébrale et prêt à toutes les palinodies pour recommencer à exister politiquement, c’est plutôt comique.

Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire, je recopie ci-dessous deux passages, avec les liens qui permettront de les retrouver et de se faire une tout autre idée d’un Yasser Arafat qui restera dans l’histoire, avec les Mechaal, Haniyeh et quelques autres du même acabit, le prototype du politicard complètement pourri, prêt à tout et même aux assassinats pour se remplir les fouilles. A sa mort, on évaluait la fortune que le bonhomme avait patiemment amassée au service des pauvres et bons Palestiniens, à plus d’un milliard et demi de dollars. 

Wikipedia article « charte de l’OLP »

Après la signature des accords d’Oslo, le Conseil national palestinien, avec une majorité de 504 votes pour, et 54 votes contre et 14 abstentions, le CNP a exprimé en décembre 1998 à Gaza, un « soutien de principe » concernant sa volonté de modifier la Charte nationale palestinienne. Dans son discours d’ouverture, Yasser Arafat annonce en outre : « ...les articles de notre Charte qui sont contraires au processus de paix doivent être annulés. Je vous appelle à modifier tous les articles qui s’opposent à la paix des braves ».

Le 22 janvier 1998, Arafat confirme par lettre une fois encore au président Clinton que « toutes les dispositions dans la Charte qui ne sont pas en adéquation avec l’engagement de l’OLP de reconnaître Israël et vivre avec lui en paix sont annulées ». Une commission juridique est nommée quelques jours plus tard ayant la mission d’annuler les articles de la Charte nationale palestinienne mentionnant l’objectif de l’OLP à anéantir l’État d’Israël. Elle devait proposer en outre des nouvelles dispositions qui traitent de la reconnaissance officielle par l’OLP du droit d’Israël d’exister et de vivre dans la sécurité.

Article très précis concernant la charte de l’OLP et les projets de modification qui n’ont jamais abouti.

http://palestine1967.voila.net/pol.palest/P.pol.palest.charteolp.htm

Le 14 décembre 1998, Arafat convoque une réunion avec certains membres de l’OLP mais pas du Conseil national palestinien, et leur demande non pas de modifier la Charte,mais de confirmer leur soutien à la lettre du 22 janvier 1998, que lui-même Arafat avait envoyé à M. Clinton en guise d’appaisement .

Bref,la Charte nationale palestinienne de juillet 1968, qui nie le droit à l’État d’Israël d’exister, n’a jamais été abrogée par le Conseil national palestinien.


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