Commentaire de TicTac
sur Lobbies catholiques contre la liberté des familles de choisir l'école publique


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TicTac TicTac 26 août 2014 15:42

Proposer, pas obliger.


Votre réflexion, autour d’une conférence des évêques qui me fait penser à un discours de politique générale ou à un discours de rentrée dans une entreprise, c’est de prétendre que ce qui y est dit est un commandement, un « ordre de marche » pour tous, comme un patron dirait à ses commerciaux de vendre, vendre, vendre.

Il y a ensuite la réalité du terrain.
Pour tant de collèges catholiques ayant obligation une non-sélection des élèves, comment voulez-vous pratiquer le prosélytisme au quotidien.
La vérité c’est que vous faites avec la population que vous avez.
Venez à Roubaix, Tourcoing, et vous verrez que face au délitement de l’enseignement public (pas dans son ensemble, il y a de très bons établissements), l’enseignement catholique s’est ouvert à 30, 40, 50 voire 70% de non-catholiques, élèves ayant par ailleurs une foi différente et bien affirmée.

C’est ainsi que les journées de préparation à la profession de foi recueillent deux ou trois participants tandis que les classes sont désertes lors d’autres fêtes religieuses, par exemple.
C’est un constat, pas un fantasme.

Alors les déclarations de bonnes intentions ne sont que cela : une proposition d’engagement dans une religion qui ne convainc pas grand monde.
Vous avez une façon de présenter les choses qui pipe le débat.
A vous lire, nos têtes blondes seraient endoctrinées.
Rien n’est plus faux, c’est le contrat avec l’état.
J’ajoute que bien souvent, aborder la religion devient presque impossible en raison de parents qui déboulent violemment, s’offusquant que leur enfant ait pu être contraint d’entrer dans la chapelle du collège pour y assister ... à une pièce de théâtre !
Aborder la religion, c’est les aborder toutes, historiquement, et puis, aussi, évoquer la religion catholique.
Il ne manquerait plus qu’il en soit fait interdiction.
Croyez-moi, ceux qui ont l’impression que leurs bambins sont endoctrinés changent rapidement d’établissement !!!

Je ne nie pas qu’il puisse y avoir, ici et là, des pressions, des passages en force tels que celui que vous évoquez.
Mais aussi, rendez-vous compte que l’enseignement catholique ne peut pas vivre des contributions de chaque parent et que les contrats passés avec l’état permettent un financement moindre que le financement donné pour un établissement public.
Si dans un coin, historiquement, il n’existe pas d’établissement public mais un établissement catholique, c’est aussi, parfois, que deux seraient de trop.
La survie de l’un mérite peut-être, aussi, de s’interroger sur cette question : doit-on « sacrifier » un établissement au motif d’un principe certes républicain mais dont il n’est pas démontré qu’il a été bafoué.

Dites, au fait, cet article, c’est vous ?

Et même s’il est ancien, je vous conseille la lecture de cet article, qui fait, dès 2011, réponse à ce « besoin » à Beaupréau d’une offre laïque.

Pour vos lecteurs comme pour vous, il me semble que le contrepoint est nécessaire.

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