Commentaire de morice
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morice morice 14 octobre 2014 19:47

pas de collabos en Gréce ???


Collaboration


En Grèce, on peut distinguer plusieurs types de collaboration avec l’occupant. Il y a tout d’abord une collaboration du gouvernement Tsolakoglou, une autre économique, une autre par sentiment anti-communiste (les communistes étant majoritaires dans la résistance), puis une dernière chez certains minoritaires mal intégrés et tentés par la collaboration56.

Georgios Tsolakoglou est nommé Premier ministre de la Grèce par Hitler et forme le premier gouvernement de la Grèce occupée le 28 avril 1941. « Dès le 30 avril, Tsolakoglou prête un serment clair : rétablir la tranquillité et l’ordre et combattre toute action hostile aux troupes de l’Axe, collaborer loyalement avec les forces de l’Axe pour l’application du Nouvel Ordre en Europe56. »

D’anciens généraux de Metaxás qui n’ont pas suivi le roi en exil, forment le premier gouvernement de l’occupation. Aucun d’entre eux n’a reçu de formation politique particulière, et certains doivent leur nomination à leurs bonnes relations avec l’Allemagne. Ainsi, Nikolaos Markou, responsable de la police de sécurité, est surtout connu pour avoir mené une mission chargée de l’achat d’armes à l’Allemagne pour l’armée grecque en 1938. On retrouve des officiers à tous les postes gouvernementaux, à l’exception de deux : le ministère de l’économie, et celui de la santé57.

L’Allemagne peut s’appuyer sur des partis d’extrême-droite. Fondé en 1931, le Parti fasciste grec compte moins de 50 000 membres, mais on trouve à sa tête des personnalités de premier plan. Après la capitulation de la Grèce, le Parti fasciste grec envoie ses excuses à Adolf Hitler pour la résistance opposée par la Grèce à l’Allemagne58. D’autres partis fascistes, tels que l’Union Nationale de Grèce (Ethnike Enosis Ellados - EEE) existent. À l’été 1941, la plupart de ces groupes fusionnent, à l’exception de l’EEE, pour former l’Organisation Politique Nationale Socialiste (Ethniko-Sosialistike Patriotike Organosis - ESPO) sous la direction du docteur Stereodemas.

Les Allemands encouragent le développement des mouvements fascistes en tant qu’alliés potentiels dans leur lutte contre le communisme, mais leur faible nombre et le peu d’écho qu’ils rencontrent au sein de la population déterminent les occupants à rechercher d’autres alliés58.

Le but initial de l’Allemagne est la mise en place d’un gouvernement suffisamment faible pour lui permettre de se servir des ressources de la Grèce. Au fur et à mesure que la résistance grandit au cours de l’hiver 1942-1943, le Reich cherche des figures énergiques dans leur lutte contre le bolchévisme. Les Allemands envisagent de mettre Ioánnis Rállis à la tête du gouvernement, car ils le pensent plus efficace dans la lutte contre le communisme58. Les Italiens proposent Gotzamanes. En novembre 1942, Tsolakoglou est remercié et Allemands et Italiens arrivent à un compromis sur la personne du docteur Konstantínos Logothetópoulos en tant que Premier ministre. Logothetopoulos, qui s’entoure quasiment de la même équipe gouvernementale que son prédécesseur, ne convainc pas plus l’occupant dans sa capacité à endiguer la menace communiste59. Le 6 avril 1943, il est donc remplacé par Ioánnis Rállis, qui se sépare de la plupart des généraux au pouvoir et les remplace par des civils. En avril, il organise des bataillons de sécurité, chargés de contrer les réseaux de résistants et donc les communistes60. Ces bataillons de sécurité sont composés d’officiers royalistes, que Rallis n’hésite pas à menacer en cas de réticence de leur part61. En effet, à partir de janvier 1944, il menace de supprimer salaires et retraites aux officiers qui refuseraient d’y servir60. Ces bataillons de sécurité sont placés sous le commandement du Höhere SS- und Polizeiführer (HSSPF - Haut commandant de Police). Treize unités, comptant 8 00060 hommes au début de l’été 1944 et 16 62562 hommes en septembre, sont équipées par la Wehrmacht. Cinq autres unités, de 1 000 chacune, entrainées par l’Allemagne et équipées par l’Italie, sont l’élite des bataillons de sécurité et portent le nom de bataillons Evzones. Concentrés principalement dans le Péloponnèse, ils se rendent parfois à Athènes et ses environs pour mener des actions anti-communistes62. Quatre nouveaux bataillons sont créés à l’hiver 1943-1944 afin de couvrir le centre et le sud-est du pays (Évrytanie, Thessalie, Boétie, Eubée et Attique).

En plus des bataillons de sécurité, sont créées des unités chargées d’assassiner des militants communistes. Les bataillons de sécurité et les autorités allemandes leur fournissent des listes de « communistes63 » à éliminer. Mis en place en mars 1944, ils assassinent au cours du premier mois 50 membres de l’EAM ou de l’ELAS dans la région de Volos62. Mais c’est à Athènes que l’action des bataillons est la plus efficace selon Joëlle Dalègre : ils effectuent des blocus, encerclant certains quartiers et rassemblent tous les hommes avant de faire venir un « informateur » qui, sous couvert d’une cagoule noire, désigne les résistants et les partisans communistes présents. Les hôpitaux d’Athènes sont nettoyés de cette façon le 20 novembre 1943, puis c’est au tour des quartiers rouges d’Athènes (Byron, Kaissariani, Néa Smýrni ou Néa Ionia) au printemps 1944. Certains coupables désignés sont immédiatement pendus sur la place publique et leurs corps exposés. Les autres sont envoyés au camp de Chaidari, où 1800 d’entre eux sont exécutés entre septembre 1943 et septembre 194464.

L’ensemble de ces bataillons se révèle efficace dans la diminution des pertes allemandes.Pour la même période, les autorités allemandes relèvent 3 308 morts, 1 750 capturés et 3 258 arrestations du côté des résistants.

Enfin, les bataillons de sécurité jouent un rôle lors de la retraite de l’armée allemande. Les bataillons servent à couvrir les arrières de l’armée quittant le pays et essaient d’empêcher la prise des villes du Péloponnèse par la résistance. De petites unités sont formées en Macédoine et servent au même but en octobre 194465.

Les bataillons de sécurité échouent à devenir des forces régulières de police. De nombreux volontaires s’engagent dans ces bataillons par sentiment anti-communiste et recherchent davantage le combat contre les résistants communistes que la routine d’un travail de policier. Hondros estime que les volontaires s’engagent par sentiment anti-communiste autant que par volonté de travailler pour l’Allemagne66


à part ça pas de collabos ? vous rigolez ou quoi ?


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