Commentaire de adzo
sur Le « bourrage » des sondages... sur Agoravox


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adzo 23 janvier 2015 14:51

Merci pour cette réponse. C’est en effet un sujet d’intérêt. C’est même primordial dans une démocratie, où chacun vote et décide indirectement de l’avenir de la société, et au delà par l’action et le travail quotidien des gens, d’être correctement informé. Et donc entre autres de juger sans être abusé par un contexte culturel artificiel, manipulé, qui s’imposerait à tous. Je suis conscient qu’on ne peut pas tout mettre dans un article, et j’imagine que ça a été abordé par ailleurs, mais il me semble que la responsabilité première des pseudo sondages revient à ceux qui les organisent. Autrement dit aux médias, qui ne s’en servent que comme élément de légitimation de l’affirmation de leurs points de vue. Ces pseudo sondages, avec d’ailleurs les biais de la formulation des questions qui imposent des prémisses, sont alors anti-démocratiques. Ils sont un moyen d’imposer une vision, d’écraser la liberté du choix personnel.

Ce que l’on sait du FG, c’est qu’il a eu cette même dénonciation. Si il y a eu instrumentalisation de ce système (système qui n’est pas le fait du FG), c’est justement pour contrer l’influence négative de ces manipulations, dont ne se privent pas les divers lobbies et courants idéologiques. Le FG tente comme les autres groupes idéologiques, d’influencer autant qu’il peut, de retourner ces influences en sa faveur. Par ailleurs c’est aussi comme ici l’occasion de discréditer ces éléments médiatiques en montrant leur invalidité.

Personnellement je doute que le travail de Clément Sénéchal aie réellement pu être redouté par les médias ou des partis politiques importants qui ont autrement plus de pouvoir et de moyens d’action. Ce sont eux qui décident ce qui est mis en avant et la manière dont ça l’est. Il ne faut pas non plus exclure de l’influence du FG, l’initiative individuelle non organisée des militants convaincus. En l’occurrence, l’influence de ceux qui décident des lignes éditoriales des médias, elle n’est pas de ce coté là, même dans plusieurs journaux qualifiés de gauche voire d’extrême gauche où on retrouve régulièrement des articles assassins.

Le travail de Clément Sénéchal a certainement contribué à la percée médiatique et au succès de la présentation des thèses du FG dans le contexte de la fenêtre des élections présidentielles, qui ont permis un accès aux médias. Mais on retiendra aussi que son travail à lui c’est la communication et que pour assurer son autopromotion, après cet épisode qui lui a également permis de se mettre lui-même en avant, il puisse dire qu’il a été très efficace, voire que son action a été particulièrement redoutable. Parce que ça aussi c’est de la com.

Car tout de même, si le FG avait les moyens et la volonté de détourner tous ces pseudos-sondages en les bourrant de votes, ça se serait vu dans les résultats. Or à part sur agoravox où les gens pro-FG sont proportionnellement plus présent qu’ailleurs, ce n’est pas ce que l’on voit.

Il y a peut-être un cas particulier, celui d’un sondage sur le site BFMTV le dimanche 5 mai 2013 où près d’une personne sur deux à répondu oui à la question : « Jean-Luc Mélenchon se dit prêt à être premier ministre : y êtes-vous favorable ? »

Là il n’y a pas de doute que tous les pro-PG se sont mobilisés pour voter (tout comme les opposants d’extrême droite), mais ce sondage BFMTV n’a-t-il pas contrairement à d’autres plateformes à la noix, des moyens permettant d’éviter plusieurs votes du même poste ?

Trucables ou pas, comment se fait-il que des médias, outre l’orientation politique de la question et du choix du sujet, mettent en place ces pseudo sondages ? On sait qu’il s’agit également d’un des éléments d’implication, d’attraction du public qui ainsi est amené à fréquenter le site, c’est aussi éventuellement créer un scoop, de l’agitation, de la visibilité donc de la publicité, tout ça à partir de rien. C’est la même motivation que les grands médias ont de financer de vrais sondages, qui bien que plus sérieux contiennent également des biais.

PS : vous écrivez « Mélanchon ». Or il n’y a pas de « A » dans Mélenchon. On voit cette erreur couramment chez les détracteurs de base qui insultent Mélenchon ou racontent n’importe quoi à son sujet. Mais c’est plus surprenant de la part de journalistes, de personnes que l’on pense cultivées et qui font des articles sur lui. Vous n’avez pas fait cette erreur dans votre livre j’espère. Au niveau de la com, ça casserait un peu l’image pro.


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