Commentaire de JL
sur Lie to me : vous mentez !


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Francis, agnotologue JL 12 juin 2015 09:06

@Philippe VERGNES
 
je vois dans votre texte une démonstration involontaire que votre définition est vide de sens, et même vous conduit soutenir un paradoxe quand vous dites qu’il existe des mensonges de bonne foi, c’est-à dire en bon français que ’’ l’on peut avoir l’intention de tromper, de bonne foi !’’

 
Considérons ces définitions :

A - Affirmation contraire à la vérité faite dans l’intention de tromper
B - Affirmation contraire à la vérité ET faite dans l’intention de tromper
 
La première, ancienne, émane de linguistes ignorants de la psychanalyse et ignorants des considérations neuropsychologiques actuelles, et pour cause.
 
On attendrait de la psychologie moderne qu’elle révise cette définition dans un sens donnant moins d’importance aux intentions - puisque lesdites intention sont indéfinissables tant elles sont diverses, variées et échappent souvent aux locuteurs eux-mêmes.
 
 Or, votre définition, par le fait que vous y ajoutez un ET péremptoire dans lequel on pourrait voir la volonté d’exonérer du mensonge les plus fourbes des menteurs, ce ’ET’ enfonce le clou et en rajoute dans l’archaïsme et l’inefficience de cette formule.
 
 J’ai déjà dit ailleurs que c’est sans doute cette formule qui a engendré dans notre pays la détestable culture des aveux. Et c’est pourquoi, je lui préfère, et de loin la formule suivante :
 
C - Affirmation contraire à la vérité faite en connaissance de cause.
 
Cette dernière définition est la seule qui soit compatible avec la fameuse formule latine :
 
Errare humanum est, perseverare diabolicum.
formule à laquelle j’associe cette autre, non moins célèbre, attribuée (*) à Méphistophèlès  :
’’Je suis l’esprit qui toujours nie’’
 
En effet, si le locuteur est accessible à la connaissance de cause, la question n’est plus de savoir quelles étaient ses intentions, mais quelle était au moment des fait, sa connaissance de cause. Et c’est seulement au regard de cette connaissance de cause, fait à établir s’il nie, que l’on pourra juger de la nature de ses intentions.
 
(*) Faust avait bien perçu avant Racamier, ce qu’est un pervers narcissique.


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