Commentaire de Layly Victor
sur Pluton deux fois qu'une !
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Il y a une nécessité impérieuse pour le système libéral mondial, c’est la destruction de la culture, et en particulier de la culture scientifique, car c’est un des derniers refuges de la liberté.
Ne doivent subsister de l’épopée scientifique de l’humanité que ce qui permet de construire des gratte-ciel à Dubaï et de produire en masse les instruments d’abrutissement généralisé, comme les smartphones.
C’est pourquoi les analphabètes qui glapissent contre tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la science jouent un rôle très important. Et n’oublions pas un principe fondamental du système libéral : les ânes doivent avoir l’illusion qu’ils sont les maîtres. En matière de connaissance, et en ce qui concernent les connaissances sur la matière, ils doivent avoir l’illusion que les années de travail acharné d’un vrai scientifique ne sont rien devant leur savoir immanent issu des réseaux.
C’est de la plus grande importance pour le système.
En matière de voyages dans l’espace, l’essentiel du travail a été fait par Isaac Newton, qui a frappé d’une pierre trois coups : le principe d’inertie, la loi de la gravitation, et le calcul différentiel. Tout était fait. Ensuite, il fallait attendre d’avoir les moyens de propulsion, les matériaux de structure et l’électronique. Les sondes qui ont été lancées dans l’espace et ont suivi des trajectoires complexes utilisant l’effet de fronde ont atteint leurs objectifs prédits par la mécanique newtonienne. Mais, bien sûr, il s’est trouvé des abrutis sur ce site pour proclamer que la mécanique newtonienne est fausse ! (je parle bien sûr des objets célestes, pas des objets quantiques ou relativistes). Bande de nazes !
J’ai suivi les calculs de trajectoires de la sonde Gaïa qui a été lancée en Décembre 2014 et orbite autour du point L2 de Lagrange. La difficulté de ces calculs est que le point L2 est un « point col » et que la trajectoire devient instable si on s« éloigne trop du col, mais d’un autre côté il faut que la sonde soit le plus possible en dehors du cône d’ombre de la terre, pour recevoir l »énergie du soleil. C’est le type de problème qui s’inscrit dans le cadre du problème à trois corps restreint de Poincaré, un classique pour les mathématiciens. Il y a des corrections de trajectoire prévues tous les mois et demi (la durée de l’orbite autour du point L2 est six mois). La sonde Gaïa est bien en place et poursuit sa mission. Elle doit dresser une cartographie de toute la galaxie. Bien sûr, vous direz que ce sont de fausses données et de fausses photos !
Au passage, les trajectoires instables autour d’un point d’équilibre de Lagrange présentent un autre intérêt : en cas de danger extrême, on envisage de placer un parasol solaire composé de petits disques métalliques qui seraient disposés autour du point L1.
Pour le reste, les voyages dans l’espace sont pour l’instant limités pratiquement aux trajectoires balistiques, par manque de moyens de propulsion. Un jour, on aura des moteurs nucléaires, voire des moteurs à propulsion ionique. Mais, quoi qu’on fasse, les ânes resteront toujours largement majoritaires et sûrs d’eux (c’est Coluche qui l’a dit).