« Cependant, il me semble que la marque de lessive PS ne vaut guère mieux que le détergent FN. D’ailleurs il a une lourde part de responsabilité dans l’épisode de guerre civile que nous venons de vivre »

A l’auteur

J’ajouterai que le PS a aussi une très lourde responsabilité dans l’existence même d’un FN issu de groupuscules d’extrême droite extrêmement minoritaires qui ne seraient jamais revenus sur le devant de la scène sans la complaisance de l’homme à la francisque. On aura vu, après le tournant libéral du PS en 83, plus de sept fois en moins de deux ans le père Le Pen invité dans une des émissions les plus écoutées de la télévision. L’objectif était de déstabiliser la droite, par un procédé pervers et tordu. Le PS s’est comporté comme un bambin qui a déniché sur une étagère une grosse boîte d’allumettes et fait ses premières expériences sur les rideaux du salon. On en voit aujourd’hui très clairement les conséquences.

J’ai enseigné douze ans dans l’un des pires lycées du 93, jusqu’aux premières années du présent siècle, et je tiens à confirmer que votre description un peu apocalyptique des banlieues ne comporte pas la moindre exagération. J’aurai été témoin dans toutes ces années des violences les plus ignobles : élèves qui cherchent à s’entretuer au couteau, agressions physiques quelquefois très graves contre des membres de l’administration ou des professeurs, et un climat atroce généré par une sorte d’omerta qui empêchait tout cela d’apparaître dans les media : surtout, ne pas « stigmatiser », cela risquerait encore d’empirer. Très mauvais calcul, dont nous n’avons pas fini de payer les conséquences. On avait fini par accorder aux professeurs qui enseignaient dans ces sortes d’enfers une misérable petite prime qu’on a très vite appeléet « le salaire de la peur ». C’est tout dire.