Commentaire de Gilles Mérivac
sur Réflexions sur la Une de Charlie Hebdo


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Gilles Mérivac Gilles Mérivac 6 janvier 2016 17:20

Il est de bon ton depuis l’époque de Voltaire de se moquer de la religion. L’argument le plus souvent utilisé est le contraste entre la totale indifférence envers les catastrophes et la supposée bienveillance de dieu envers ses créatures. La logique est évidemment du côté de l’athéisme, et les esprits forts peuvent donc se permettre de ridiculiser les croyants, comme le fait régulièrement Charlie.

Mais l’être humain n’est pas seulement logique, il a besoin de rêves, d’espérances, il a besoin d’être reconnu et valorisé. Et qui va lui apporter tout cela, la laïcité, Charlie ? La plupart des gens ont très peu d’occasions d’être reconnus, ils ont donc besoin d’une construction spirituelle pour ne pas sombrer dans la désespérance. Et même certains qui ont goûté à la gloire comme Michel Delpech et ont fait l’expérience de sa vanité ont eu besoin du support de la religion. Doit-on leur reprocher, dois-je reprocher à quelqu’un de s’appuyer sur des béquilles, moi qui ai la chance de marcher sur mes deux jambes ? C’est exactement ce que fait l’équipe de Charlie.

Chacun devrait commencer par se demander si par certains côtés il n’est pas superstitieux, si de temps en temps il ne s’habille pas de telle ou telle manière pour faire « tourner la chance » par exemple. Ensuite seulement, nous pourrons discuter du bien-fondé ou non de la religion.


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