Commentaire de M de Sourcessure
sur La montagne institutionnelle et la souris primaire


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Clark Kent M de Sourcessure 14 janvier 2016 10:45
Au pays des souris, les petites souris vivaient, s’amusaient, naissaient et mourraient, un peu comme vous et moi. Elles avaient même un président et, tous les cinq ans, elles organisaient des élections. (…) A chaque fois, le jour des élections, les petites souris se rendaient dans les bureaux de vote pour élire leur président, un gros chat noir. 

Ils présidait aux affaires de façon tout à fait digne. Ils votait de bonnes lois, c’est-à-dire, des lois bonnes pour les chats.

Mais ces lois, bonnes pour les chats, l’étaient beaucoup moins pour les souris.

L’une des lois établissait que les trous des souris devaient être assez grands pour qu’un chat puisse y passer sa patte. Une autre prévoyait que les souris ne devaient se déplacer qu’en-deçà d’une certaine vitesse, de sorte que les chats puissent prendre leur petit-déjeuner sans trop d’effort. Toutes les lois étaient bonnes pour les chats mais dures pour les souris. Pour ces dernières, la vie devenait de plus en plus difficile.

Lorsque les souris en eurent assez, elles décidèrent qu’il fallait faire quelque chose : elles se rendirent aux urnes en masse. Elles chassèrent le chat noir du pouvoir, et le remplacèrent par un chat blanc.

Le chat blanc avait été choisi comme candidat à la suite de primaires. Il avait expliqué que le problème, c’était les trous ronds qu’utilisaient les souris. « Si vous votez pour moi, moi Président je ferai les trous carrés. » Et c’est ce qu’il fit une fois au pouvoir. Les trous carrés étaient deux fois plus larges que les anciens, ronds : les chats pouvaient dorénavant y passer les deux pattes. Et la vie des souris devint encore plus difficile.

Lorsque les souris en eurent assez, elles votèrent contre le chats blanc, et remirent le noir au pouvoir. Puis, ce fut à nouveau le tour du chat blanc, puis à nouveau celui du noir. Elles essayèrent même un chat mi-blanc, mi-noir : elles appelèrent cela une cohabitation. (…) Il y eut même un chat qui imitait le cri des souris… mais qui mangeait comme un chat.

Voyez-vous, mes amis. Le problème n’avait rien à voir avec la couleur des chats. Le problème venait du fait qu’il s’agissait de chats. Et en bons chats, ils s’intéressaient plus au sort des chats, qu’à celui des souris.

Un jour, une petite souris eut une idée. Elle se planta devant les autres souris et leur dit : « Ecoutez les gars, pourquoi est-ce que nous continuons à élire des chats ? Pourquoi n’élirions-nous pas une souris ? » « Oh, répondirent les souris, mais c’est une bolchevik ! » Et elles la mirent en prison.

Mais, chers amis, souvenez-vous qu’on peut enfermer une souris ou un homme, mais qu’on ne peut pas enfermer une idée.


à la manière de Thomas Douglas dans un discours de 1944*
*Dirigeant politique social-démocrate canadien. 

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