Commentaire de bakerstreet
sur Quand on n'a que l'humour, au plat pays, de « François-le- Petit » !


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bakerstreet bakerstreet 16 janvier 2016 16:50

@L’enfoiré
D’un certain coté nous vivons dans le même pays, celui de la langue Française. Ce qui permet de s’intéresser à certains auteurs majeurs de la Belgique ; Simenon, et dernièrement Simon Leys, qui vivait d’ailleurs en Australie. J’ai lu dernièrement un article de lui, datant un peu, disant qu’on était beaucoup plus universel quand on vivait en périphérie, que dans le ventre de la machine. 

Et qu’en d’autre terme il n’y avait rien paradoxalement de plus provincial qu’un Parisien. Car sa certitude d’être au centre de la culture, son absence de doute correspondait justement aux fantasmes qu’on projette sur le provincial, en terme d’horizon borné, de certitudes et de clichés. 
Montesquieu disait déjà qu’il n’y a de bon bec , qu’à Paris, en se moquant...« Mais comment peut on être Persan ? »
Sûrement que d’être aux marges, et d’être confronté au brassage, est bien plus stimulant, que d’évoluer dans une coterie de gens qui opinent à tout ce que vous dites, et pensent que leur culture est la meilleure du monde, moins peut être la bière.
Tout ce tient en ce monde, et dés qu’on aborde un sujet, les frontières volent, l’histoire se délie, et les langues aussi. Il est certain que le début des années 80 a représenté, et, nous le sentions bien à l’époque, une mutation incroyable, le déni d’un monde de progrès et d’ambitions sociales qui avaient commencé après les années d’après guerre. 
Nous revenons au dix-neuvième siècle pour tenter de résoudre les problèmes du vingt et unième, et c’est une tragédie, sauf pour les actionnaires. Je relis en ce moment Orwell, ses essais, ses articles,son journal, comme je l’ai déjà dit, et ses analyses d’après guerre sont précieuses. Mais il faut avouer qu’il n’était guère optimiste, en dépit de la qualité de sa pensée, et de sa capacité de résilience et d’humanité. Le monde d’avant 18, qu’il a un peu connu tout de même, était une horreur, où les différences de fortune entre les classes étaient à leur apogée, au service d’un monde colonial, totalitaire. 
Son expérience des collèges anglais servira surement de matrice à 1984. En tout cas son sentiment sur cette époque est totalement à l’opposé d’un Stefan Zweig, qui dépeindra l’Europe d’alors comme une sorte d’eden, l’embryon d’une Europe en train de se faire. Mais il est vrai que Zweig, bien qu’humanise, était un grand bourgeois, bénéficiant à fond d’un système fait pour les bourgeoios. Et Orwell et zweig, ce sont deux homme opposés en tout. L’un fréquentait les brasseries et les ouvriers, et à fait même la cloche. L’autre pas, préférant les salons et les postures. L’un s’est battu contre les nazis, contre franco, contre les staliniens, contre la maladie, pour mourir, merde à 48 ans ! L’autre s’est suicidé. Peut être que j’en ferais un article un de ces quatre.
Bien à vous

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