Commentaire de Christian Labrune
sur Le JT de 20h du 24 juin 2016 sur France 2 : Illustration du traitement indigne du choix démocratique du peuple anglais


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Christian Labrune Christian Labrune 25 juin 2016 18:24

@Guylain Chevrier,
Je n’ai pas vu l’émission que vous évoquez, mais qui paraît être l’archétype de beaucoup d’autres. J’ai entendu plusieurs journalistes, y compris sur France culture, affirmer que les Européens étaient « dévastés » par la « catastrophe historique » dont ils venaient d’être témoins. Je pense au contraire qu’une majorité de Français, qui se souviennent du référendum bidonné de 2005, ont dû se réveiller extrêmement satisfaits du résultat fort prévisible d’un vote anglais qui doit correspondre aussi au sentiment d’une majorité d’Européens. Il faudra bien, en France comme ailleurs, regarder la réalité en face. L’Europe-fédération est morte hier, vive l’Europe des nations !

Cela n’empêchait pas des journalistes, ce matin encore sur France-culture, d’évoquer encore comme hier la désunion du Royaume-Uni, et même de prendre au sérieux je ne sais quelle pétition fantaisiste signée par un million de londoniens qui souhaiteraient un autre référendum, ou que Londres fît sécession pour être à même de retrouver la bienheureuse Europe ! La catastrophe économique, une crise mondiale, sont autant de spectres agités par ces malades qui s’effraient plus des remèdes que d’une maladie propre à les achever rapidement si rien n’est fait. Or, l’Angleterre n’est pas la Grèce, et il ne faudra pas longtemps pour que la petite crise boursière soit dépassée. Il faut assurément être plus inquiet pour l’Europe que pour le Royaume-Uni.

Le comble du ridicule et de la sottise, c’était tel politicien candidat aux présidentielle (je crois bien que c’était Juppé mais je n’en suis pas absolument sûr) refusant par avance toute consultation populaire en France, qui pourrait aboutir au même résultat que de l’autre côté du Channel.
En comparaison de ces politicards français désormais en bout de course, attachés à la routine de leurs petits jobs minablement accomplis, l’intervention de Cameron devant le 10 Downing street était une véritable leçon de dignité : pas la moindre expression d’un déplaisir personnel, aucun jugement porté sur le résultat d’une consultation populaire toujours bonne en soi et qui, pourtant, le contraint à la démission.

Dans l’histoire, l’Angleterre aura souvent donné l’exemple du courage. Elle persévère dans cette tendance et l’exemple qu’elle vient de nous donner ne devrait pas tarder à être suivi. On ne va quand même pas désespérer de la France !


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