Commentaire de philippe baron-abrioux
sur Jill


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philippe baron-abrioux 20 août 2016 17:01


 Bonjour Jill ,

 tiens on reparle de ce mouvement « hippy » !

 c’est bien ce mouvement de « drogués , de dégénérés , de paumés , de traine- savates, fainéants et sales  » qui a bousculé une société surprise et qui a entrainé des changements sociaux divers qui ont ébranlé un temps des certitudes solidement ancrées , provoqué aussi des avancées dans des domaines qui maintenant font rire ceux qui leur ont succédé ?

 ces moins que rien qui n’avaient le plus souvent « trois fois rien » mais qui acceptaient de le partager car ils savaient que « trois fois rien » c’est déjà quelque chose .

le pouce levé au bord des routes , parfois une pancarte délavée en carton qui indiquait une destination approximative , le Sud , ailleurs , plus loin , un sac à dos planqué avec le compagnon de voyage dans le bas côté pour ne pas effrayer le conducteur qui pouvait les prendre , la guitare aux pieds et l’air de n’avoir besoin de rien d’autre que de franchir une distance pour aller ... , peu importait et souvent descendre là où le conducteur lui même se rendait ; on verrait plus tard ,demain ...

un appareil photo emmailloté et une pelloche à développer un jour peut être si elle survit à la pluie , cette plaie qui les laisse au bord de la route : le stop est difficile quand il pleut .

Polanareff chantait « l’amour avec toi » , Moustaki écrivait« le Métèque » , Ravi Shankar était à la sithare .

à Berlin ,« Check - Point Charlie » était le début d’un autre monde ; le capitaliste allait voir le communiste qui lui venait parfois et achetait à Pantashop quelques jeans qu’il revendrait là bas ,de l’autre côté pour se payer des places de cinéma dans une salle « underground » , (chut !) d’une banlieue discrète.

 le conducteur tentait parfois de poser quelques questions sur le point de départ ou le but du voyage ; des langues inconnues, mal comprises , compensées par des rires, faute de pouvoir échanger autrement .

 on entendait la Yougo puis Kaboul (pour remplir la tabatière , chut !) , Téhéran , Lahore et puis l’Inde .

 à chacun son voyage , ses anecdotes , ses enluminures , ses emmerveillements : ils acceptent parfois d’en parler avec ceux qui sont encore capables de rêver dans leurs têtes .

 beaucoup sont maintenant « rangés » , chefs d’entreprises , directeurs de X...ou de Y...et s’arrêtent parfois quand ils voient un pouce levé ou un sac à dos posé : demandez leur pourquoi ? un rappel à leurs souvenirs ou pour ne pas entendre le temps de quelques kilomètres les bruits du monde où on n’entend plus beaucoup « Peace and Love » ?

 peut être ! sans en être convaincu vraiment , je l’espère .

 bonne fin de journée , Jill et Surya  !

 P.B.A

 


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