Commentaire de JL
sur Les « valeurs de la droite » (1)
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Bon article mais manque de clarté.
Vous écrivez : ’’Ce qui a de la valeur est désirable pour lui-même, ou parce qu’il peut servir de moyen pour réaliser un désir.’’ Un spinoziste dirait le contraire : on accorde de la valeur à ce qu’on désire. Cette approche qui permet de distinguer plus aisément entre ce que désirent les uns et les autres, permettra in fine de répondre à la question posée..
Vous dites d’ailleurs : ’’des gens de gauche et de droite peuvent avoir des désirs en commun : être gouvernés par des chefs compétents et honnêtes’’ Je suis d’accord sur la phrase, mais pas sur les exemples, et c’est là le cœur du pb : qui veut des dirigeants compétents et honnête et qui préfère des fripouilles ? Hé bien, il suffit de lire ce que disent les uns et les autres : je pense que l’existence d’une expression comme expression crony capitalism (*) nous éclaire à ce sujet. Personne à gauche n’aime le crony capitalism, l’évasion fiscale, et toutes ces turpitudes.
Enfin, pour faire court, ceci : ’’quelles sont les valeurs spécifiques à la droite ? La liberté ? La sécurité ? Le réalisme ? L’autorité ? ’’. De fait, ce n’est pas l’égalité qui limite la liberté, c’est le besoin de sécurité, commun à tous les hommes. Dans le monde moderne où tout s’achète, il est clair que plus on est riche et fort, et plus on dispose à la fois de la liberté et de la sécurité. La liberté s’acquiert avec la force ou l’argent ; quand n’a ni l’un ni l’autre, on réclame plus de justice sociale, autrement dit, d’égalité.
Si bien que la question de l’autorité se pose ainsi : autorité à gauche pour imposer plus de justice sociale (liberté et sécurité). Gouvernement de fripouilles pour la droite, qui fera l’inverse, ceci expliquant cela.
(*) L’Europe s’est alignée sur les États-Unis, avec son « capitalisme de connivence » et riposte en ayant recours au moralisme et au gouvernement des juges. Seule une remise en question totale du système capitaliste pourrait y mettre fin. Extraits : « Le capitalisme contemporain est devenu par la force de la logique de l’accumulation, un « capitalisme de connivence ». Le terme anglais « crony capitalism » ne peut plus être réservé aux seules formes « sous-développées et corrompues » de l’Asie du Sud est et de l’Amérique latine que les « vrais économistes » (c’est à dire les croyants sincères et convaincus des vertus du libéralisme) fustigeaient hier. Il s’applique désormais aussi bien au capitalisme contemporain des États-Unis et de l’Europe. ... Dans son comportement courant, (cette classe dirigeante) se rapproche alors de ce qu’on connaît de celui des « mafias », quand bien même le terme paraîtrait insultant et extrême ». (Par Samir Amin, économiste et président du World Forum for Alternatives.)