Commentaire de Christian Labrune
sur Moi, SDF depuis ma naissance !


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Christian Labrune Christian Labrune 1er décembre 2016 10:07

@Chalot

Vous vous êtes fait une spécialité de la défense de la veuve et de l’orphelin, vous dénoncez la misère sociale et vous ne manquez jamais de venir ranimer notre mauvaise conscience de citoyens à l’abri de la faim et des intempéries. On ne saurait vous le reprocher, tout cela part d’un bon sentiment, et on aurait presque honte d’exprimer la moindre critique. Vous êtes ici notre François d’Assise ou notre Vincent de Paul. J’ai beau être athée, j’ai quand même une certaine estime pour ces grandes figures du christianisme, même si leur réputation devenue mythique est à peu près aussi surfaite que celle du lider maximo récemment parti bouffer -enfin !- les pissenlits par la racine dans le seul monde où règne sans conteste la plus parfaite égalité.

Ce qui m’embête un peu c’est que, dans votre enseigne, vous vous réclamiez de je ne sais quelle laïcité « révolutionnaire ». La charité n’est pas une invention laïque, et l’idée que les révolutions puissent être de nature à résoudre les questions qui vous tracassent est des plus comiques. Allez raconter ça dans l’autre monde aux quatre ou cinq millions d’Ukrainiens morts au début des années 30 des suites de l’holodomor, processus d’extermination par la faim imaginé par le bon Staline et mis ne œuvre par le cher Nikita, ça les fera doucement rigoler !

Je n’oublie pas non plus que jusqu’au début des années 80 la France n’était certes pas le paradis sur terre, mais on y mangeait à peu près à sa faim. Les socialistes devaient nous sortir de cette indigne aurea mediocrtitas en peu d’années, mais après les nationalisations imbéciles du gouvernement Maurois et le coup de barre très à droite de 83 on vit surgir tout de suite ce qui ne tarderait pas à s’appeler la « nouvelle pauvreté ». Les « restos du coeur » devaient bientôt substituer à une justice sociale défaillante l’antique charité chrétienne dont vous vous faites désormais, par une prédication des plus obstinées, l’infatigable héraut.

On pourrait finalement se demander, si on pouvait douter de la vertu de l’Abbé Pierre et de Mère Thérésa – mais on n’en doute pas, rassurez vous ! - si vous ne seriez pas né de leurs amours. En tout cas si l’Eglise, un jour qu’il faut espérer très lointain, entreprenait un procès en béatification vous concernant, les jeunes lecteurs d’AgoraVox (moi qui suis plus vieux que vous, je serai depuis longtemps en enfer !) pourront témoigner en votre faveur. Si d’ici là vous pouviez ajouter deux ou trois miracles à vos articles : multiplication de sandwichs ou café chaud coulant des fontaines publiques au plus froid de l’hiver, ça ne nuirait pas.



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