Commentaire de velosolex
sur Se libérer du superflu


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velosolex velosolex 16 janvier 2017 14:20

@alinea

A Thoreau, l’auteur de « Walden, ou la vie dans les bois »

Et puis à Arnaud, et à son sachet de graines


Une fois qu’à l’orée du bois

Il eut finit sa maison

Il prit un thé, et s’assit sur le perron

C’était le soir il regarda le ciel,

Les hordes de nuages la tête à l’envers

Faisaient le tour de la terre



Au matin de cristal

Regardant le lac

Torse nu dans la fraîcheur d’automne

Il se sentit fort

Affûta son vieux couteau sur une pierre

L’esprit tendu comme un arc

Résolu à ne plus se faire avoir

Au jeu des passions molles et des sortilèges


L’odeur de résine était le parfum offert

Dans ce pays d’arbre

De roche et de lumière

Mais il fallait tout de même installer le reste


Beaucoup d’objets étranges et de décoration vaine

Pourvus de crochets et de manivelles

Lui demandèrent la permission d’entrer

Et de s’installer à leur aise

Mais il se montra ferme

Pharaon sans pyramide

Douanier des mirages et des illusions


Une table, un banc, une lampe à huile

Du sel, du tabac, des provisions pour un mois

Des graines pour la prochaine saison

Que pouvait-il rêver de mieux ?

Noé en sa maison

Une fois posés l’un contre l’autre

Robinson, Ulysse, Gulliver et puis Platon

Les grands livres des anciens et des modernes

Qu’il s’était toujours promis de lire à voix haute !



Au jour de clarté

Ses yeux se plissaient de fierté

Il ne manquait rien à son bonheur

Sinon un cure-dent, un marque-page

Mais la crainte de se faire envahir

Lui fit, après mure réflexion,

Balancer finalement le paillasson.


Puis il regretta son geste

Une nuit de pleine lune où il ne pouvait dormir

Réveillé par l’allégresse millénaire des rats

Et leurs rêves de sarcophage et de momies


Comment le retrouva t’il

Gorgé d’eau de pluie, d’escargots et de limaces ?

Dans ce foutoir en plein air,

Où s’entassaient télé, frigo, micros ondes

Et tout ce bric à brac indispensable

Qui n’est pas mentionné dans l’ecclésiaste !



Mais au matin, un vol d’oies sauvages

La vue sur le lac

Et sur les rames futures de haricots nains

Lui firent de nouveau relativiser l’importance des choses

Et des paillassons migrateurs

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