lundi 16 janvier 2017 - par alinea

Se libérer du superflu

À l’heure où les économistes tiennent lieu de penseurs, et de penseurs avertis, il nous suffit de lire Lordon, Sapir ou Généreux en France, Kuntz ou Niko Paech en Allemagne, celui-ci vient de publier un livre, traduit en français, dont j’ai repris le titre pour mon titre et qui est préfacé par Geneviève Azam, économiste elle aussi !

L’économie au sens large est évidemment la base de notre vie en société :

« Cet ouvrage » dit-elle, « peut être lu comme un manuel de transition, dont les clés résident dans les réductions des échelles de production et de consommation, dans la diminution drastique de la production industrielle. Pour atteindre ces objectifs, l’engagement des sujets individuels est nécessaire car le délabrement du monde n’est pas dû seulement à l’avidité du capital mais aussi à la culture de la consommation et de la mobilité ainsi qu’à l’accélération, qui se perpétuent à travers un endettement écologiquement et financièrement insupportable. »

Mon fils qui m’a offert ce livre, en discutant avec son cousin qui l’a traduit, a dit : oui !! bien sûr, mais ça fait trente ans que ma mère me rabâche tout ça, aussi, n’ai-je pas appris grand-chose !! Ce petit onguent passé sur ma pensée n’a rien de vaniteux, vous devinez pourquoi, ce n’est ni très porteur ni très mode cette vision décroissante de l’existence, je vous la livre donc en toute humilité comme un clin d’œil. Mais aussi, peut-être, pour faire passer mon compte-rendu qui ne sera ni exhaustif, ni scolaire ; tout m’est si familier, si évident, si vécu que je ne peux que mettre, au hasard, en exergue quelques phrases, et le choix n’est pas aisé tant tout est important, ce petit ouvrage étant déjà un concentré de groupes d’idées, et de conscience.

J’ai moi-même conscience que beaucoup beaucoup de gens n’ont pas le travers de remettre en question ce qui leur a été donné, non seulement comme vérité mais comme environnement tacite, tant qu’ils ne vivent pas la destruction dans leurs chairs, ils l’ignorent, et vivre la destruction dans ses chairs est une question de sensibilité. Aussi la conscience s’éveille-t-elle au gré d’un désagrément ou d’une épreuve qui perturbera le bel agencement sécurisant jusqu’ici, si on n’en reste pas abattu, les yeux ouverts nous seront susceptibles d’espérer, ou d’agir en vue d’un changement. Je n’ai pas l’innocence de croire qu’écrire ce texte sur ce texte, ouvrira des consciences mais à toutes les consciences qui s’entrouvrent, l’échange, la rencontre d’une étude approfondie leur donnera plus de solidité, des idées nouvelles et, qui sait, le désir de passer à l’action.

 

AVOIR MAINTENANT, PAYER PLUS TARD

 

« Le syndrome de notre endettement est un autre indice soulignant que notre richesse prospère sur une forme d’irresponsabilité institutionnalisée »

Beaucoup de gens de mon âge, la soixantaine, ont été élevés dans des milieux dits « petit bourgeois » qui n’en étaient pas pour autant exploiteurs mais qui en réalité étaient cette classe moyenne en voie d’expansion ; y restait ancrée là, venue d’un autre âge de paysans, d’artisans, d’ouvriers, l’idée que l’on ne se paye que ce que l’on peut se payer, l’épargne, les économies étaient une évidence, pour faire face aux coups durs ou bien pour un achat important, une voiture, une chambre à coucher, un bureau pour l’enfant, une fois la somme atteinte, on s’était peu ou prou serré la ceinture jusque là, le besoin, le désir, était exacerbé, la satisfaction de l’acquisition d’autant plus grande qu’on l’avait retenue longtemps ; le désir était devenu nécessité, même s’il faisait figure de luxe ou de frivolité. Aujourd’hui qu’on nous offre, via la publicité, l’opportunité de se passer le moindre caprice, c’est après qu’on se serrera la ceinture, après même que ce caprice aura déçu, un voyage dont on nous avait fait rêver, un objet qui en rejoindra d’autres dans les combles, ou, sans comble, dans les poubelles de l’inutilité. Mais les restrictions nécessaires, même après la déception, n’en seront que plus douloureuses. Et si pour se consoler on court après d’autres chimères vantées, on finira par tout perdre. C’est ce qu’on appelle le progrès, et l’augmentation du niveau de vie. Et encore, n’y compte-t-on pas l’ineffable qualité de ce bonheur étiolé, vite oublié. Jadis l’acquisition était envisagée pour la vie, et chaque jour elle apportait son contentement, son aise qui même si peu à peu n’étaient plus conscientisés n’en étaient pas moins aise. Étant moi aussi à l’occasion susceptible de désirs fanfreluches mais n’ayant fort heureusement pas les moyens de passer mes caprices, je m’amuse à mesurer la pertinence d’un besoin en le laissant poireauter dans l’antichambre de sa réalisation, et, sans mentir, quatre vingt dix neufs pour cent d’entre eux disparaissent en quelques heures sans me faire souffrir le moins du monde. Une minute de rêve sur un catalogue ou devant une vitrine, et le bonheur a son compte. Le passage à l’acte n’est pas forcément la concrétisation d’un rêve ! En revanche chacun sait que c’est une pathologie, due à l’absence de surmoi, une pathologie qui peut se révéler très préjudiciable quand elle concerne autre que soi mais très préjudiciable à soi, - à la collectivité aussi parce l’objet-poubelle est né de l’esclavage, du pillage et entraîne pollution-. Le plaisir d’un instant se contente de l’idée tandis que sa réalisation est destructrice, car rembourser ce qui a été déjà consommé est vécu comme une injustice, vécue douloureusement, parfois même dramatiquement.

C’est sans doute pourquoi Niko Paech parle souvent de bonheur. La facilité n’est pas de ce monde, en tout cas, pas souvent. Quand le désir s’inscrit dans une authenticité, quand le projet s’inscrit dans une destinée, au moment opportun les choses se facilitent, et sont vécues avec bonheur. Mais quand il s’agit d’artifices provoqués par une humeur, la difficulté qui s’ensuit crée le malheur, même s’il est ignoré parce qu’il concourt au malheur des autres, même s’il est occulté parce qu’il participe d’une destruction progressive et inéluctable de notre environnement.

« Qui s’endette » dit-il, « pour revenir après paiement à sa situation de départ ? »

S’il semble encore efficient de s’endetter pour acquérir un véhicule nécessaire, ou un logement plutôt que payer des loyers, cela semble étrange dans une société où bouger tout le temps semble être le must, où l’on divorce, où l’on entrecroise ses familles et où, pour certains, les charges sont si lourdes qu’il leur faut brader ce fardeau devenu trop lourd et l’on distingue bien, dans le choix fait pour un type de maison, la sienne, neuve, mais identique aux autres dans le même lieu, l’entourloupe politique du « tous propriétaires » qui amène la spéculation sur l’immobilier, le rêve vendu par le cinéma publicitaire du « home sweet home ». On pourrait imaginer l’habitat tout à fait autrement sans créer de la précarité, encore faudrait-il que les yourtes et autres roulottes ne soient pas bannies de l’environnement comme les verrues disgracieuses des pauvres mal venus.

 

UN ENRICHISSEMENT CACHÉ

La PAC

 

« On disait autrefois : ça ne mange pas de pain, quand une dépense semblait raisonnable et ne nous privait pas de cette denrée essentielle. C’était une manière de rappeler le coût de la vie. Prenons sous cet angle l’exemple des subventions agricoles dans le cadre de la fameuse PAC. Leur but n’est pas de garantir à la population l’accès à la nourriture, il s’agit plutôt de diminuer la part de revenu consacrée aux dépenses alimentaires afin de libérer du pouvoir d’achat pour les smartphones, les vacances à l’étranger ou l’accès à la propriété foncière. Sans la PAC, personne ne mourrait de faim en Europe : au contraire, l’environnement et la santé s’en porteraient probablement mieux parce que l’agriculture biologique et les petites exploitations paysannes bénéficieraient de plus d’opportunités. Une chose est certaine néanmoins : les biens de consommation seraient nettement plus chers et l’alimentation représenterait une part plus élevée du budget. »

Toucher à l’alimentation, c’est ouvrir la boîte de Pandore, malbouffe, OGM, pesticides, huiles de palme, et toutes les maladies qui s’ensuivent, et tous les pillages qui précèdent. Toute l’inutilité des joujoux qui aliènent coûte cher en terme de dégradation du vivre ensemble, de l’intelligence des jeunes addicts, à la planète avec ses composantes « rares » et ses déchets « ultimes » ! De plus il suffit de voir où part la part la plus importance, gros céréaliers, ferme des mille vaches, Doux et consort, pour comprendre que la subvention (que l’on paye de nos deniers) n’est pas faite pour nos beaux yeux.

Dans « le travail, source de richesses ? », Niko Paech pointe du doigt la légitimation de l’exploitation du travail d’autrui, pour tous les travailleurs de chez nous qui méritent bien de pouvoir acheter un bien qu’un autre a construit pour un salaire de misère, mais qu’ils ne pourraient pas acquérir si l’autre avait le même salaire qu’eux ; la mondialisation est bien supportée par tous ceux qui méritent tous ces biens promus à forts frais de publicité, gratuite pour les publicitaires puisqu’il y a quelques années déjà, le montant du coût de la publicité en France était de 500 euros par personne ! Il est clair que les revendications salariales à l’ouest sont revendiquées pour plus d’exploitation à l’est. Mais chut… entre nous c’est la même chose, la petite employée paye la nounou moins cher qu’elle, et, quelque fois, c’est bien histoire de ne pas s’occuper de ses mômes tant les frais inhérents au monde du travail, déplacements, vêtements, repas à l’extérieur,etc, couvrent juste le pris de la nounou ! Mais c’est une autre histoire dont j’ai déjà parlé !

Bon, on n’en est pas au quart du bouquin ! Je ferai un autre article sur sa dernière partie, l’aspect politique, et propositions.

Je voudrais finir ici par sa dernière phrase du chapitre que je veux aussi garder pour ma fin :

Peut-on justifier un pillage sous prétexte que le butin est équitablement partagé ?

 



80 réactions


  • La mentalité consumériste est celle de la convivialité convenue bobo, car sans sur-moi nation, religion, peuple, ne reste que la branlette au supermarché et la prostitution au RU, le vivre pour jouir (ce que Sade avait déjà vu)
     
    Évidement la promesse du bobo de la gogoche (se branler) n’est pas tenue en cas de crise, alors bobo s’invente la sainteté anti-consumériste (comme l’Église critiquait ses papes libidineux)
    Sainteté verte, sainté vegan, sainteté spéciste, alibi bobos, mais pas de baisse de la surnatalité importée ...par ex
     
    Toute pensée dominante organise sa propre critique.

     
    « Il y a trop d’hommes dans le tiers monde [....] L’arrêt de la croissance démographique est encore plus urgente dans les pays développés comme la France [pays avant la colonie de repeuplement Boobaland ...] Suppression des encouragements après le 2eme enfant [donc pour les 9 sœurs à Coulibaly ... blasphème !!!! ] »  René Dumont

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    • cevennevive cevennevive 16 janvier 2017 10:00

      @La Baudruche négrière patronale verdie

      C’est drôle la Baudruche, vous suggérez quelquefois des vérités mais vous les englobez d’une brume nauséabonde propre à « saloper » n’importe quel article... Ne pouvez-vous pas vous « laver la bouche » afin que disparaissent les méchants mots ?

      Ma foi, tant pis pour vous. Dommage.


    • leypanou 16 janvier 2017 10:02

      @cevennevive
      si vous avez du temps à perdre avec un malade mental ...


    • leypanou 16 janvier 2017 10:26

      @Shawford
      Occupe toi d’Alabed Bana, cela correspond mieux à ton vrai niveau.
      Pour mieux passer la journée


    • cevennevive cevennevive 16 janvier 2017 10:28

      @Shawfor bonjour,

      Voyons ! Les gros mots, les expressions graveleuses se disent, se partagent et amusent entre amis.

      J’aime les gros mots, ils calment la colère et font comme un baume sur le ressentiment.

      Il n’y a que le génial Brassens qui pouvait les écrire et les chanter élégamment...

      Merci pour votre respect. Je pense de même à votre endroit.

      Bien à vous.


    • alinea alinea 16 janvier 2017 13:28

      @Gatinais33
      Il est arrivé quasi derrière moi en modé, et je me suis dit « tiens, il y a convergence » ; et puis non, je suis restée sur ma faim ! ; je n’ai pas bien vu où il voulait en venir !


    • cevennevive cevennevive 16 janvier 2017 15:13

      @Gatinais33

      « Buller » peut-être ou « phantasmer »...

      S’ajoute un problème en ce qui concerne ce commentateur, c’est qu’il croit et affirme qu’il n’y a que les bobos gauchos qui sont détestables et risibles.

      Personnellement et à mon âge, j’ai rencontré bien des ignobles personnages dans toutes les obédiences, qu’elles soient religieuses, politiques ou mêmes caritatives.


    • La branlette Hulot Kérozène :
       
      Consommer de l’exotique au tps de l’indifférenciation mondialiste bobo, avant que tt la planète ne se ressemble dans le multiethniquage multi-akulti...
       
      Le trafic de nègres à Soros où de touristes bobo à Trigano est un sous-produit.
       
      Sauf pour un grand bobo comme Hulot Kérozène, qui lui peut aller voir les paysages souchiens pas encore « ouvert » et purinés par le mondialisme ... Le snobisme indifférenciant de celui qui aime la différence ... réservée aux riches.
       

       


    • L’effusion religieuse :
       
      L’usage de la marchandise ne se suffit plus à lui-même. Pour faire bander bobo devant le Caddie, la vertu Liberté est sanctifiée : free-branling, la consommation rend libre, free-rider de la glisse copulatrice, free séméiologique et sémiologique ... (spermatique et lexical pour les ignares de gogoche)
       
      La mode bobo (hipster où geek etc...) affiche la dévotion, affirme la présence du bobo parmi les fidèles au système : Iped est plus que fétiche, et rien du luxe ancestral, il est indulgence achetée pour affirmer une soumission rassurante....

      Avez vous vu l’icône de Sainte Kardashian en bobovision ?
       
      Anthropologiquement gland remplacé consumériste est chiure.
       
       
      Souchien l’iconoclaste.

       

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    • Copulation-Ejaculation
       
      Aussitôt copulée, la marchandise est éjaculée à la poubelle de la bonne couleur, trop fidèle reflet de la misère existentielle bobo.
       
      Et Aussitôt vient l’Iped Version+1 la nvlle singularité décisive qui distingue bobo le gland remplacé.

       
      Bobo n’a pas d’Histoire, pas de peuple, pas de tradition, ces antiquités « out of date ». Sa copulation avec la marchandise reste sans concept, sans essence.
       
      Aussi le vécu du bobo consumériste est sans mémoire, où plutôt de la fausse mémoire non mémorable, anhistorique, de la branlette du Spectacle des mattuvus sur InterBEnet qui affichent leurs exploits de... consommateurs fats.
       
      Et bobo est content ainsi d’âtre sorti de l’Histoire, trop terrible. Car il est chiure gland remplacé ; conviviale insignifiance.
       

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    • alinea alinea 16 janvier 2017 21:02

      @La Baudruche négrière patronale verdie
      Je ne suis pas sûre de ça ; bobo est parvenu, il est arrivé quoi, il n’a plus rien à attendre ni de lui ni de la vie ni des autres ; il ne fera pas un pas de côté de peur de perdre sa place au soleil, qui le distingue du commun, aussi, oui, consomme-t-il, voyage-t-il, mais « intelligent ». Il est au paradis désiré par tous, cet enfer...


    • @Gatinais33
      Hulot aime ces paysages différents, encore sauvages, car justement pas envahis par les hordes bobo touristiques ... pas encore mondialisés ... pas encore « démocratiques droitdelhommistes »
       
      Mais Hulot, en bon gogocho, aime l’indifférenciation du monde dans la mondialisation et sa traite négrière bétonneuse, sa MacDonaldisation globale.
       

       


    • @alinea
      La marchandise bobo a le caractère illimité d’un artificiel indépendant de la vie sociale, de ce fait elle la falsifie, dans le ridicule. Elle n’est ni l’outil qui façonne l’Histoire, ni le luxe qui façonne la classe, juste simulacre de hiérarchie mondaine des glands. Devant cet artificiel illimité le besoin vivant, du social organique, est désarmé et même obsolète (comme la famille).
      Cette uniformisation consumériste artificielle meurt à chacun de ses propres gavages de consommables (la mode, l’obsolescence), le produit devenant vulgaire dès qu’il est satisfait.
       
      Cependant il est un consommable ultime, qui s’appelle la mort de la Mort, qui vient. Le projet de dépassement de l’Histoire dans le mondialisme (la totalisation de l’Histoire) et son maintient comme objet mort du passé (la fin de l’Histoire) mourra avec l’Avoir face à l’Etre immortel. Et évidement la branlette consumériste gogocho aussi ...
       
      Les 2 mouvements précédents se résument à un objectif de fin de la culture, pour un glissement vers un langage totalement marchand (et la fin du politique). Mais comme l’avait prévu Carl Schmitt, la Technique va venir remplacer le champ culturel (théologique et nationaliste déjà dépassés), et la Cité politique qui va ressurgir ne sera pas du tout bobo...
       

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    • alinea alinea 17 janvier 2017 10:34

      @Shawford
      oui, mais l’esprit est puissant !


    • @Gatinais33
      Hulot Kérozène est évidement dans le foutage de gueule. Ses paysages sauvages pas encore bétonnés pour les 9 soeurs à Coulibaly surpondeuses, les gentils nounours blancs, et autres trucs où il faut un méga hydravion russe pour y accéder, ne seraient pas ce qu’ils sont si ils étaient accessibles au peuple des crétins pauvres pas écolos ... sans Prius à 35k€.
       
      Sans compter l’affairisme d’Hulot Kérozène. Et le summum est la vente d’indulgences vertes (les crédits CO2) que bobo qui prend un Boeing s’achète auprès du Pape Vert pour absoudre sa pollution impie.
       
      Et Hulot est célèbre pour avoir fait mumuse dans un Mig29 ... au kérosène biobio.


    • alinea alinea 17 janvier 2017 13:51

      @La Baudruche négrière patronale verdie
      Ça me fait drôle de vous lire, parce que ma colère est calmée face à tous ces connards, mais c’est exactement ce que je pense et qui m’a hérissé le poil pendant des années !, la fatigue venant...et d’autres colères... !


  • leypanou 16 janvier 2017 10:00

    S’agit-il de se libérer du superflu ou plutôt de contrer la direction prise par la société avec ses modestes moyens ?

    Exemple : vous trouvez inadmissible qu’un footballeur puisse toucher 1millions d’€/mois, vous n’allez pas voir un match de foot. Et on peut multiplier les exemples comme çà : les smartphones à 800€, les chaussures à 200€, etc, etc. Et on peut faire pareil dans différents domaines : ne pas acheter des journaux propagandistes/manipulateurs, boycotter des émissions de télé ou même se passer de télé, etc, etc

    Bref, chacun peut déjà faire quelque chose dans sa vie courante, en attendant un mouvement de masse.


    • alinea alinea 16 janvier 2017 10:17

      @leypanou
      Je pense que plein de gens ne jouent pas le jeu là où le jeu les blesse, les avilit ; mais c’est quand même bien une histoire de grand nombre pour que la courbe s’inverse et le grand nombre est encore sacrément embarqué dans une histoire dans laquelle chacun tente de sortir son épingle tout en restant dans le jeu.
      Et puis, c’est une histoire politique ! j’en parlerai dans le prochain article.


    • Enabomber Enabomber 16 janvier 2017 10:23

      @leypanou
      Voilà le vrai pouvoir politique, et pas celui du petit papier dans la boîte. Mais visiblement ça n’imprime pas.


    • Fergus Fergus 16 janvier 2017 11:35

      Bonjour, alinea

      « c’est quand même bien une histoire de grand nombre pour que la courbe s’inverse et le grand nombre est encore sacrément embarqué dans une histoire dans laquelle chacun tente de sortir son épingle tout en restant dans le jeu. »

      Entièrement d’accord avec toi. Il ne faut pas se leurrer, nous ne sommes pas prêts de sortir du système consumériste et de l’immédiateté de la concrétisation des pulsions. Seuls les plus démunis - et encore, pas tous ! -, ou quelques personnes pratiquant comme toi la déconnection des envies de leur réalisation*, ne sont pas partie prenante de ce jeu de dupes.

      La cause : l’individualisme et le désir de jouissance immédiate qui lui est lié. Dans un autre article du jour (signé Oriol), il est fait mention du rejet des politiques qui nous gouvernent pour expliquer l’augmentation croissante de l’abstention et de la non-inscription sur les listes électorales. Or, je crois que cette vision est en partie fausse : il n’y a pas les révoltés qui ne votent plus, mais également ces fameux individualistes qui n’ont même plus le réflexe civique qui animait leurs parents ou leurs grands-parents. Pour s’en convaincre, il suffit de se tourner vers les pays d’opulence autre que le nôtre, et l’on y constate les mêmes désaffections alors que le personnel politique et la gouvernance n’y sont pas forcément l’objet de rejet.

      C’est pourquoi il faut être lucides : nous ne pourrons sortir de ce système déprimant que si l’on peut en dénoncer les effets pervers, voire décérébrants. Mais ce ne sont malheureusement pas quelques excellents livres qui suffiront à mettre en œuvre la nécessaire révolution des esprits. mais ils peuvent contribuer à l’initier, ce qui ne serait déjà pas si mal ! 

      * Une excellente pratique qui vaut également pour moi, même si je n’y accorde sans doute pas la même rigueur.

       

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    • alinea alinea 16 janvier 2017 11:57

      @Fergus
      Bien d’accord avec toi, Fergus, pour dire que ce sont les individualistes forcenés qui ne votent plus ; la révolte ne supporte pas l’impuissance ! mais quand on arrive à vivre à peu près peinards, il est facile d’occulter le reste, d’autant plus que ce reste est flippant !
      En revanche, je ne vois pas de « jouissance immédiate » mais une addiction, une drogue, une aliénation, d’autant plus « accroc » qu’elle est insatisfaisante justement ; toujours en quête de cette satisfaction que la consommation ne peut pas rassasier.
      C’est pourquoi je suis convaincue que nous sommes dans un monde malade, une maladie qu’on se garde bien de soigner car sa guérison signerait la fin de la fête pour les bénéficiaires !
      Le vide, le manque suscite le désir, l’abondance l’étouffe ; je n’ai plus aucune envie de consommation et aujourd’hui il faut qu’il me manque beaucoup du nécessaire pour que je me bouge jusqu’à une boutique !!
      Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est comment le consommateur ordinaire, celui qui n’a pas trop de moyens, supporte les arnaques, les incessantes agressions publicitaires, et, surtout, la déception de l’objet qui ne marche pas, des raccords qui ne sont pas les bons, des brosses du balai qui ne vont jamais sur le manche que vous avez, enfin bref , la société de consommation me dégoûte et m’énerve parce qu’il est trop rare, exceptionnel, que l’acquisition « aille » ! 

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    • Le paysan hystérique Le paysan hystérique 16 janvier 2017 13:19

      @leypanou

      Si nous consommions respectueusement envers la planète, environ 40% des emplois de bien non essentiel disparaîtrais, sans parler de la robotique toujours plus performante. Réduire la bureaucratie et ploutocratie inutile pour tentez de la rendre plus efficace, encore des milliers voire des millions d’emplois supprimer du jour au lendemain, sans parlez des secteurs économiques qui non seulement sont bidon mais en plus forge les mentalités tel la publicité, qui n’offre concrètement rien de positif à la société mis à part des milliers d’emplois etc, etc, etc, le problème est la. Tout notre mode de vie et bien être individuel tourne autour de se point centrale et la solution est à quelques part entre les deux oreilles de chaque citoyen, citoyenne. Quand le respect de la vie et par ricochet autrui redeviendras à la mode, peut-être que les discussions engendrerons des solution par elle même, mais visiblement nous n’y somme pas. Alinea à parfaitement raison lorsqu’elle affirme que la solution est politique, c’est la que l’organisation sociale d’une nation se forge et l’économie n’est à la politique du peuple pour le peuple. Qu’un simple outil aussi essentiel que le marteau pour le menuisier, mais nous caressons tellement le rêve, la question existentielle sur laquelle le capitalisme fonde toute son idéologie lorsque vous êtes dans l’urne, voulez-vous devenir riche ? Est-ce vraiment cela le but ultime dans votre vie ? Alors recommençons à discuté de politique plutôt que d’entretenir l’illusion du rêve que le capitalisme forge dans notre esprit qui nous éloigne tant de la simple fierté d’être humain et d’appartenir à la race humaine qui dans son génie collectif nous offre tous les jours les fruits bienfaiteur de cette solidarité typique humaine sur notre qualité de vie quotidienne. Le capitalisme n’a strictement rien à y voir, ce n’est qu’une création de l’homme. Dans un monde plus éduqué, somme nous rendus si ignorant pour concevoir un remplaçant au capitalisme et pousuivre l’évolution de la race humaine ????

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    • Alren Alren 16 janvier 2017 13:28

      @alinea

      Je pense que plein de gens ne jouent pas le jeu

      Le consumérisme effréné de certains (pas tous : ceux qui en ont les moyens) est un moyen de compenser, de panser, les souffrance sociales d’une société capitaliste qui fait tout pour briser les liens de solidarité entre les gens, qui au contraire, dans une atmosphère de précarité, les dresse les uns contre les autres en les mettant en compétition en permanence.

      On ne pourra envisager de freiner ce consumérisme, suicidaire pour l’humanité, que dans une société apaisée, solidaire où la publicité sera réduite à rien.

      Et contrairement à ce que dit un commentateur, c’est un morceau de papier glissé dans une urne qui peut seul obtenir ce changement.


    • alinea alinea 16 janvier 2017 13:55

      @Alren
      Je donne souvent, quasi comme un mantra, cette phrase de la sagesse chinoise :
      « pour combattre le mal il faut un progrès énergique dans le bien »
      Aussi, puisque c’est notre mode d’action, je pense, comme vous, qu’un bulletin dans l’urne n’est pas anodin. Une politique qui émancipe, mais pas comme on donne un coup de pied dans une porte restée trop longtemps fermée, quand l’afflux d’air soudain rend fou, mais bien en planifiant, mais en restant ouverts, chaque jour, aux aléas et changements qui s’imposent.
      Redonner aux gens la responsabilité ( plus de pub déjà, oui !), restreindre drastiquement les lois oppressives, et les répressions mais de manière à ne pas ouvrir les vannes de l’impunité !
      ...


    • manu manu 16 janvier 2017 20:18

      @alinea et Alren

      Le culte du succès, films, pubs, télé, entreprises, etc, créés le désir de paraitre être quelqu’un qui à réussi.

      « Toute identification de soi avec une image chargée de valeurs conventionnelles qui doivent à tout prix nous distinguer des autres, conduit à l’isolement conflictuel, à la croyance d’être en soi plus que les autres, à la concurrence mesquine. »
      Niezsche

      -

      Ensuite la société (la télé surtout) qui nous dit se qu’on doit être.

      « L’ordre imposé du dehors provoque presque toujours un désordre intérieur. »
      Jiddu Krishnamurti

      Et pour s’échapper du bordel qui a dans nos têtes on consomme.

      -

      « En général nous avons des possessions parce qu’en dehors d’elles nous n’avons rien : nous sommes des coques vides, nous ne possédons pas. Nous remplissons nos vies de meubles, de musique, de connaissances, de ceci ou cela. Et cette coque fait beaucoup de bruit, et ce bruit nous l’appelons vivre, et avec cela nous sommes satisfaits. »
      Jiddu Krishnamurti

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    • manu manu 16 janvier 2017 20:21

      @manu

      « Créer, - voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère. »
      Nietzsche

      Créer ou aimer pour ne pas être un consommateur ambulant.


    • alinea alinea 16 janvier 2017 20:50

      @manu
      l’addiction est une fuite, une fuite est une peur, une peur ne satisfait pas.
      il n’y a pas si longtemps que c’est comme ça ; c’est même très récent !
      ... l’amour du père, dans des familles éclatées, n’est qu’un jeu puisque ne vivant pas ensemble, les rôles sont éteints ; le père emmène en vacances et fait des cadeaux ; c’est ça l’amour..... les parents décrochent... les mères trouvent qu’être mère c’est une plaie, à la rigueur un peu le week-end... les crèches, les nounous, la télé, puis les écrans et les téléphones... c’est ça l’amour et la construction du soi...
      des pistes... mais alors, c’est foutu, car on ne rattrape pas ça... restent les rescapés du naufrage...


    • manu manu 16 janvier 2017 22:00

      @alinea

      « les mères trouvent qu’être mère c’est une plaie »
      Peut être en partie parce que là ou on vit souvent on connais pas ou on apprécie pas nos voisins, elles ont peur pour leurs enfants, elles travaillent, et c’est chacun pour soi à la ville donc il leur est difficile de s’occuper à la fois d’elles et de leur enfants.

      Comme addiction j’ai que le tabac et les forums en ce moment mais sa tombent bien je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment (élections).

       


    • alinea alinea 16 janvier 2017 22:21

      @manu
      Je sais bien pourquoi ! la solitude, le manque d’entraide ou d’organisation à plusieurs !! mais j’en connais pas mal des mères très heureuses de l’être, je le précise parce que aucun constat n’est vrai pour tous ! n’empêche, j’en vois beaucoup qui « jouent » à être mère, comme dissociées !
      Moi aussi j’ai ces deux addictions là !! mais je sens que ça va passer !!!


    • manu manu 16 janvier 2017 22:48

      @alinea

      C’est pas la terre qui nous appartient c’est nous qui appartenons à la vie, mais certains riches et puissants veulent qu’on leur appartiennent, comme la majorité acceptent, les autres peuvent de plus en plus difficilement vivre autrement.

      Je pense pas t’apprendre grand chose, mais au cas où pour ceux qui passent...


  • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2017 10:11

    Bonjour alinea,

    « Peut-on justifier un pillage sous prétexte que le butin est équitablement partagé ? »

    Absolument pas.
    Savez-vous que ce qui fut mon métier, ce que l’on appelle le numérique, répond absolument à l’écologie.
    La philosophie est la même « Faire plus avec moins ».


    • alinea alinea 16 janvier 2017 13:40

      @L’enfoiré
      gros consommateur d’énergie tout de même, mais quand elle sera renouvelable, ce sera parfait !!
      Vous avez répondu très sérieusement à cette question, la réponse « non » était évidente, mais alors, allons jusqu’au bout de cette réponse, et regardons les revendications qui animent nos « révolutionnaires » !


    • alinea alinea 16 janvier 2017 21:43

      @Gatinais33
      Je croyais que les moteurs de recherche étaient des pompes à énergie ; mais je dois dire que je n’y connais rien !!


  • cevennevive cevennevive 16 janvier 2017 10:17

    Alinea bonjour ma belle,

    Rien à ajouter...

    Toutefois, en parlant de smartphone, j’ai du m’en procurer un car nous sommes en panne d’internet dans mon village depuis début janvier. Donc, le modernisme créant le besoin, comment faire sans le téléphone et les messages des enfants et petits enfants vivant loin de moi ?

    C’est bien cela : la vie moderne créé le besoin !!! Nos parents n’avaient ni téléphone, ni véhicule, ni machines de toutes sortes. Aujourd’hui, vivant dans leur maison, que ferais-je sans véhicule, sans téléphone et sans internet, (alors que bientôt toutes les declarations, obligations administratives ou autres ne se feront que par internet) ?

    Je le regrette fort, le déplore et le redoute, mais c’est ainsi.

    Par contre, descendante de Cevenols protestants, je suis très ménagère de mes deniers et ne dépense que ce que j’ai...

    Bien à toi.

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    • alinea alinea 16 janvier 2017 10:24

      Bonjour cevennevive,
      Oui, bien sûr que nous sommes piégés, chacun à sa manière ! détricoter la nasse demandera du temps et surtout une belle et forte volonté... quand les consciences seront ouvertes, sinon, la cata nous tombera dessus et pour tomber encore plus bas, nous n’aurons rien géré ni rien voulu ! ce serait dommage pour ce bel animal si intelligent qu’est l’Homme ! smiley


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 16 janvier 2017 21:07

      @alinea
      C’est curieux que vous ne parliez pas du recyclage comme mode de consommation... Je fréquente beaucoup les vides greniers, je trouve important de donner plusieurs vies à un produit quel qu’il soit. Je donne, j’échange. Des millions de Français font pareil. C’est ainsi que vivaient nos anciens. Chez eux, je n’ai jamais vu circuler d’argent, mais des échanges de produits et de services, et quasiment tout était recyclé.


      La fabrication de produits dans les pays à bas salaires, n’a pas pour but d’enrichir les populations d’ici et de là bas..., mais de faire du profit, ici et là bas. Dans les pays pauvres, ceux qui produisent sont payés avec un lance pierre, et ceux qui achètent ici, doivent renouveler constamment des objets à obsolescence programmée, ou rendus obsolètes par la mode et la publicité.

      Il faudra à nouveau créer des emplois ici et des produits durables et réparables, recycler les matières premières et trouver le moyen de neutraliser la publicité. Tout un programme ....
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    • alinea alinea 16 janvier 2017 21:21

      @Fifi Brind_acier
      Parce que je ne peux pas parler de tout, en plus le recyclage, la récup, je vis comme ça depuis toujours, j’ai le nez dedans, je n’imagine pas que ce puisse être autrement !
      Mais j’en ai parlé plusieurs fois , de mon admiration pour ceux qui font tout avec trois fois rien, je fais pareil dans la mesure de mes moyens ; on me donne beaucoup de choses, les gens aiment ne pas jeter, et donner ; je suis la prépoubelle , je n’ose jamais dire « non », mais là ça commence à bien faire ; je devine un brin de mépris derrière ! et je suis d’humeur dorénavant à m’en affecter !!
      Oui, c’est un programme, c’est sûr ! je n’arrive même pas à comprendre comment on peut vivre en ville, il faut être complétement blindé !!


  • Cette civilisation bobo gogocho libérale libertaire est structuralement la récupération de la production 
    Cette récupération au supermarché implique de les remplir par l’importation de migrants consommateurs pondeurs et d’affirmer jouir comme alpha et oméga de la vie
    Toute la consommation mondaine bobo relève de l’animation machinale intériorisée, du marketing geek à l’ouverture mondialiste, et aussi tout pb se résout par une consommation, le RU un parfait ex. Et cet asservissement voulu par le Cohn tripoté « jouir sans contrainte » prétend dénoncer le consumérisme, le nucléaire, les pesticides... mais pas la surponte importée, son bétonnage, et les tablettes numériques crétines distribuées ds les écoles par caste gogocho...
    l’anti-racisme est la bonne conscience du crétin libidineux consumériste.
     
     
    « Dans la pub, la belle fesse fait signe, le bon nègre aussi... »
     
    Marketer spécialiste des bobos

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  • velosolex velosolex 16 janvier 2017 11:07

    Arrive un moment dans l’existence, à la faveur d’une crise, où tout à coup vos possessions vous semblent vaines. 

    Vos collections ridicules. 
    Il faut alors savoir écarter les doigts, laisser passer le vent.
     Et laisser la pluie couler sur son visage. 
    Doit on se mettre des boulets aux pieds sous prétexte qu’on a de quoi s’acheter des chaines ?

    Une demi tonne de livres donné aux associations cette année.
     Au moins un demi semi remorque de meubles, d’objets divers et variés, comme autant d’ancre de marines. 
    Même ma 500 anglaise est partie sur une remorque.
     Au fond j’ai toujours préféré mon vélo, et ses deux pédales.
     Mais je me suis interrogé.
     Devais je gardé ou non le porte bagages ?

    • alinea alinea 16 janvier 2017 11:41

      @velosolex
      À quoi bon un porte bagages quand on n’a pas de bagage ?
      Pour asseoir sa belle !


    • velosolex velosolex 16 janvier 2017 14:15

      @alinea
      Il est des charges qui n’en sont pas et bien au contraire

      Vous poussent dans le dos et vous font prendre un vélo pour un planeur !

      Au fond tout est dans le seul regard que l’on porte sur les choses. 
      La force est en nous. 
      D’ailleurs il faut faire l’éloge de la crevaison. 
      Car rien de mieux qu’une épreuve pour vous ramener les fondamentaux. 

    • velosolex velosolex 16 janvier 2017 14:20

      @alinea

      A Thoreau, l’auteur de « Walden, ou la vie dans les bois »

      Et puis à Arnaud, et à son sachet de graines


      Une fois qu’à l’orée du bois

      Il eut finit sa maison

      Il prit un thé, et s’assit sur le perron

      C’était le soir il regarda le ciel,

      Les hordes de nuages la tête à l’envers

      Faisaient le tour de la terre



      Au matin de cristal

      Regardant le lac

      Torse nu dans la fraîcheur d’automne

      Il se sentit fort

      Affûta son vieux couteau sur une pierre

      L’esprit tendu comme un arc

      Résolu à ne plus se faire avoir

      Au jeu des passions molles et des sortilèges


      L’odeur de résine était le parfum offert

      Dans ce pays d’arbre

      De roche et de lumière

      Mais il fallait tout de même installer le reste


      Beaucoup d’objets étranges et de décoration vaine

      Pourvus de crochets et de manivelles

      Lui demandèrent la permission d’entrer

      Et de s’installer à leur aise

      Mais il se montra ferme

      Pharaon sans pyramide

      Douanier des mirages et des illusions


      Une table, un banc, une lampe à huile

      Du sel, du tabac, des provisions pour un mois

      Des graines pour la prochaine saison

      Que pouvait-il rêver de mieux ?

      Noé en sa maison

      Une fois posés l’un contre l’autre

      Robinson, Ulysse, Gulliver et puis Platon

      Les grands livres des anciens et des modernes

      Qu’il s’était toujours promis de lire à voix haute !



      Au jour de clarté

      Ses yeux se plissaient de fierté

      Il ne manquait rien à son bonheur

      Sinon un cure-dent, un marque-page

      Mais la crainte de se faire envahir

      Lui fit, après mure réflexion,

      Balancer finalement le paillasson.


      Puis il regretta son geste

      Une nuit de pleine lune où il ne pouvait dormir

      Réveillé par l’allégresse millénaire des rats

      Et leurs rêves de sarcophage et de momies


      Comment le retrouva t’il

      Gorgé d’eau de pluie, d’escargots et de limaces ?

      Dans ce foutoir en plein air,

      Où s’entassaient télé, frigo, micros ondes

      Et tout ce bric à brac indispensable

      Qui n’est pas mentionné dans l’ecclésiaste !



      Mais au matin, un vol d’oies sauvages

      La vue sur le lac

      Et sur les rames futures de haricots nains

      Lui firent de nouveau relativiser l’importance des choses

      Et des paillassons migrateurs

      Même marqués du mot « Welcome » !

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    • alinea alinea 16 janvier 2017 14:44

      @velosolex
       smiley 


  • howahkan 16 janvier 2017 12:12

    Salut

    si j’osais, dans l’optique d’un Univers au delà de temps ou tout est relié, il me semble que les humains qui refusent ce lien sont de fait superflus...nous sommes devenus superflus car non reliés, d’où la misère humaine d’ailleurs.....et je suis très sérieux...sur le fond...

    je rappelle pour les sourds et nez en moins malentendant que superflu en Anglais veut dire une super méga grippe...


  • joletaxi 16 janvier 2017 13:44

    se libérer du superflu ?
    bonne idée
    tiens, si on commençait par se libérer de la secte des zozos verts ?
    parce que pour ce qui est de pondre des trucs inutiles, ils sont champions,et ça commence à coûter une blinde

    sinon, l’auteur, la melanchonnette, j’ai entrevu le gourou qui diffusait sa recette du quinoa, dans votre monde , il y aura des brevets en quinoa, des jours obligatoires au quinoa.
    J’attends avec impatience sa recette pour le macrame
    mais quelle bande

    si on avait un doute sur les origines du « mal » cet article

    http://www.levif.be/actualite/belgique/le-ptb-entre-le-marteau-et-la-faucille-les-ex-stalinistes-ont-ils-bien-rompu-avec-leur-passe/article-normal-598361.html

    " Entre-temps, nous apprennent les statuts de l’époque du PTB, règne une lutte amère contre les « ennemis du peuple » : "les capitalistes de monopole, les réactionnaires qui luttent contre le socialisme et les agents de l’impérialisme étranger". L’article 269 stipule que dès que le prolétariat aura pris le pouvoir, on utilisera contre ces ennemis "tous les moyens coercitifs qui s’avèrent nécessaires, de la privation de leurs droits civiques et la déchéance de leur droit de s’exprimer politiquement à l’emprisonnement jusqu’à - dans les cas exceptionnels - l’exécution des plus grands criminels« .

     »"Après la chute du Mur, Ludo Martens avait peur que le PTB emprunte le chemin néfaste de beaucoup d’autres partis communistes. Soit, ils devenaient de simples partis sociodémocratiques, soit ils se fondaient dans les verts.

    et il y a encore, en wallonie,oups wallonistan, des enclumes pour voter pour ces dangereux hurluberlus !

    Lire la suite ▼

  • marmor 16 janvier 2017 16:10

    C’est si simple de se défaire du superflu, surtout quand on ne l’a pas, alors on adopte la philosophie d’un mal pour un bien . Au crépuscule de sa vie, quand les enfants sont grands et qu’on n’a plus besoin de grand-chose, on se contente de la même chemise pendant des années, mais je ne vois pas comment expliquer cela à mes filles de 12 et 8 ans, qui vont à l’école, prennent des cours de musique et de danse, veulent être habillées comme les copines, et avoir un tel dans la poche. Simple quand on vit seul, dans une vieille maison, qu’on a une vieille voiture et un vieux chien, et des vieux souvenirs. Quant à moi, je suis obligé de continuer à bosser malgré ma retraite pour essayer de faire vivre mes filles décemment dans un monde qu’elles n’ont pas choisi....Alors, pardonnez moi de ne pas pouvoir adhérer totalement à votre philosophie utopique.


    • alinea alinea 16 janvier 2017 16:29

      @marmor
      Ce n’est pas utopique, l’idée est justement de changer les valeurs dans la tête des jeunes où seule l’apparence importe !
      Quand j’étais jeune j’étais déjà comme ça, et mon fils en a profité !! n’empêche, quand il est entré au collège, et quasi jusqu’au lycée, lui aussi voulait des Nike, goûter du mac Do ; je lui payais des Nike, mais un seul mac Do parce qu’il a trouvé ça dégueu !
      Et puis il est devenu sportif, puis sportif de haut niveau, c’était sa passion, et s’il s’habillait correctement, il n’avait strictement plus rien à foutre de ces modes !
      Si un jeune a une passion, la musique, le théâtre, le sport, que sais-je,s’il s’y engage avec passion, le reste lui paraît bien superficiel ! et c’est cela qu’il faut encourager ; mais à chaque âge ses besoins, au début, c’est important d’être comme tout le monde ; un jour viendra où tout le monde sera comme personne,soi.


    • joletaxi 16 janvier 2017 19:09

      @alinea
      sportif , de haut niveau

      voilà bien le truc inutile par excellence, il aurait bien fait de devenir champion en sarclage des betteraves, ça au moins cela aurait été utile
      en plus il a du passer son temps(à nos frais ?) dans des installations mises à sa disposition et payées par ces cons de capitalistes

      le travailleur, il a pas trop envie de faire du sport quand il rentre crevé de son boulot, moi c’est mon cas


    • alinea alinea 16 janvier 2017 19:23

      @joletaxi
      Quand on fait de la musique, ce n’est pas très utile non plus ! lui, c’est son boulot, et il rentre crevé ! mais je ne défends pas ce choix, c’est le sien, c’est tout ! moi j’ai plutôt fait dans la betterave !


  • Buzzcocks 16 janvier 2017 16:26

    Je lisais je ne sais plus où, qu’au salon électronique de Las Vegas où se sont précipités Fillon et NKM, l’Oreal présentait la brosse à cheveux « connected » qui a demandé 4 ans de travail à des ingénieurs français.

    La brosse « connected » analyse votre crin, transmet les infos à votre smartphone et donc vous allez apprendre que votre cheveux manque d’oligo-carotène et un shampoing nourrissant (l’oreal forcement) vous ferrait grand bien.

    Voilà le progrès, et les pistes pour faire de la croissance... vendre une brosse à la con à des cons.
    Mais effectivement, 3 ingénieurs ont bossé pendant 4 ans pour produire un objet totalement con.


    • alinea alinea 16 janvier 2017 16:31

      @Buzzcocks
      Je suppose qu’ils étaient bien payés, et, comme leurs collègues de la Silicone Valley, ils n’en offriront pas à leurs filles !! smiley


  • joletaxi 16 janvier 2017 19:04

    la dure réalité de cette société de merde turbocapitaliste

    http://www.lalibre.be/actu/belgique/six-belges-sur-100-confrontes-a-une-situation-de-privation-materielle-severe-587cb537cd70717f88f7dae8

    au moins quatre éléments de privation sont retrouvés.

    Parmi ceux-ci figurent notamment la capacité de payer des factures à temps (loyer, eau, électricité), de partir une semaine en vacances, de s’offrir un repas composé de viande, de poulet ou de poisson tous les deux jours au moins, de faire face à une dépense imprévue, de posséder un téléphone, une voiture personnelle ou encore de chauffer convenablement son domicile.

    Pour une partie importante de la population de 16 ans et plus, il est également difficile de financer certaines activités sociales

    allez Alinea, expliquez à ces idiots qu’ils peuvent sans problème se passer de tous ces trucs inutiles, assez de jérémiades, moi de mon temps...


    • alinea alinea 16 janvier 2017 19:08

      @joletaxi
      Quel est leur choix ? Quand on prend conscience de la société dans laquelle on vit, on avise. Je n’ai pas de réponses pour eux, j’en ai pour moi, c’est déjà pas mal !


    • joletaxi 16 janvier 2017 19:12

      @alinea

      ben voyons
      le monde se limite au petit pré carré de notre donneuse de leçons, comme d’hab


    • alinea alinea 16 janvier 2017 19:26

      @joletaxi
      Je ne donne pas de leçons, je partage, c’est me semble-t-il essentiel ! et j’ai bien l’impression que je ne fais pas partie des gens dont le monde se limite à leur nombril !


    • Xenozoid 16 janvier 2017 19:43

      @joletaxi


      allez Alinea, expliquez à ces idiots qu’ils peuvent sans problème se passer de tous ces trucs inutiles, assez de jérémiades, moi de mon temps...

      il est de retour,c’est la fête au village
      pourquoi ce priver

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 16 janvier 2017 21:18

      @alinea
      Dans ce système mondialisé, on ne peut pas lutter à armes égales contre la publicité, c’est une hydre à mille têtes qui envahit tous les espaces disponibles, et se sert de la psychanalyse pour manipuler les gens ...Mais merci quand même d’essayer !


    • alinea alinea 16 janvier 2017 21:47

      @Fifi Brind_acier
      Mais je n’essaie rien du tout ; je m’en protège !! je ne lis pas de revues, je n’ai pas la télé, je n’écoute pas la radio, j’ai un bloqueur de pub sur mon ordi, et je ne vais jamais en ville ! alors les panneaux qui indiquent le resto voisin ou l’inter du coin, j’y suis habituée, je ne les remarque pas !!


    • alinea alinea 16 janvier 2017 21:49

      @Fifi Brind_acier
      ne peux pas trouver votre lien !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 janvier 2017 08:03

      @alinea
      Je vais essayer de le remettre ICI.


  • Xenozoid 16 janvier 2017 19:52

    pour l’endêttement on devrais tous le faire,pour la simple raison c’est le moyen dátteindre l’illusion ou ça fait mal, l’esclavage est une illusion et son instrument aussi, le superflu n’a de raison seulement pour un trou dans le ventre,le reste 

    plus vite on s’endête, plus vite on coupera le fil de la soumission,si tout le monde le fait le systême implose,et le fil disparaitra

    • alinea alinea 16 janvier 2017 19:58

      @Xenozoid
      T’es sûr ? moi pas, il suffit de voir ce qui s’est passé aux US ou en Espagne !! ceux qui trinquent, sont toujours les mêmes et, comme ils dépensaient leur emprunt, ils en ont enrichis !!
      On pourrait emprunter et mettre sous le matelas, le hic, c’est que quand on emprunte, ils ne donnent pas de biftons !!


    • Xenozoid 16 janvier 2017 20:08

      @alinea


      On pourrait emprunter et mettre sous le matelas, le hic, c’est que quand on emprunte, ils ne donnent pas de biftons !!

      exactement car quelle est la différence entre un morceau de papier avec un numéro et un numéro sur un écran ?


    • Xenozoid 16 janvier 2017 20:15

      @Xenozoid


      les rendre dépendant des dêtes qu’ils créent,,les inondés est a mon avis une sorte de banque run

    • manu manu 16 janvier 2017 21:06

      @Xenozoid

      C’est quoi alors la principale différence entre un morceau de papier avec un numéro et un numéro sur un écran ?

      « les inondés est a mon avis une sorte de banque run  » Les inondés de dettes ?


    • Xenozoid 16 janvier 2017 21:08

      @manu


      les inondés est a mon avis une sorte de banque run
      oui

  • Sergio Sergio57 16 janvier 2017 20:34

    A chacun son vide à remplir, à chacun son vide à vider, et si c’est une histoire drôle, je dirai par un certain « Le lagon est à la lagune ce que chacun est à sa chacune », dac Shawford


  • Jeff84 16 janvier 2017 21:07

    « Peut-on justifier un pillage sous prétexte que le butin est équitablement partagé ? »

    Belle description de l’impôt !

  • jjwaDal jjwaDal 16 janvier 2017 21:20

    Certes... On est vraiment dans une culture de la jouissance immédiate et quand on sait que le désir c’est 90% du plaisir qu’on aura jamais, on y perd.
    Cela fait un moment déjà que je dis que le développement durable est un slogan de tumeur cancéreuse, la décroissance a plus mes faveurs. Par ex. j’ai divisé par plus de 6 (il y a
    30 ans) la quantité de terres agricoles pour me nourrir sans diviser par 6 la quantité de nourriture que je mange, sans diviser par 6 le plaisir que j’ai à me nourrir. La décroissance de notre aveuglement dans de très nombreux domaines est un préalable si nous voulons durer en tant qu’espèce ET pouvoir nous regarder en gardien de la vie sur Terre et non en prédateur ultime.
    Je me dis souvent ça dans un véhicule qui va fêter ses 28 ans, ça devant mon assiettes de petits légumes bio, ça devant ma paire de chaussures en cuir qui doit bien avaler ses 1000 km de marche par an, ça devant mes toilettes sèches, etc...
    Cela n’empêche pas les bons d’être punis et les méchants récompensés, mais ça rend le pauvre bougre heureux simplement ...


    • alinea alinea 16 janvier 2017 21:35

      @jjwaDal
      Quand on vit comme ça, on a bien conscience de le faire pour soi, c’est une satisfaction, quotidienne ; on se dit que si tout le monde vivait comme ça, ça serait d’autant plus facile et plaisant ; je me tue à répéter que l’effort, et parfois il faut s’en donner des coups de pieds au cul, seul donne satisfaction.
      Que le riche se sente récompensé, je m’en fous, mais ce dont je ne me fous pas, c’est qu’il pourrit le monde, irrémédiablement !
      Et puis aussi, à force d’avoir des merdes, on s’affaiblit et il m’arrive d’avoir vraiment la trouille de ne plus pouvoir faire face, et ça, c’est très dur !


    • jjwaDal jjwaDal 17 janvier 2017 07:58

      @alinea
      Il y eu un temps où la plupart des gens pensaient que l’esclavage était chose naturelle, la place de la femme naturellement dans la « bétaillère », le travail des enfants en bas âge normal, etc...La dynamique des minorités a plus d’influence sur l’inertie de la majorité que le contraire, je pense.
      Après ni moi ni vous avons reçu la mission de « sauver la planète » (ou l’espèce humaine). Je préfère perdre pied un jour que ne jamais l’avoir eu. smiley


    • alinea alinea 17 janvier 2017 10:39

      @jjwaDal
      Moi aussi !! la vie sans jamais l’ennui mais souvent pleine d’ennuis ! smiley


  • petit gibus 16 janvier 2017 21:49
    Nous libérer du superflu smiley
     
    Mais nous y arrivons tous Alinea

    Le jour ou nous passons dans l’Ô de l’Â

    • alinea alinea 16 janvier 2017 21:53

      @petit gibus
      J’aime bien vos com, à tous les deux !! ça égaye l’ambiance, dans ma tête !!!


  • Jean Keim Jean Keim 17 janvier 2017 19:19

    Imaginons un monde futur où grâce à une formidable avancée scientifique, nous aurions à notre disposition une énergie gratuite, illimitée, disponible en tout lieu ainsi qu’une « machine » capable de produire à peu près n’importe quoi à partir de l’énergie (en vertu de l’identité masse-énergie E = mC^2), on fait quoi, est-ce souhaitable, que deviendrait notre espèce, quel en serait l’impact sur notre planète ???


    • alinea alinea 17 janvier 2017 19:30

      @Jean Keim
      Déjà on se pose la question de savoir pourquoi on aurait envie de plus rien faire, vu que faire, créer, améliorer, suer, est le sel de notre vie !!
      Aucun travail n’est pénible si personne ne nous l’impose ;
      Connais-toi toi-même, tes talents, tes prédispositions, tes désirs, tes forces, tes faiblesses, et œuvre avec toi-même à chaque instant de ta vie.
      Aussi, nul n’aurait l’idée de chercher telle énergie et telle production !!


    • Jean Keim Jean Keim 17 janvier 2017 22:18

      @alinea
      Oui c’est une partie de la réponse ...


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