Commentaire de Taverne
sur Aux soumis


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Taverne Taverne 24 janvier 2017 00:00

 @alinea

Oui, subir implique une violence.

Si je me soumets à votre opinion là-dessus, je ne la subis pas ! Soumettre en vue de faire subir, c’est faire plier l’Autre. Manuel Valls me semble être le prototype du candidat qui veut soumettre les autres, les faire plier. Une personne très autoritaire a trop souvent cette tendance.

En revanche, je dirais que l’on ne se soumet pas à la vie, on s’y adapte plutôt. Mais Créon tire sa tyrannie et sa cruauté de l’excuse de la nature :

CRÉON : "Tu imagines un monde où les arbres aussi auraient dit non contre la sève, où les bêtes auraient dit non contre l’instinct de la chasse ou de l’amour ? Les bêtes, elles au moins, elles sont bonnes et simples et dures.

Elles vont, se poussant les unes après les autres, courageusement, sur le même chemin. Et si elles tombent, les autres passent et il peut s’en perdre autant que l’on veut, il en restera toujours une de chaque espèce prête à refaire des petits et à reprendre le même chemin avec le même courage, toute pareille à celles qui sont passées avant. »

Or, la grandeur de l’homme est quelquefois de dépasser sa nature, de ne pas dire « oui » à tout.

D’autre fois on se soumet en décidant de se conformer : il faut alors connaître les raisons pour, ainsi que vous le dites, dépasser l’ignorance des causes. Socrate se conformait aux lois de la cité, il ne s’y soumet pas en raison de la force exercée contre lui, mais pour des motifs librement choisis. Brassens disait qu’il avait choisi de se soumettre aux règles en traversant dans les clous pour ne pas avoir à subir les tracasseries de la maréchaussée.

Se soumettre n’est pas en soi une chose mauvaise. Il faut savoir pourquoi on se soumet et si cela en vaut la peine.


Voir ce commentaire dans son contexte