Faut-il toujours désigner des victimes et des coupable... réduire tout à une bipolarité manichéenne ? La dualité est confortable par sa simplicité et évite tout effort de remise en cause et de questionnement septique.

Être victime est-ce un statut valorisant ? N’est-ce pas un aveu d’impuissance de renoncement à être responsable de soi et de ses relations aux autres ?

Désigner un coupable, même s’il faut assumer ses responsabilités, n’est-ce pas charger l’individu d’une responsabilité qui le dépasse amplement et absout tout autre acteur ou tout effet systémique ?

Pour moi il est plus important de déconstruire les mécanismes sociaux dans leur complexité systémique. Je pense que c’est le seul moyen pour agir efficacement car les systèmes s’imposent toujours à nous si nous ne questionnons que leurs effets.

La solution effective de résolution du conflit entre personnes doit-elle faire partie du débat public ?

Personnellement, je pense plus utile de débattre des sources, des modalités et des implications des conflits dans une perspective dialogique des choix, éclairés, équilibrés et possibles, d’apaisement des conflits dans une perspective de co-responsabilisation de tous les acteurs. L’aspect de réparation des dommages ne pouvant trouver solution qu’au terme de ce débat mais aussi faisant lui-même partie intégrante du processus de réparation et de reconstruction.