Commentaire de Christian Labrune
sur Des contradictions des militants de droite


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Christian Labrune Christian Labrune 16 mars 2017 23:45
@AmauryGrandgil

Il me semble, à lire cet article, que vous filez un bien mauvais coton. Vous voilà avec le couteau entre les dents, hurlant comme Proudhon que la propriété, c’est le vol. J’espère qu’une nouvelle bande à Bonnot, qui serait cette fois la « bande à Grandgil » n’est pas en train de se constituer du côté de Versailles ! Il y a longtemps que je n’ai pas revu les jardins de Louis ; je me promettais de les parcourir au printemps, mais je ne voudrais pas risquer ma peau dans les bosquets.

Vous tonnez contre l’hypocrisie, au nom semble-t-il, du christianisme, mais l’hypocrisie est la maladie congénitale et incurable d’une religion qui s’apparente dès l’origine à un calcul de boutiquier : à ceux qui se seront bien comportés, le paradis. Aux autres le purgatoire (pour le moins !) . On n’aime son prochain, au fond, que pour ménager son intérêt bien compris.

J’ai eu quand j’étais jeune une certaine sympathie pour les jansénistes parce qu’ils essayaient, comme les réformés, d’échapper par la théorie augustinienne de la prédestination à des calculs d’apothicaire de cette sorte : l’euro que je donne à ce mendiant, ça va me rapporter quoi, plus tard ? Si le salut par les oeuvres n’est pas possible, si tout est écrit d’avance, d’un côté je n’ai plus aucune liberté et c’est bien fâcheux, mais d’un autre ça me libère l’esprit des préoccupations de ce que Camus appelait la « sale espérance ».

J’ai désormais plus de sympathie pour les Jésuites, lesquels prennent benoîtement les choses comme elles viennent et font leur beurre de tout, pour la plus grande gloire de Dieu et la prospérité de leur maison. Regardez M. Fillon (pour qui je ne ne voterai plus !). Le fait d’être catholique avec beaucoup d’ostentation ne l’empêche nullement de profiter de toutes les occasions de se remplir innocemment les fouilles. C’est qu’il connaît très bien l’art de « diriger son intention », comme les casuistes que raillait le très naïf Pascal. Ce n’est pas pour lui qu’il essaie de s’enrichir, c’est seulement pour être à même, sans trop de soucis matériels, de mieux s’occuper de la France.

Je crains que dans les jardins de la Jérusalem Céleste il n’y ait aussi, comme partout, des petits trafiquants et même des voleurs. Dieu merci, je ne risque nullement d’y entrer jamais !


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