Commentaire de velosolex
sur Mais où allons-nous ? Une écrivaine au Bac ! On aura tout vu !


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velosolex velosolex 21 mars 2017 21:47

@Buzzcocks

Il n’est de bon bec qu’à Paris, disait déjà Montesquieu...L’intérêt, au delà de la diplomite aigue qui caractérise ce pays, serait de développer l’envie de se cultiver, de rester ouvert à l’apprentissage. Ce qui me fait penser à « l’oeuvre au noir » d’ailleurs de Yourcenar, à l’heure ou j’écris ces lignes. Les années 70 plaçaient encore la littérature très haut, et les écrivains initiatiques faisaient florès ; Camus, Sartre, Hesse, Mann...En rapport avec les interrogations de cette époque privée de tweets.. Les quelques années d’études n’ayant pour but de préparer à cette belle épreuve qu’est la vie, une discipline que certains ignoreront toujours, restant d’éternels comptables, fidèle à l’éducation reçue, ayant une conception de la culture fidèle au permis de conduire : On a les papiers pour attester d’une capacité, ou ne les a pas..... Alors c’est sûr que la dedans le prof idéal ne serait pas un chef de chantier, vous passant l’ordre, venant de l’ingénieur, de remplir votre camion de telle matière, ou de telle autre, mais simplement vous donnant le gout de réfléchir à ce vous faites, afin d’éveiller la passion...

Rien de mieux comme vous le dites que d’être un passeur, se servant de ses propres intérêts pour émerveiller les autres....L’école, du début à la fin, n’est qu’une succession de haies qu’il faut franchir au son du clairon. Qu’importe que vous soyez bon au saut en hauteur , ou au sprint, il faut attendre les autres. J’aurais rêvé d’une école où j’aurais pu flâner d’une classe à l’autre, me moquant des ages, sensible seulement à l’intérêt que j’éprouvais, et me fermant aux disciplines qui me rebutaient, pour y revenir sans doute plus tard, car tout se tient. Et les divisions entre les enseignements n’ont guère de sens. La vie se passe avec la tache de remplir les cases de ces mots croisés, où les mots horizontaux ou verticaux se donnent définitions les uns aux autres
.Un professeur de français m’a encouragé. C’était un passeur, un de ces profs dont on se souvient toute sa vie, faisant sans cesse des digressions, hors sujet de tout, sauf celui de la vie. Il m’a donné un livre de Gide,« les nourritures terrestres », que j’ai emporté plus tard en voyage au bout du monde, sans avoir passé ce foutu bac, et dont je me souviens encore la première phrase : « Natanael, je t’apprendrai la ferveur ! »
C’était de la poudre. Un livre qui m’a servi toute ma vie et qui fait encore sens, au delà de son contenu intrinsèque.

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