Popov,
Je vois une très grande différence quand même entre le discours que tient l’auteur de cet article et ce que je peux lire ailleurs sur le même site, qui est la propagande de Frères musulmans assez contents, sans oser le dire, des attentats qui frappent l’Europe. Le fonds de commerce idéologique de ces excités, c’est la haine de l’Occident « colonialiste », toujours associée à un antisémitisme crapuleux. Leur argumentaire est d’autant plus stupide qu’en matière de colonialisme, le monde islamique a largement précédé l’Europe, puisqu’au XIe siècle, au temps des Abbassides, l’islam s’étendait déjà de l’Espagne aux rives de l’Indus.
Le régime politique de l’Arabie saoudite n’est toujours pas sorti de l’obscurantisme médiéval. C’est le seul pays dans le monde où les femmes réduites à une espèce d’esclavage n’ont même pas le droit de conduire une bagnole. Ce que vous venez d’écrire de l’islam vous y condamnerait probablement à mille coups de fouet, voire à la décapitation ! Je ne sais plus si c’est Daoud ou Sansal qui définit cette petite monarchie « un Daech qui a réussi ». Et c’est effectivement à peu près cela. Par une espèce d’humour noir mais hélas involontaire, on a récemment confié à l’ONU, à des représentants de l’Arabie, la direction d’une commission chargée de s’interroger sur la condition des femmes et je m’amuse déjà de ce que les très viriles délégué(e ?)s de l’Arabie pourront bien raconter.
Il fatal qu’une révolution ne tarde pas à avoir lieu en Iran. Je n’aime pas les révolutions et je préfèrerais que la disparition de l’islam chiite se fasse sans violence. On peut bien essayer de faire croire que Rohani récemment réélu est un « réformiste », il n’en est rien et il faudra bien, pour changer l’état des choses, que l’islam des Ayatollahs tombe à la fin dans la poubelle de l’histoire, mais cela risque effectivement d’être plutôt violent..
L’Arabie saoudite qui est loin d’être un pays misérable même si la rente pétrolière, ces dernières années, n’est plus ce qu’elle était, paraît vouloir profiter de sa richesse pour développer des infrastructures scientifiques et techniques, et jouer un rôle modérateur dans les conflits de la région. Comme l’Egypte de Sissi, elle a fini par comprendre qu’Israël n’était pas du tout un ennemi, tenait seulement à sa sécurité, et était en mesure, en revanche, de beaucoup contribuer à la stabilité dans tout le proche et le moyen Orient. C’est une position qui n’est guère explicitée parce qu’on ne veut pas encore reconnaître israël, mais dans les coulisses et particulièrement sur le plan stratégique face à la menace iranienne, les contacts sont nombreux.
L’auteur que nous lisons dénonce le terrorisme et souhaiterait qu’on expurgeât l’islam de ses incitations criminogènes. Je crains que cela ne soit guère possible, mais l’intention en tout cas est tout à fait estimable. Vous me direz qu’il n’y a pas d’islam « modéré ». Certes, mais il n’est pas question ici de mettre prochainement l’Arabie saoudite sous la coupe de l’islam puisqu’elle y est déjà depuis la réforme funeste, au XVIIIe siècle, de Mohammed ben Abdelwahhab. Il s’agirait donc plutôt de sortir progressivement de ce système funeste dont on voit actuellement partout les effets mortifères et calamiteux. Le VIIe siècle n’est l’avenir d’aucun peuple.