Commentaire de Surya
sur Le choc de la rentrée...


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Surya Surya 3 septembre 2017 19:58

@philippe baron-abrioux

« Courage , Rosemar »

Je ne pense pas que ce soit le meilleur conseil à donner à Rosemar. 
Lui dire « courage », en gros ça signifie « tenez bon », « serrez les dents », bref, continuez à subir, la société a besoin de gens comme vous qui acceptent de sacrifier leur vie pour une institution qui n’en a rien à faire d’eux et pour des mômes que par ailleurs tout le monde critique allègrement : « ne pensent qu’à s’acheter les derniers téléphones portables », « je ne voudrais pas être jeté dans la cage aux fauves » 

Oui, j’ai bien lu : « fauves » !!!! Déjà, c’est vachement sympa pour eux de les appeler des « fauves », c’est bien méprisant comme remarque et ça va leur faire plaisir, et puis franchement, je sais pas en quoi ça peut soutenir Rosemar que de lui dire qu’elle va tout les matins se jeter dans une cage aux fauves !! C’est sûr que ça va vachement l’aider !

Bien que Rosemar dise que cet article ne veut qu’alerter les gens sur la pénibilité du boulot, personnellement j’y ai vu un véritable appel à l’aide, un sos lancé par quelqu’un qui, visiblement, n’en peut plus de ses conditions de vie. 

Et si je me permets de dire ça, c’est justement à cause de ce qu’on lit dans cet article : Rosemar se plaint de cet appel quotidien qu’il lui faut faire, de ces cahiers qu’il lui faut remplir... or, beaucoup de lecteurs se grattent la tête et se demandent en quoi ces deux tâches sont des épreuves si insurmontables, des Himalayas à gravir, et du coup, elle se fait agresser.

En fait, on a l’impression d’une personne qui en est arrivée à un point où elle ne supporte plus rien, pas même la plus insignifiante des tâches inhérentes à son métier, (car faire l’appel chaque jour, après tout, c’est un peu vrai, en quoi est-ce si abominable ???) Imaginez par exemple une caissière qui dirait : « mon travail est abominable, rendez vous compte, il faut que j’ouvre le tiroir caisse chaque fois qu’un client me tend un billet, puis il faut que je mette le billet dans le tiroir et qu’ensuite je referme le tiroir ! » On lui dirait : « mais enfin, en quoi est-ce abominable ? », « de quoi tu te plains ?? »

C’est cette impression là que donne Rosemar : ne plus rien supporter, pas même les petits détails de la vie quotidienne de son métier. C’est en ça que je saisis la raison pour laquelle Aristide a mis le com qu’il a mis, bien qu’il ait pas pris des gants pour le faire.

Mais plutôt que de dire à Rosemar, au sujet de ces petits détails dont elle se plaint presque de façon maladroite (d’où les réactions agressives) « de quoi vous plaignez vous, arrêtez de geindre du matin au soir » je crois que le meilleur conseil à lui donner, c’est : « si vous ne supportez même plus de faire ces tâches administratives aussi simples et anodines (et qui ne demandent, de plus, aucun effort particulier physique ou intellectuel) que faire l’appel au début d’un cours, chose que tout enseignant doit faire car cela fait partie intégrante de son travail, alors il vaut mieux pour vous que vous fassiez autre chose, parce que soit vous n’étiez pas faite pour ce métier, soit vous l’avez idéalisé et la chute a été rude, soit vous êtes arrivée à un point où vous n’en pouvez plus et si vous continuez, vous allez pêter un câble. »

Mon opinion dans le fait que Rosemar devrait envisager de faire un autre métier a été renforcée par le com de bluerage, qui lui dit exactement la même chose et en plus, il sait de quoi il parle puisqu’il a été prof lui même, ce qui n’a jamais été mon cas.

Donc lui dire « courage Rosemar », autrement dit « accrochez vous, serrez les dents et continuez », je ne crois pas que ce soit un bon conseil à lui donner, même si elle vous a remercié de votre intervention.

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