Commentaire de argoul
sur Désintégration par le feu


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argoul (---.---.18.97) 21 novembre 2005 22:13

Il faut faire attention de ne pas confondre : le « racisme » est l’affirmation d’une supériorité d’un ensemble racial sur un autre. Franchement, je ne crois pas que les Français le soient dans leur majorité (certains, peut-être). Pourquoi ? Parce que « la France » n’existe pas comme peuple homogène mais seulement comme construction historique (les Francs adoptant les coutumes romaines, le duc d’Ile de France se faisant élire roi, l’extension progressive du domaine royal par alliances des provinces et mariages étrangers, la Révolution et sa volonté de faire société, émancipant tous les hommes, la IIIème République et son intégration par l’école et l’armée, la guerre de 14, la Résistance, De Gaulle contre les deux blocs...). Traiter les gens de « racistes », c’est grave. Il faut faire attention à ce qu’on dit. En revanche, la xénophobie ne fait pas une « essence » de la différence, elle n’est que peur de l’autre. Cette peur s’atténue avec le contact, elle disparaît même lorsque l’on se connaît. Comme beaucoup de peuples, les Français sont xénophobes quand ils ont peur : de perdre leur identité dans une « Europe » aux frontières floues, dans le mélange des religions et des coutumes d’ailleurs qui s’imposent à eux sans qu’ils aient le temps ni le loisir de les apprivoiser, d’une jeunesse vigoureuse alors que les Français vieillissent, du chômage qui pousse à la concurrence dans les emplois, etc. S’intégrer dans une société, c’est faire l’effort d’aller vers l’autre. Effort parce qu’il faut vaincre cette peur du « différent ». Tout ne tombe pas tout cuit, que ce soit pour ceux qui viennent en France comme pour les Français qui vont ailleurs, j’en sais quelque chose. Mais l’être humain est capable de faire fonctionner son esprit, donc de comprendre. L’apprivoisement réciproque vient peu à peu. A condition de ne pas se braquer, de part et d’autre, pour tenter de s’imposer en force. Une fois que l’on a bien saisi que la xénophobie se soigne (au contraire du racisme), il faut choisir son attitude. L’une évoluera positivement avec le temps, l’autre aboutira aux rejets réciproques.


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