mercredi 9 novembre 2005 - par Argoul

Désintégration par le feu

Une excellente intervention de Robert Badinter, invité le 8 novembre dans « Les Matins » de France-Culture, permet de recentrer le sujet. Ancien Garde des sceaux, ancien président du Conseil constitutionnel, sénateur des Hauts-de-Seine, Robert Badinter a l’expérience, la mesure et l’intelligence d’un grand homme politique.

« Il faut appeler les choses par leur nom : agresser un autobus, sortir par la violence le conducteur, les passagers, puis y mettre le feu en bande organisée, cela constitue un crime, passible de la cour d’assises. » Il faut clairement empêcher cela, donc réprimer. Mais « la vraie question est celle-ci : ces jeunes, emprisonnés, sortiront dans quelques semaines, quelques mois. Sortiront-ils meilleurs qu’ils sont entrés ? Ou vont-ils rencontrer en prison des mafieux, des trafiquants de drogue ou certains islamistes ? » Il faut s’interroger sur le rôle que la société donne à la prison.

« Notre société souffre très profondément d’un mépris et d’une ignorance de la loi. » Il faut respecter la loi, tant qu’elle est républicaine, car « elle est l’expression même de la démocratie ». « Je suis très sévère sur les expressions telles que « rétablir la justice ». Ce n’est pas faire respecter la loi, mais dire : "ah, mais, quelque part, il y a une injustice sociale, alors..." Non. Il ne faut pas confondre les choses. » Mais ce respect de la loi doit avoir lieu à tous les niveaux, y compris aux plus hauts. « Je crois à la force des modèles ». Quant aux causes sociales, elles existent, mais ce n’est pas d’hier, cela fait « des décennies », « un quart de siècle ». Et pourtant, « les gouvernements successifs ont investi dans les banlieues des sommes considérables. » Alors, pourquoi cet échec ? « Il y a, c’est un fait, un sentiment de marginalisation dans les banlieues, ils considèrent n’avoir pas le même traitement que les autres ». Le modèle d’assimilation français semble ne plus fonctionner. Robert Badinter évoque ses parents, venus de Russie au moment de la guerre de 14, « dans une misère totale, ma mère, à 11 ans, ne parlait pas un mot de français, elle s’y est mise à l’école et c’est elle, ensuite, qui l’a appris à ses parents. Il y avait une volonté spectaculaire d’intégration qui passait par l’école républicaine. » Plus maintenant.

« La République ne promeut que l’égalité des chances, pas celle des conditions. C’est l’idée que chacun, en principe, peut arriver par son mérite. » En fait, « ce n’est pas la République qui est en cause, mais le corps social, traversé de pulsions de rejet xénophobe. » Et c’est là que nous nous préparons des lendemains difficiles, « ce que sera la vraie conséquence de cette révolte », c’est une interrogation sur le système français d’intégration, les milliards dépensés en pure perte dans l’habitat et dans l’école, pour assurer des services publics dans les banlieues. « La représentation des voitures en feu, rappelez-vous 1968, ces écoles qui brûlent, ces bureaux de poste... tout cela, vu à la télévision, va provoquer un ressentiment de la population qui va déclencher un nouveau rejet. Je redoute cette dialectique ». « Je suis convaincu que les casseurs, aujourd’hui, travaillent pour Le Pen. » Quel système alternatif ? Le communautarisme, en vigueur en Allemagne et en Angleterre, n’a pas fait montre de meilleurs résultats. « Je crois plus au contrôle social à l’intérieur même des banlieues. » Il y avait jadis le Parti communiste, les associations sportives, l’armée, qui servaient de structures pour socialiser les jeunes. Aujourd’hui, il faut reconstituer les associations de quartier, promouvoir les éducateurs, la police de proximité. Il faut donner plus d’autorité aux maires et aux préfets, mieux à même, étant sur le terrain, de doser les mesures de sécurité à prendre sans provoquer inutilement.

Il faut à chacun déconstruire le discours ambiant et notre représentation spontanée. La théorie du complot est un recours facile de la peur. Elle se nourrit de l’ignorance des faits. Quand on ne sait pas, on spécule et on mythifie. C’était déjà le cas avec l’URSS de Brejnev, comme c’est le cas de l’Amérique dite "ultra" d’aujourd’hui. On ne sait rien, ou mal, donc on invente. Mais jamais n’importe comment : en retombant dans les vieux schémas culturels qui rendent compte des espoirs et des angoisses des peuples. Le cas des banlieues est le même : ce "cancer", ce "virus", la "pourriture" insidieuse qui vient vous saisir jusque chez vous comme une "peste", c’est un mythe récurrent depuis l’an mille. On se dit donc : "mais bien sûr" ! Parce que s’y reconnaît un schéma culturel profondément ancré, et que toute "reconnaissance" est déjà, par elle-même, une demi-information. Ce que l’on appelle un "préjugé". L’inconvénient est que, si cela permet aux journalistes, aux hommes politiques, aux hommes de la rue un discours immédiat qui semble donner du "sens" à l’événement, il passe à côté de la vérité, ce qui, en termes d’efficacité de l’action à mener, est déjà une demi-défaite. Le risque est de se tromper de cible, de se tromper de mesure, d’augmenter le désordre. S’informer, réfléchir, proposer : c’est dans cet ordre que doivent se passer les choses. Ne pas sauter une étape. C’est pourquoi des interventions comme celles de Robert Badinter sont si précieuses. Elles recentrent le sujet.

Il faut réaffirmer le principe que seul l’État a le monopole de la violence légitime. Le remettre en cause, soit en justifiant "ces pauvres jeunes", soit en promouvant je ne sais quelle milice d’autodéfense, c’est saper les fondements de l’État et retourner à l’état de nature, autrement dit à la barbarie. Respect de la loi et mesures concrètes d’intégration (dont le principal vecteur est le travail), pour l’immédiat « couvre-feu » en tant que de besoin, car il faut arrêter l’escalade et la violence mimétique. Gaston Bachelard le note dans La psychanalyse du feu (1949, Folio), l’incendie a un caractère sexuel, surtout pour les garçons, la destruction est une fête, une fusion sociale. Aujourd’hui, la police attend la pluie pour calmer autant les flammes que les ardeurs hormonales. Le couvre-feu est aussi une forme de préservatif social.



23 réactions


  • Sylvain (---.---.41.194) 9 novembre 2005 18:32

    Excellente analyse : je ne distingue pas vraiment les écrits de l’auteur et l’interview de Robert Badinter mais peu importe ...

    Les discours politiques (PS UDF VERTS LCR UMP) sonnent bien creux et électoralistes (cf. Affaires des mots clés Google pour signer la pétition de l’UMP) à mes oreilles. Toujours les mêmes solutions (plus d’argent mais pourquoi faire ?) à ce problème qu’on a laissé (droite comme gauche) pourrir depuis trop longtemps. Un autre article sur AgoraVox parle d’auto-mutilation sociale concernant l’image détestable que va encore propager cette flambée de violence.

    La lepénisation des esprits a bien eu lieu en France et il sera très difficile de revenir en arrière.

    Quand pourra t on enfin se regarder les uns les autres sans arrière pensée destructrice et ravageuse ? Pas dans un proche avenir, j’en ai bien peur ...


  • michel lerma (---.---.63.52) 9 novembre 2005 19:24

    Bravo

    Au lieu d’avoir des candidats à la candidature au PS,ils devraient se rassembler derriere cet homme juste qui parle juste

    Voila une analyse qu’on ne risque pas de retrouver chez les candidats à la candidature du PS,dommage


  • (---.---.50.145) 9 novembre 2005 22:31

    il y a aussi beaucoup de portugais qui vivent en france, curieusement ils ne brulent pas les voitures... En fait c’est tres simple ils ne sont pas venus pour profiter du système, ils se sont intégrés, par le travail,et ils n’ont pas pris les boulots les plus faciles.


  • julialix (---.---.253.167) 9 novembre 2005 22:44

    je n’ai plus la télé depuis deux ans et j’en suis bien aise. Je vais au ciné, un peu, j’achète quelque DVD et surtout j’ai le temps de lire, d’écouter des débats à la radio, de décortiquer les évènements en achetant plusieurs journaux, en comparant, en discutant etc....

    Les français en ont ras le bol, c’est certain. Beaucoup de français, de toute couleur de peau, de toute étiquette politique. Je crois que les politiques qui nous gouvernent n’ont plus de vision à moyen et long terme. Ni le courage politique de faire les réformes ultras nécessaires pour remettre le bateau à flot.

    Mais la politique se pratique aussi au quotidien par les citoyens, ne serait-ce qu’en refusant de se faire emporter dans le tourbillon de la peur et du rascisme.

    Nous sommes des grains de sable et la dune ne peut exister sans nous.


  • argoul (---.---.18.97) 9 novembre 2005 22:44

    Les citations sont plus facilement distingables sur le blog lui-même à http://argoul.blog.lemonde.fr/argoul/2005/11/dsintgration_pa.html Elles sont en couleur et le texte est un peu plus long. Oui, vous avez raison, les Portugais se sont parfaitement intégrés, tout comme les Italiens, les Russes, les Polonais, les Espagnols. Mais à cela deux raisons : une culture commune (le catholicisme ou l’orthodoxie qui est assez proche), la couleur de peau (l’origine n’est pas inscrite sur la figure). Probablement aussi une meilleure « tenue » des enfants par la famille, notamment chez les Italiens et les Portugais. Enfin, c’était une autre époque, celle des « trente glorieuses » où la croissance permettait toutes les dépenses et surtout du travail pour tous, où l’école était le moyen de s’établir très vite dans la vie, où il n’y avait pas ces ghettos isolés et homogènes mais une certaine mixité sociale car la reconstruction d’après guerre ne permettait pas de se loger partout. Mais il est vain de s’attarder sur le passé, ce qui compte est le présent immédiat parce qu’on ne construit rien dans la violence, et l’avenir parce que si l’on ne fait rien, ce sera pire demain. L’immigration incontrôlée est un vrai problème : qui accueillir ? pour quel travail ? dans quels endroits ? avec quels services publics ? C’est drôle, tous ces Français si interventionnistes, jacobins, étatistes quand il s’agit d’économie, ils sont pour le « laisser-faire » le plus « ultra » libéral lorsqu’il s’agit de société... N’y aurait-il pas là quelques tabous à mettre en pleine lumière ?


  • argoul (---.---.18.97) 9 novembre 2005 22:51

    Moi non plus, je n’ai pas la télé, et cela vaut mieux si ce que l’on dit de France2 (« service » public ?!) dont les journalistes auraient payés des chercheurs de témoins, est vrai. La radio - où est passé Robert Badinter hier et Patrick Le Braouezec aujourd’hui - est plus posée, elle prend le temps de réfléchir. Attention à la métaphore des dunes, il existe des lois physiques qui régissent l’écoulement de grains de sable (qui donne par exemple ce fameux « chant des dunes » que les Touaregs croient la voix des djenouns) ou leur position « stable ». Une société, je ne vois pas cela comme un tas accumulé par le vent, plutôt une construction fractale, un arbre avec des branches, des branchioles et des feuilles, si vous voulez.


  • Bibasse (---.---.96.6) 13 novembre 2005 18:37

    Même remarque que Sylvain, je créditerais donc M. Badinter et M. Argoul. Mais autant j’adhère à 100% aux propositions, autant la véritable question reste : à qui et comment « déconstruire le discours ambiant et notre représentation spontanée » ? Face à la crainte d’une escalade, fut-elle dans les urnes, l’urgence est là et chaque jour compte.


  • (---.---.44.82) 14 novembre 2005 09:34

    En effet, le principe de citation n’apparait pas clairement. J’ai du me rendre sur le site de France Culture pour réécouter l’émission et identifier les propos de Robert Badinter. C’est dommage d’oublier les guillemets !


  • argoul (---.---.18.97) 14 novembre 2005 23:03

    Les guillemets FIGURENT dans le texte publié sur Agoravox, merci de bien vouloir revoir. Sur le fond, « déconstruire le discours ambiant et notre représentation spontanée » s’applique à chacun d’entre nous, à vous aussi, chers lecteurs. Cela signifie : ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui se dit à la télé, dans la presse, à la radio, sur les blogs, dans la rue, mais réfléchir par soi-même. Se documenter. Recourir à l’histoire, aux comparaisons (l’immigration est-elle celle de populations identiques ? comparez Asiatiques et Maghrébins par exemple, quelles sont les causes d’une bonne intégration et les autres ? Le discours des « jeunes de banlieue » que l’on dit peu scolarisés est-il vraiment « le leur » ? N’est-il pas ce que leur disent les journalistes, qu’ils renvoient en miroir ?). Je n’ai pas la réponse mais je tente d’analyser. Sans sanalyse, pas d’action pour l’avenir efficace. Les « yakas » ne fonctionnent pas : on le voit après 30 ans. Il faut donc comprendre avant de pré-juger de la situation. Elle est grave. Elle sera pire si nous laisson les choses aller. Je crois que c’est à chacun de se poser les questions et de tenter d’apporter sa pierre.


  • (---.---.15.21) 21 novembre 2005 14:46

    salut ;

    je vient de decouvrir ce forum , il parait que ca parle franco ici, permette moi de vous dire ce que j’ai sur le coeur moi je ne suis pas francais je suis algerien de kabylie pas brun brun mais comme meme.... je suis quelqu’un de gentil vraiment !!! etudiant je suis venu faire des etude d’ingenieur info il y’a de cela 3 ans. je ne veux pas faire de la provoc, mais enfin du racisme en france il y’en a et c’est loin d’etre marginal vous ne pouvez pas niez cela c’est un constat un gars comme moi qui demande quoi que ce soit a un type dans la rue avec ma téte c’est comme criez hold up le racisme moi je l’ai vecu dans tout , tout le temps , partout , pour tout (emploi , logement, loisir ......) meme les prospectus on me le donne pas alors !!!! avant de venir en france je me suis dit ce me feras une experience que je connaiterait le monde et je raconterait ca plus tard, au lieu de ca j’ai veillit

    rassurez vous je ne vait pas m’installer ou quoi que ce soit dans le genre ! il me reste 1 année a tirez ici,le lendemain je me barre et adieu inutile de torture les mots et de faire de longue phrase pour comprendre la reaction des banlieusards et /ou de justifer l’attitude des francais vous n’etes pas dans nos peau vous ne vivez pas ca je suis quelqu’un de doux je ne suis pas revenchard **juste partir et oublié cela fait 3 année pour moi mais les beurs eux pffffffff !!!!


  • Sylvio (---.---.161.167) 21 novembre 2005 16:59

    Pour la personne du commentaire précédent, je compte écrire un article sur le racisme « ordinaire » en France (qui me fait peur bien que je sois « blanc » d’origine française).

    Je t’invite à me donner un e-mail pour me contacter (ci dessus tu devrais avoir mon adresse e-mail), ainsi je pourrai peut-être recueillir ton témoignage.

    Merci beaucoup, je suis attristé que tu es cette image de la France à cause du racisme « ordinaire » (peur de l’autre , préjugé) d’une partie importante de la population (racisme qui peut avoir ses raisons et qu’il faut chercher à comprendre avant de dénoncé) et du racisme franc (qui est moins « acceptable »). J’espère que tu ne penses pas que tout les français sont racistes, certains se battent contre ça mais certains politiques (et je ne condanne pas le courant politique mais la personne) n’aident pas en ce sens si tu vois ce que je veux dire...


  • argoul (---.---.18.97) 21 novembre 2005 22:13

    Il faut faire attention de ne pas confondre : le « racisme » est l’affirmation d’une supériorité d’un ensemble racial sur un autre. Franchement, je ne crois pas que les Français le soient dans leur majorité (certains, peut-être). Pourquoi ? Parce que « la France » n’existe pas comme peuple homogène mais seulement comme construction historique (les Francs adoptant les coutumes romaines, le duc d’Ile de France se faisant élire roi, l’extension progressive du domaine royal par alliances des provinces et mariages étrangers, la Révolution et sa volonté de faire société, émancipant tous les hommes, la IIIème République et son intégration par l’école et l’armée, la guerre de 14, la Résistance, De Gaulle contre les deux blocs...). Traiter les gens de « racistes », c’est grave. Il faut faire attention à ce qu’on dit. En revanche, la xénophobie ne fait pas une « essence » de la différence, elle n’est que peur de l’autre. Cette peur s’atténue avec le contact, elle disparaît même lorsque l’on se connaît. Comme beaucoup de peuples, les Français sont xénophobes quand ils ont peur : de perdre leur identité dans une « Europe » aux frontières floues, dans le mélange des religions et des coutumes d’ailleurs qui s’imposent à eux sans qu’ils aient le temps ni le loisir de les apprivoiser, d’une jeunesse vigoureuse alors que les Français vieillissent, du chômage qui pousse à la concurrence dans les emplois, etc. S’intégrer dans une société, c’est faire l’effort d’aller vers l’autre. Effort parce qu’il faut vaincre cette peur du « différent ». Tout ne tombe pas tout cuit, que ce soit pour ceux qui viennent en France comme pour les Français qui vont ailleurs, j’en sais quelque chose. Mais l’être humain est capable de faire fonctionner son esprit, donc de comprendre. L’apprivoisement réciproque vient peu à peu. A condition de ne pas se braquer, de part et d’autre, pour tenter de s’imposer en force. Une fois que l’on a bien saisi que la xénophobie se soigne (au contraire du racisme), il faut choisir son attitude. L’une évoluera positivement avec le temps, l’autre aboutira aux rejets réciproques.


  • Sylvio (---.---.119.5) 22 novembre 2005 00:20

    Argoul, je te remercie pour ton avis la dessus, je suis bien conscient que ce que j’appelle du racisme (peut-être qu’il faudrait que je trouve un autre mot) comporte pour moi 3 niveaux (il n’ya pas de niveaux mais bon) : peur, croyance (préjugés) et haine envers des personnes « différentes » (physiquement, culturellement, socialement, ...).

    D’ailleurs ce n’est pas que affaire de race puisque cela peut touché aussi des clodos, des séro-positifs, des homo-sexuels, des pauvres, des personnes avec des dreadlock, des alter-mondialiste, des communistes, des crs, des martiens et j’en passe...

    Bref, aujourd’hui, je pense que le racisme (pas le racisme bête et méchant mais celui qui est plus ou moins discriminatoire) qui a trouvé un bon engrais avec les emeutes touchent quand même un bon quart de la population. Je la rencontre tout les jours par mes proches, mes voisins, mes collèges... surtout à Avignon (entre Orange et Vitrolle) où le FN fait des scores effrayants.

    Par ailleurs comme je l’explique je recherche à comprendre ce racisme et je recherche toutes les formes de racismes qu’ils soient « anti-arabe » ou « anti-blanc ».

    Je concède que ce mot est fort, mais cette discrimination qui monte, et pas seulement en France, est forte elle aussi.


  • argoul (---.---.18.97) 22 novembre 2005 11:37

    Ce repli de chacun sur soi, c’est un fait qui se manifeste partout dans le monde. Il faut l’analyser. Il est dû surtout, à mon avis, aux mutations brutales et rapides qui ont lieu dans l’économie mondiale avec la chute du bloc soviétique. L’émergence de la Chine dans le système capitaliste est un gros morceau, le choc du 11-Septembre aux Etats-Unis est du jamais vu, la guerre en Irak déstabilise la région et menace le pétrole... Sévère ralentissement économique, idéologie dépassée, gros pays qui commencent à se manifester, il n’en suffit pas plus pour engendrer la crainte chez tout le monde - donc le repli sur soi, la régression de la pensée, l’enfermement. Ce sont les Etats-Unis de George Bush, les Islamistes radicaux, les réactions électorales en France (et les corporatismes fonctionnaires), le nouveau nationalisme chinois : chacun pour soi, chacun chez soi. De plus, la modernité n’est plus optimiste mais pessimiste (sida, grippe aviaire, vache folle, OGM, nucléaire...). Ce choc économique, ce nouveau repli nationaliste, cette crainte de la science, tout cela joue sans doute mais le pire me paraît être le vieillissement des pays développés. L’âge rend frileux et les soixante-huitards si insouciants en leur jeunesse, prêts à toutes les folies et à toutes les innovations, sont devenus des vieux soucieux de confort, de retraite, de « planques », lassés de tout et surtout de penser. Ils ressassent les vieux slogans, ils n’inventent plus. Aux Etats-Unis (néo-conservateurs et intégristes chrétiens) comme en France, ils ne veulent surtout pas repenser l’avenir. Et c’est probablement là le pire. Il n’y a pas grand chose à faire, sinon à rassurer, à montrer qu’il y a un pilote dans l’avion, que l’identité n’est pas en cause. Ensuite, mais ensuite seulement, une fois cette peur de disparaître atténuée, on pourra réapprivoiser, apprendre à accueillir l’autre. Mais il faut que chacun fasse des efforts. Ce n’est pas en se collant des étiquettes infâmantes que l’on avancera.


  • (---.---.15.21) 22 novembre 2005 11:44

    pour sylvio

    j’ai une histoire a vous racontez qui m’est arrivée avant hier j’ai degoté un job en interim chez asset compta une boite qui fait des saisie compta en tout genre vendredi la mission devait se faire chez vediorbis chimie ( numerisation , des fiche de paie , saisie ....) j’etait derriere le bureau d’acceuil a un moment un type se presente a l’acceuil bon francais,le gars avait une licence de biochimie , la preposée a l’acceuil fait son boulot lui demande des pieces justificatif de son etat habituel ok au bout de l’entretien, elle se met au travail aussi sec, lui propose enfin un poste d’aide laboratoire moi je devait retravailler tout ca les offre d’emploi les metre sous format (.dat) puis un type que je connaissait rentre dans la boite un ARABE la,l’ambiance a change en 5 min le type etait chimiste kabyle, blond mais kabyle !!!! il faisait un e these chimie fine comme j’avait les offre sous les yeux un poste marquée bac + 6 chimie fine etc ... le profil parfait + experience +.... ( purification des polyphenoles ...)

    le nombre de piece que la dame demande est plus qu’exageréee normal vous me dirait ce n’est qu’un etranger genre

     : vos diplome sont bien francais !!!  : oui oui !  : on va verifier on va appellez paris 6 vous savez !!!

    la le patron sort de son bureau

     : qu’est ce qu’il y’a florence ?

    la florence lui file les photocopie,il commence a les reluquée,le type en face( il s’appelle farid ) etait la

     : on vous rappelleras lui dit le patron

    farid sort

    florence prend les potocopie des diplomes de farid les jettent dierctos la poubelle midi arrive

    je vait sur jussieu je rencontre farid que je connaissait

    :comment va :qu’est ce que tu fait bientot soutenir la thése je lui raconte tout !!! il se tait, je me tait on a l’habitude maintenant on sait qu’on dervras encore patiente 1 ou 2 année encore pour avoir les diplomes je vous assure que ca ce nest absolument rein c’est meme anecdotique


  • argoul (---.---.18.97) 22 novembre 2005 13:16

    Vous savez, ce genre de comportement discriminatoire est puni par la loi. La HALDE, Haute Autorité accessible sur http://www.halde.fr/ permet, si vous avez des témoins, de poursuivre. La France, c’est aussi la loi républicaine, il n’y a pas que des gens qui font ce qu’ils veulent dans leur coin.


  • Alexandre Santos Alexandre Santos 22 novembre 2005 22:17

    Je suis d’accord avec d’Argoul,

    Il faudrait que Farid dépose une plainte, et que vous vous présentiez en tant que témoin.

    Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour tous les gens qui souffrent de ce genre de discriminations.

    Il faut que les petits potentats ne se sentent plus en sécurité, et il faut créer des cas d’école pour avoir une jurisprudence favorable contre la discrimination ordinaire.


  • (---.---.15.21) 23 novembre 2005 12:37

    quelqu’un a vue l’emmission diffusé sur arte hier au soir moi !!! j’ai peur !!! tant de haine !!!! comme je l’ai dit : je suis pas venu m’installez en france

    je suis trop chere !

    ce n’est pas a moi de changer les choses ici c’est a vous

    en algerie pendant les année 90 nous avons vue sortir les barbus avec leur faschisante « la peste verte »

    le seul avantage a etre kabyle c’est peut etre d’avoir une way of thinking de montagnard les pieds arrimmé a la terre la « peste brune » est la !! bien la !!! et si on devenait riche nous les algerien vous nous ferait la guerre de la haine c’set tout !!!


  • argoul (---.---.18.97) 23 novembre 2005 12:50

    Je ne comprends pas ces vociférations. Des arguments raisonnés seraient mieux à même de permettre au débat de se poursuivre. Les cris n’ont jamais été une parole. Gardez cela pour la télé.


  • Sylvio (---.---.161.167) 23 novembre 2005 14:13

    Je peux comprendre la colère de Farid après avoir vu ce film, mais il faut faire preuve de détachement et de « relativité ».

    Farid, personne n’est parfait, comment aurais vécu la population kabyle avec une immigration importante, ces discriminations ne sont pas « française » mais humaine, c’est le gouvernement qui seul peut influer sur ces discriminations en guidant comme il faut sa population. Les gouvernements français ne sont pas tombés dans l’extremisme et se sont quand même attaché (même si ce n’est pas suffisant) à résoudre ces problèmes.

    Malheureusement, le pays, le peuple, humainement parfait n’existe pas, la France est quand même loin d’être parmi les pires mais n’est pas non plus parmi les meilleurs. Si la France veut respecter ses principes républicains, et ben il y’a encore beaucoup de chemin à faire pour arriver à une vrai civilisation digne de ce nom.

    J’ai aussi vu ce film réalisé par un Belge « la raison du plus fort » suivi de l’émission Thema hier soir. Ce film est bouleversant (j’ai même pleurer pendant le générique de fin) et nous montre dans quel monde nous vivons, après avoir vu ça, on se demande comment on peut critiquer les USA ou certains pays quand à leur niveau de pauvreté, d’inhumanité et de discrimination.

    Je vous encourage vivement à voir ce film qui ouvre un peu les yeux sur l’humanité de notre société. Il ne faut évidement pas voir ce film comme une critique acerbe de la France (il n’y a pas de critiques d’ailleurs mais des images avec une voix off qui les décrit) mais comme une vision des choses qui est très peu montré car la France ferme un peu trop les yeux parfois.


  • (---.---.15.21) 25 novembre 2005 12:06

    pour argoul

    maintenant qu’on est devenue pote !!!

    vous permettez que je vous tutoie !!!

    toi tu n’a pas qu’un probleme d’oreilles !

    en gros tu dit : le racisme , le racisme d’accord mais pas tout a fait mais enfin qu’il patiente un peu vous savez on a du mal avec eux ils sont tellement different on est humain comme meme on ne peut pas absorbe tout d’un jet !!!!

    egoistement il vous faut plus de temps pour vous et moins de temps pour eux surtout qu’avec une tel difference culturelle

    egoistment vous pense a votre petite retraite pensez a votre avenir

    c’st comme le francois goulard ministre deleguée qui est venue a l’escp faire une conf sur l’idée de quotat vous savez les labos de physique en france son peuplée d’algeriens certe de moins en moins

    j’y etait

    on s’est marré vraiment

    vous doutez de rien !!

    je te le dit moi pense a faire des enfants

    j’en ai marre !!!!

    le vociferateur telegenique


  • argoul (---.---.18.97) 25 novembre 2005 12:18

    Quand la raison s’en va, la haine surgit inévitablement. C’est ça que vous cherchez ?


    • (---.---.15.21) 19 décembre 2005 14:59

      amin ;

      farid te mine pas pour ca je suis passée par cette phase moi aussi je te conseille de contacte le service culturelle de l’ambassade americaine et te renseignée a propos du programme KR2

      quitte l’europe au plus vite c’est uune perte de temps seche moi meme je suis a san diego je peut te dire qu’il n’y aucune commune mesure perso ce n’est qu’ici pendant le mois d’essai que j’ai comprit tu n’a aucun avenir labas tu est un arabe !!!!!!!!!!! bcp d’algeriens comme toi en suivit cette trajectoire et parmis eux des gens qui ont perce zerhouni president du NIH ait larbi vice president d’intel sidi said vice president de pfizer djahnoun dg de golman and sach arar vice president de l’actuel FED lamouri fariz vice president de boeing amerique naak president asie GE medical systems ....... tous sont passée par le france tous ont souffert tu croit que si ils etaient reste en france .... il serait quoi !!! surveillance chez carrefour !!! moi je suis biophysicien je suis passée par jussieu , l’ens .... je connait tout bouge toi !!!! si tu yy reste t’es mort surtout si tu est est d’un naturel .. tu va te faire bouffée bouge


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