Commentaire de baldis30
sur Comment faire face collectivement aux calamités naturelles ?


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baldis30 23 septembre 2017 23:20

Bonsoir,

ce n’est pas de cette façon que le problème doit être abordé ... Premièrement parce qu’il a été abordé de plusieurs façons au cours de l’Histoire .... et pour des risques qui en fréquence ont diminué avec l’évolution du mode de vie : imagine-t-on encore le grand incendie de Londres ou celui de Rennes ? même s’il s’agit de risques anthropiques.

En matière de risques naturels quatre définitions (*) dont j’ai parlé dans d’autres interventions sur AVX

- celle de l’Encyclopédie de Diderot , la plus ancienne avec le cas fortuit qui ne doit pas se reproduire

- celle des juristes ; Il y a force majeure lorsque le phénomène est imprévisible dans sa survenance et irrésistible dans ses effets

- celle de l’UNESCO le risque est le croisement de l’aléa et de la vulnérabilité,

- enfin la catastrophique , lamentable, meurtrière et irresponsable celle des assurances comme quoi le risque est le produit de sa gravité par sa probabilité de survenance ... les qualificatifs dont j’affuble cette définition vient de ce que le risque a une probabilité .... autrement dit ... on savait, ça c’était déjà produit et on continue ....à condition de payer pour la gravité et la probabilité ... si on appelle cela une position humaine adieu l’humanité !

On peut montrer que les trois premières sont, avec des nuances, équivalentes et efficaces. La dernière , d’expérience personnelle professionnelle ne l’est pas !

Evidemment il ne s’agit pas de rester les bras croisés et de s’arrêter aux définitions comme si en matière de géométrie euclidienne on s’arrêtait à la définition de la droite « plus courte distance entre deux points ».

Derrière les définitions il faut construire des développements et ce n’est pas si simple, même en matière de risques naturels. ...... Sachant aussi qu’en ne faisant rien on prend aussi des risques .... ou qu’on les transfère dans d’autres lieux ou domaines .... 

Si le débat s’amplifie sur ces points j’y reviendrais bien volontiers mais je vous rappellerai volontiers qu’un philosophe canadien du nom de John D. BISHOP a écrit un remarquable article sur la responsabilité des dirigeants de société dans les catastrophes (Journal of business ethics).

Sur la fréquence des catastrophe, ... Monsieur de Mardigny répondit à cet argument dès 1857 au sujet des inondations de l’Ardèche .... et il me semble avoir fait état de sa réponse ici même ... en substance « qui se préoccupait dans le Nord des inondations dans le Midi alors que le monde était parcouru de guerres, maladies et famines .... »

Il n’ y en a pas davantage et l’étude des archives, cette étude qu’ici même est considérée comme inutile par un intervenant, est essentielle pour affirmer que ce qui se produit s’est déjà produit et se reproduira ...

Il y a les grands exemples :

- les séismes de la côte Ouest dont l’Histoire s’écrit par la sédimentologie

- les éruptions volcaniques dont l’Histoire s’écrit par la glaciologie, (cendres dans les glaces)

- les sécheresses dont l’histoire s’écrit par la dendrochronologie , .....

Aujourd’hui le moindre orage en Nouvelle-Zélande fait aux antipodes la une de certains medias catastrophistes en moins de vingt-quatre heures .......

Reste à savoir comment on fait une étude de risques et comment on forme ou on se forme à ce genre d’études ... ce n’est pas simple et une seule personne peut rarement y arriver tout seul dans des cas à priori pas très compliqués .. et partant comment peut-on occuper intelligemment le sol ....

Je donne un exemple parce qu’il s’est produit plusieurs fois en France dans des temps très récents  : 

Pour se protéger des avalanches voire des mouvements de terrain il faut planter et les racines retiendrons l’eau et les arbres retiendrons la neige ... ben oui..... c’est la discussion classique du « bar des sports » sauf que les arbres grandissent, et de ce fait offrent davantage de prise au vent .. et sont abattus à la première tempête...La pluie qui vient après lessive les sols, les troncs forment embâcle et on n’avait personne pour faire en prévention la coupe et la vidange de bois sans valeur marchande... j’attends la réponse des économistes politiques sur ce sujet .... mais je ne les ai jamais vus sur le terrain !

Et ils ne sont pas seuls.... ceux que je n’ai jamais vus sur le terrain, au bord d’une rivière en crue cévenole, assister malgré soi à l’écroulement (annoncé) d’une falaise, dans une forêt « ivre » selon le qualificatif consacré, ou simplement perplexes devant une occupation botanique étrange, et bien d’autres cas ....

Le risque est sur le terrain, pas au fond d’un bureau obscur, sans autre fenêtre qu’un écran d’ordinateur....

(*) La Houille Blanche n°2/2001 Sur la définition du risque


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