Commentaire de jjwaDal
sur La décroissance selon Nicholas Georgescu Roegen


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jjwaDal jjwaDal 24 octobre 2017 05:42

@Roberton

Nous créons de la matière dans les collisionneurs de particules (l’énergie cinétique des particules impactes percutant une cible crée de nouvelles particules) et de l’énergie par perte de masse dans les centrales à fission. Je vous concède que nous ne sommes que des transformateurs de choses préexistantes et alors ? Notre civilisation est minuscule par rapport aux masses matérielles nous environnant et aux flux énergétiques dans lequel nous baignons. L’argument des décroissants est de dire qu’on ne va pas pouvoir faire, parce que nous allons manquer de ceci puis cela. Ils oublient l’histoire, même si rien ne la condamne à se répéter. On a arrêté d’utiliser l’huile de baleine avant qu’il n’y ait plus de baleine (pour les lampes d’éclairage) pour lui substituer le gaz et l’huile de pétrole. On a donc changé la nature de la ressource primaire utilisée. Les cassandres (qui ont un rôle à jouer face aux toxicomanes de la croissance infinie et illimitée) oublient que dans un monde où il y a pléthore de matière et d’énergie, la seule chose pouvant nous manquer ce sont les connaissances pour les exploiter.
Vous parlez du pétrole en oubliant que sa consommation dépend fortement de la croissance économique mondiale, de la nature du parc automobile et de son prix. Oui, elle dépend d’abord de son existence, car le jour où il n’y en a plus... Mais qui vous dit que comme pour l’huile de baleine, un substitut ne prend pas sa place avant sa disparition ?
Personne n’avait prévu les prix du pétrole depuis 10 ans et en ce moment toutes les grandes zones économiques ont réduit la croissance de leur consommation (en partie caché par la constitution de stocks très important).
Les perspectives économiques mondiales, l’essor appuyé partout des véhicules électriques (l’essentiel des besoins en pétrole est pour le transport automobile), l’arrivée des véhicules partagés, tout savonne la planche de la croissance de sa consommation. Or il nous reste la moitié des réserves classiques et les voir vaporisées en 15/20 ans relève de la croyance.
Sur une espérance de vie moyenne, plus de 90% de la consommation de pétrole d’un véhicule est du carburant, beaucoup moins si les transports sont déjà électrifiés.
Je suis partisan de la décroissance, mais sûrement pas pour les raisons invoquées la plupart du temps.
J’ai été un peu injuste avec Roegen qui est malgré tout bien plus futé que beaucoup de discours écolos. La vraie ressource pouvant nous manquer ce sont les terres agricoles, un sujet peu évoqué par les cassandres dont 90% ne sont pas végétariens (il faut 6x plus de terre pour les nourrir...) et la biodiversité massacrée par notre boulimie.


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