Commentaire de Philippe VERGNES
sur De Maïak à Fukushima


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Philippe VERGNES 5 décembre 2017 20:26

@ Shawford,


Bien, si vous m’écoutez toujours, dans les limites fixées ou non par l’auteur de ce fil. Qu’il en soit ainsi donc.

Parmi tous les exemples que je pourrais prendre, et ils sont très nombreux, ma démonstration sera on ne peu plus simple malgré que d’autres exemples soient bien plus complexes. Elle est paradigmatique des échanges que n’importe quel intervenant peut tenir avec JL sur ce forum dès lors que celui-ci se trouve pris en défaut dans son argumentation.

Lors d’un échange avec un internaute sous un de ses articles qui traitaient de la perversion du langage (mon domaine de prédilection), j’ai pu écrire ce paragraphe en conclusion d’un long commentaire que j’ai adressé à l’auteur : « A noter enfin que la double pensée propre à Georges Orwell est le prototype de la pensée perverse telle qu’elle a été théorisée par certains psychiatres/psychanalystes à partir de l’observation in vivo (si je puis dire) des interactions intrafamiliales de patients schizophrènes et des découvertes de l’école de Palo Alto sur les doubles contraintes (doubles binds ou injonctions paradoxales) dont le sociologue clinicien Vincent De Gaulejac s’est fait une spécialité d’étudier ce phénomène dans le monde du travail (vous apprécieriez chacun de ses livres qui sont des mines d’or d’informations). »

De ce long commentaire approprié au sujet de l’article et de ce paragraphe conclusif adressé à son auteur, JL va en extraire une seule phrase qu’il va ensuite reprendre à l’envi dans pas moins de cinq commentaires sous différents articles où elle n’a rien à y faire. Cette phrase, c’est celle que j’ai souligné en gras : « la double pensée propre à Georges Orwell est le prototype de la pensée perverse (PV) ».

Avant que je ne m’explique sur le sens que je vais attribuer à cette phrase, cohérent avec l’ensemble de mon commentaire et de l’article sous lequel je l’ai posté, j’aimerais précisé deux, trois points :
1/ en tant que « sujet de ce que je pense », j’entends être le seul dépositaire responsable de ma propre pensée et, sauf justement à vouloir m’imposer son pouvoir, nul autre que moi ne peut expliquer à ma place le sens de mes énoncés et ce qu’il y a à en comprendre,
2/ en tant qu’être humain, je suis, comme tout un chacun, sujet à des erreurs possibles qu’il m’appartient de corriger en fonction des remarques qui me sont adressées,
3/ toute réinterprétation de ma propre pensée qui ne respecterait pas le point 1/, sous réserve du point 2/ serait un abus de pouvoir, pour lequel plusieurs choix s’offrent à moi,
4/ dans la mesure ou les règles de grammaire et du vocabulaire sont respectées, il y a lieu d’envisager toutes les possibilités du sens à donner à un énoncé.
5/ Etc.

Toute la difficulté avec le langage parlé, et peut-être encore plus avec l’écrit, c’est qu’il est impérativement nécessaire de faire un effort vers autrui pour en faire émerger le sens lorsque celui-ci n’est pas donné d’entrée. C’est le cas bien souvent dans des textes un peu complexes. S’ajoute à cette imperfection du langage, une autre problématique qui est celle de la polysémie des mots ou des expressions.

Maintenant que j’ai situé le problème, quel est le sens de cette phrase que JL interprète à sa façon s’en même prendre le temps d’attendre une réponse de ma part. Autrement dit, il « capte » le sens de ma propre pensée sans même que j’ai à l’exprimer. Vous m’excuserez, mais c’est une prouesse qui m’est personnellement impossible à faire. D’où le fait que j’interroge plus souvent que je n’impose (sauf lorsqu’un intervenant adopte le genre d’attitude qu’adopte JL dans la quasi-totalité de nos échanges).

Pour JL, j’aurais commis un crime de lèse-majesté en insinuant que George Orwell avait une pensée perverse. Or, le sens de ma phrase sortie de son contexte d’énonciation par JL a parfaitement été compris par celui à qui elle s’adressait (lire le court fil de discussion à la suite de mon commentaire complet). L’auteur en question a même immédiatement compris quel était le petit jeu favori de JL sur ce forum. Le sens de cette phrase est simple est pour le comprendre il faut au moins avoir lu 1984 de George Orwell : « la double pensée propre à George Orwell » ne signifie pas que George Orwell avait une pensée perverse. Cela signifie que George Orwell a été le premier à définir ce concept de « double pensée » dans son roman 1984 et qu’à ce titre, ce concept, la double pensée, lui appartient en propre. Cela n’aurait pas échappé à quelqu’un qui prétend avoir lu George Orwell. Sinon, il faut relire cet auteur, car le concept de « double pensée » est la base de toute sa conception de la novlangue. C’est son fondement. Ainsi « propre à » signifie que le concept appartient en propre à George Orwell. C’est lui qui en est le découvreur et le concepteur. Et à ce titre, c’est un travail et une découverte de génie.

Vérification avec le dictionnaire « propre à » : « qui possède la propriété de » ; propriété renvoyant à la signification : « droit par lequel une chose appartient en propre à quelqu’un ». Toute la confusion vient de la polysémie propre à l’expression « propre à » qui dans le contexte de mon énonciation, et comme l’a compris la personne à qui s’adresse mon commentaire, signifie « en propre ». En tant que concepteur de la notion de « double pensée », Orwell la possède, elle lui appartient en droit, mais JL interprète, sans que je puisse m’en expliquer, cette phrase comme si « propre à » désignait une qualité de George Orwell. Il est si sur de lui qu’il peut affirmer, je cite JL : « Aucun homme de science ne peut accepter ça, quelle que soit l’interprétation que son auteur lui donne. »

Sauf que voilà, autre sens il y a comme je viens de démontrer et le refus de JL d’accepter cet autre sens, ce qui est l’une de ses constantes sur ce forum lorsqu’il s’en prend à un auteur, témoigne de ce que l’on nomme un « délire d’interprétation » ou une « folie raisonnante ». Cet exemple n’est pas anodin, c’est une constante chez cet intervenant. Et cette appropriation du sens de la pensée d’autrui est la base même du principe de prédation à l’origine de la perversion narcissique (voir mon préalable ci-dessus point 1/, 2/, 3/, etc.)

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