Commentaire de Philippe VERGNES
sur Psychanalyse : Les silences héroïques de Josef Breuer


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Philippe VERGNES 16 janvier 2018 14:25

@ Michel J. Cuny,


Pas de quoi... j’explorerais votre site par ailleurs et je commanderais probablement votre livre, car moi-même j’enquête sur les « évitements » d’écoles de certains faits cliniques indiscutables depuis plusieurs années (plusieurs décennies maintenant) mais pas depuis aussi longtemps que vous.

Ce n’est pas pour rien que ce débat resurgisse maintenant dans l’espace public après l’affaire Weinstein. Ce qui a des répercutions même en France au travers de la polémique lancée par le journal Le Monde lors de sa tribune collective sur le droit d’importuner. Or, la psychanalyse n’est absolument pas étrangère à cet état de fait puisque dès son origine et le renoncement par Freud de sa neurotica, elle a nié (dénié) la réalité du vécu des victimes d’agressions sexuelles ou de viol en culpabilisant (double peine) encore plus les victimes de ces actes odieux. Ce déni a traversé les générations au travers une certaine complaisance victimaire (attention au sens perverti de victimaire : le victimaire, c’est le bourreau, l’exécuteur, pas la vraie victime au contraire de ce que certains écrits pervers - au sens étymologique du terme - pourraient laisser entendre). Le principal argument de cette complaisance victimaire, autrement dit des complices de ces crimes, est celui du « meurtre du père » exercé à l’encontre de ceux qui osent critiquer Freud et mettre à jour ses incohérences en resituant les faits dans leur contexte historique. J’ai eu le cas sous mes articles de la part de contradicteurs qui ignorent que Freud a évolué et grandi dans un climat familial incestuel. Ce que pourtant il rapporte lui-même dans ses lettres à Fliess qui ont pu être conservées. C’est donc dans le plus pur déni de réalité que ses contradicteurs profèrent leurs accusations calomnieuses en toute connaissance de cause. Mais ce déni est si puissant que l’on peut rapprocher ce phénomène de l’idéalisation psychotique (ou perverse pour qui connait le travail de post-freudiens cités dans l’ouvrage en lien ci-dessus). Et on ne peut débattre avec les dévots ou les bigots incapables de voir, et encore plus de comprendre, ce que Freud leur a pourtant montré. Les exemples de ce déni ne manquent pas, j’en ai collectionné moi-même plusieurs sous un seul de mes articles : « Le mystère Freud : Freud Vs Racamier ou l’énigme de la perversion narcissique »

Juste un conseil pour vos prochains articles sur le sujet : essayer de resituer le sujet dans son contexte en communiquant des liens tels que celui que vous avez communiqué pour votre livre. Sur ce court extrait, je me suis mépris en le lisant en modération.

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