Commentaire de Christian Labrune
sur Gérard Granel : pourquoi traduire et publier la Crisis ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 8 février 2018 16:01

@Gollum
Je viens de lire la moitié de la préface de Nathalie Depraz qui est effectivement tout à fait remarquable de rigueur et de précision, sauf quand elle fait d’Anselme de Cantorbery mort en 1109 un penseur du XIIIe siècle ! Mais c’est peut-être une faute de frappe dont j’aurais tort de rire : j’ai obtenu de la modération qu’elle supprime la première réponse que je vous avais faite où, par l’oubli d’une négation, je disais tout le contraire de ce que je voulais formuler.

Cette préface à la conférence de 1935 constitue même une des meilleures introductions possibles à la philosophie de Husserl.

J’ai jeté tout de suite après un coup d’oeil sur la préface de Granet, laquelle est brève, confuse, et infiniment plus « désuète » que le texte de Husserl. il est très évident, lorsqu’on lit les pages VI et VII de l’ancienne édition, que le bonhomme plaque sur la lecture de la Krisis une grille de lecture qui est celle d’un marxisme qui avait été, selon le mot de Sartre, « l’horizon indépassable de notre temps ». Le « discours » de la phénoménologie husserlienne, au fond, comme beaucoup d’autres, n’aura cessé, écrit Granet, « de fournir à la logique de la marchandise, et à son union avec l’essence de la technique moderne, c’est-à-dire au moteur réel de l’histoire européenne-mondiale, les moyens de rester invisible, insoupçonnée, sous le faux ciel des histoires imaginaires ».

« L’essence de la technique moderne » ! Voilà magiquement réalisé le mariage mystique de Heidegger et de Karl Marx ! Quelle pitié ! Pauvre Granet !


Voir ce commentaire dans son contexte