Commentaire de Christian Labrune
sur Gérard Granel : pourquoi traduire et publier la Crisis ?
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
@Gollum
On remarque aisément que pour pour traduire les concepts de l’allemand, Granel a recours assez souvent à des fabrications, en français, de termes un peu baroques qu’affectionnent ordinairement les traducteurs de Heidegger, et je crains que cela n’obscurcisse bien des choses. Cela n’a pas du tout la même qualité que la traduction des Ideen par Ricoeur, ou des Méditations cartésiennes par Peiffer et Lévinas. La très longue préface de Ricoeur aux Ideen est aussi très bien faite.
J’ai lu beaucoup Nietzsche, quand j’étais jeune, mais je ne peux plus du tout le supporter et je ne parviens pas à le considérer comme un philosophe. Il n’y a rien de plus étranger à la philosophie que l’hybris, et dans Nietzsche, ça déborde de toute part. Cette sorte de vaine gesticulation, de jactance (Pourquoi j’écris de si bons livres !), m’est aussi odieuse que l’expressionnisme de la plupart des caravagesques séduits par la brutalité de leurs modèles. Au Louvre, je traverse les salles qui leur sont consacrées en regardant mes pieds, le temps d’arriver à Poussin et aux atticistes - enfin !