Commentaire de Philippe VERGNES
sur L'arme fatale du pervers narcissique : la communication harcelante (2/2)


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Philippe VERGNES 26 mars 2018 10:53

@ Bonjour Mal’,


Pas de quoi !

C’est une question intéressante et... très philosophique.

« Un peu plus sensible aux mots qu’ailleurs... » est déjà, selon moi, un élément de réponse, car le langage nous communique bien plus que la simple possibilité de pouvoir échanger entre êtres humains : il nous programme avant même de savoir parler. Par exemple, un langage inadapté au réel, comme c’est actuellement le cas, ne peut que conduire à la discorde, aux disputes, aux conflits, etc.

Mais pour moi, cela vient encore d’autre chose. Premièrement, le romantisme à la française est réputé partout dans le monde, or, une forme dévoyée de ce romantisme peut être rapproché de ce que Racamier nomme l’incestuel (cf. « Le mystère Freud : Freud Vs Racamier ou l’énigme de la perversion narcissique »). Puis, il y a le fait que la France est l’un des tout derniers bastions de la psychanalyse (mais les murs sont en train de s’écrouler bien vite). Enfin, comme je l’expliquais dans mes deux articles que vous citez en lien dans le votre, le concept de deuil non fait est, tout comme celui de l’incestuel (et quelques autres également : séduction narcissique et antœdipe) essentiel à la notion de perversion narcissique (mais pas que, car ces concepts sont centraux dans les théories de Racamier sur les psychoses également). Et question de deuil non fait, la France a particulièrement été servie dans ce domaine après les deux premières guerres mondiales.

Symboliquement, il y a là quelque chose de fort à explorer. Je ne vous donne la que quelques pistes qui se prêtent bien plus à un développement philosophique (compétence que je n’ai pas), qu’à une expertise clinique (compétence que je n’estime pas avoir non plus, bien qu’y étant formée). J’y réfléchis moi-même de mon côté, cela pourrait faire l’objet d’un travail intéressant.

Bien à vous !

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