Commentaire de Eschyle 49
sur Manifeste contre le nouvel antisémitisme : 300 personnalités dénoncent une épuration ethnique à bas bruit
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Revenons-en aux deux fondamentaux : 1) la règle de Saint Benoît (premier fichier) ; 2) la franc-maçonnerie (second fichier).
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1) la règle de Saint Benoît.
Dans sa monumentale «
Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain » en treize
volumes, Edward Gibbon retrace l’histoire de la Rome antique entre 180
et 453.
C’est à cette époque qu’apparaît Saint Benoît, né vers 480 à
Nursie (actuelle commune de Norcia, en Ombrie, Italie) et mort en 547 au
mont Cassin (actuelle commune de Cassino, Latium, Italie).
Dans sa
jeunesse, Benoît, comme la plupart des fils de bonne famille, était allé
faire ses humanités, y recevant le legs du droit romain (en latin) et
de la philosophie (en grec), qu’il combina avec les deux testaments (en
hébreu, grec et araméen), reçus de sa propre mère.
À la mort de
Flavius Anicius Olybrius, antépénultième empereur romain d’Occident,
Benoît, à l’instar des Pères du désert, se fait anachorète, avant que sa
réputation ne suscite l’adhésion de disciples : ce furent les
monastères de Vicovaro, Subiaco, enfin Monte Cassino : le cénobitisme
était né.
C’est dans ce contexte que, vers 530, Benoît de Nursie achève la rédaction de sa fameuse règle, en vérité un texte laïc, tout à la fois manuel de management et précis de procédure pénale, destiné à organiser la vie du monastère autour de trois axes : les offices religieux (opus dei), le travail manuel (ora et labora), enfin l’étude solitaire des textes sacrés (lectio divina).
Somme toute, en 80 pages, la règle de Saint Benoît est une synthèse du droit romain, de la philosophie grecque et des deux testaments ; elle est avant tout concrète, qu’il s’agisse du rythme circadien, des besoins naturels (quand retourner sa paillasse, comment s’habiller en voyage), et articulée autour de l’abbé, nouveau pater familias.
C’est Louis
le Pieux (778-840) qui décide, avec le conseil de l’abbé bénédictin
Benoît d’Aniane, de l’imposer à tous les monastères de l’Empire,
c’est-à-dire pratiquement à tous les monastères d’Europe occidentale. Le
synode d’Aix-la-Chapelle, en 817, entérine cette décision : jusqu’au
XIème siècle, les moines d’Occident seront tous bénédictins.
C’est cette règle qui sera transposée, au IXème siècle, dans l’empire romain d’Orient, par Saints Cyrille et Méthode.
Par
le biais de la « lectio divina », puis de l’école des glossateurs et des
postglossateurs, sera conduite, pendant un millénaire, l’exégèse, non
seulement de la Bible, mais encore de tous les textes de l’Antiquité ;
c’est ce qui explique que, depuis 14 siècles, de Brest à Vladivostok, au
plan religieux et au plan laïc, au plan civil et au plan pénal, la
règle de Saint Benoît constitue le socle de notre vie juridique :
http://www.editionsdmm.com/A-180592-la-regle-de-saint-benoit-au-source-du-droit.aspx
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(fin du premier fichier)