Père et grand-père, cartésien et poppérien, j’ai pourtant tendance à adhérer aux EMI/NDE.

Dans un autre registre, laissez-moi vous raconter ceci :

J’ai 62 ans et j’ai perdu mon épouse (mon Amour) d’un cancer brutal et généralisé le dimanche 11 janvier 2015 à 19h45, après 40 ans d’un mariage merveilleux.

Jusqu’à ce jour, j’étais agnostique et matérialiste, après une vie d’épicurien.

J’ai rencontré Dieu, qui est ’venu en moi, sans requête de ma part’ vers 23h00 ce soir-là.

Quelques jours plus tard, ivre de chagrin, j’ouvris un matin la porte-fenêtre de ma cuisine qui donne sur une petite terrasse, à Marseille, pour fumer une cigarette. 

Tous les couples s’affublent de petits noms affectueux : ce matin-là, le mien et le sien étaient écrits, côte à côte dans le ciel, bleu d’azur, sans aucun nuage ou autre détail.

Émerveillé, j’en pris plusieurs photos.

Depuis le soir de son décès, je suis devenu croyant avec une immense ferveur : j’ai rencontré Dieu intimement et profondément ’grâce’ au décès de ma femme, l’être que j’aimais le plus au monde.

J’ai bien évidemment parcouru depuis des kilomètres de lecture en théologie, en philosophie et en sciences pour tenter de comprendre cette Foi nouvelle, soudaine et totale.

J’ai abandonné le matérialisme, concrétisé dans la foulée par un engagement actif à Saint Vincent de Paul pour tenter de donner un sens à ma vie terrestre restante, en aidant les plus démunis de mon beau et riche quartier de Marseille : quelle leçon j’ai apprise dans la richesse spirituelle de donner par amour de son prochain, sans aucun préjugé.

C’est aujourd’hui chose faite, par la Foi et la Raison, pour reprendre le titre ’Fides et ratio’ de cette exceptionnelle encyclique de Jean-Paul II que j’ai lue plusieurs fois, aussi exigeante que lumineuse.

Ce n’est qu’un témoignage, mon témoignage, mais il est authentique, et le spirituel est devenu pour moi définitivement supérieur au temporel. J’attends désormais la mort, ce passage, avec une profonde sérénité.