Commentaire de Étirév
sur La faillite de la pensée grecque


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Étirév 4 juin 2018 13:28

Platon (429-347)

Platon en Vérité...
La lutte commencée par Socrate va continuer. Platon est son élève.
Il s’agit de renverser la Divinité féminine et de lui substituer toutes sortes d’entités chimériques. C’est de cela que Platon va s’occuper.
Dans son Cratyle, il donne une étymologie de Zeus, cherchant à lui donner les 2 sexes.
L’étymologie sanscrite de Zeus est Dyaus (de div, briller, d’où dêvâ ; diva) qui veut dire ciel. Dyaus est devenu, en grec, Zeus.
Quand on a masculinisé la Divinité, on y a ajouté « père » et on a fait Dyaus-pitar (ciel-père), devenu en latin Ju-piter.
Primitivement, Zeus signifiait « la Mère », ou « celle par qui la vie est donnée aux êtres ». On a écarté cette signification pour ne plus accepter que celle de Ciel qui semble en éloigner « la Femme », alors que cela l’en rapproche, puisque partout l’homme jeune avait comparé la femme aux astres du ciel qui illuminent et rayonnent.
Mais nous sommes arrivés à une époque de réaction masculine contre l’amour primitif et les idées qu’il avait fait naître ; la femme, maintenant, est regardée par l’homme orgueilleux de haut en bas, c’est-à-dire avec une vue qui descend, puisque c’est le rôle de la sexualité de faire descendre, chez l’homme, l’influx nerveux du pôle cérébral vers le pôle générateur. Vue de cette manière, la femme n’est plus, pour l’homme, qu’un sexe, il ne la considère plus que dans la partie inférieure du corps, cette partie que l’on avait symbolisée par un animal (le lion dans le sphinx).
Il compare la Mère à la terre, elle devient tellurique ou chtonique ; il ne comprend plus son esprit, et ne pouvant plus s’élever jusqu’à lui, ou le croyant si haut qu’il le met maintenant dans un Ciel imaginaire.
Cette forme nouvelle que l’on cherchait à donner à la religion causait partout des troubles profonds.
La Femme est donc de moins en moins divines. « Les Déesses et les hommes sont un même sang », dit Pindare, s’acheminant vers la négation de la Divinité.
Mais les noms des Déesses avaient été remplacés partout par le mot « immortelles » ou « éternelles », et ce qualificatif, dont on ne comprenait plus l’origine, achevait de compliquer la question.
Cependant, si Platon rejette la Divinité féminine, il se déclare dieu lui-même et se fait appeler le « divin Platon ». Il se dit fils d’Apollon, et nourri par les abeilles du mont Hymette.
Donc, il a une naissance miraculeuse, comme tous, les orgueilleux prétendus divins. Pour compléter sa divinité, il déclare qu’il vécut vierge.
Dans sa République, Platon se préoccupait de chercher quelle pourrait être la meilleure forme de gouvernement masculin.
Il expose sa conception de l’Etat en attribuant la plus grande importance aux qualités viriles.
Platon dit (Livre IV) : « Si on demandait à un législateur de faire de bonnes lois, voici ce qu’il répondrait : « Donnez-moi un Etat gouverné par un tyran ; que ce tyran soit jeune, qu’il ait de la mémoire, de la pénétration, du courage, de l’élévation dans les sentiments ; et enfin que toutes ces qualités puissent être utiles au dessein que je me propose.  »
« Je mets au premier rang la tyrannie ; au second, le gouvernement monarchique ; au troisième, une certaine espèce de démocratie ; au quatrième, l’oligarchie, qui, de sa nature, est le moins propre à donner naissance à ce gouvernement parfait, parce que c’est dans l’oligarchie qu’il y a le plus de maîtres. »
Ce tyran que Platon rêve et qu’il fait ressembler au précepteur de Télémaque, au sage Mentor, c’est Minerve, masquée, du reste, sous les traits de Mentor, c’est la Sagesse féminine donnant droit à l’autorité absolue parce qu’elle est l’image de la Justice.
Mais, du moment où c’est d’un gouvernement masculin qu’il s’agit, comme on ne peut plus supposer que la Justice et la Sagesse vont se trouver réunies dans un homme, on est bien forcé de reconnaître qu’un tyran n’est qu’un vulgaire despote, régnant contre l’intérêt de tous. Du reste, l’histoire va le prouver.
Il est curieux de constater comment l’homme qui attaque les droits de la Femme va de l’égalité à la supériorité.
Quelle place Platon donnait-il aux femmes dans sa République ? Il réclame la communauté des femmes pour les hommes, mais ne dit pas si les femmes auront aussi la communauté des hommes. Il voulait, suivant l’ancien usage, que l’on fasse en sorte que les enfants ne connaissent pas leur père.
Le communisme de Sparte, vanté par Platon, comprend les biens et les femmes en commun : un système qui consiste à faire le bonheur des gens malgré eux. En attendant, il propose d’envoyer au gymnase les femmes des guerriers vêtues du costume symbolique de la Mère Eve ; il propose aussi de faire périr les enfants mal constitués. Comme on le voit, les femmes constituent le troupeau humain. Il est bien entendu qu’aucune d’elles ne doit se distinguer, cela porterait ombrage au sexe masculin. C’est ainsi que ce philosophe chassait Homère de sa République. De la part d’un misogyne, n’est-ce pas là une preuve que le grand poète anonyme, appartenait au sexe détesté ?
Il masculinise la Matrie et en fait la Patrie. Il fait dire à Socrate, dans Euthyphron : « Viens devant la Patrie comme devant la Mère commune. » Voyez la contradiction, il n’ose pas dire devant le « Père commun », cela choquerait trop les idées reçues.
Platon admettait les femmes aux leçons qu’il faisait dans les Jardins d’Académus, mais il exigeait qu’elles prissent l’habit de l’homme pour faire partie de son auditoire. Parmi ses disciples, on cite Axiothée de Phlionte en Arcadie, et Lasthénié de Mantinée, qui se déguisèrent en hommes pour suivre ses leçons ; Et ce ne furent pas les seules, au dire de Clément d’Alexandrie.
Cet ostracisme du sexe féminin ne doit pas nous étonner : c’est le résultat du vice connu sous le nom d’éphéborastie, que l’on s’accorde aujourd’hui à flétrir, mais qui fut célébré chez les Grecs et les Romains par la poésie et les arts presque à l’égal de l’amour naturel.
Platon sentait l’énormité de son audace et redoutait le sort de Socrate. C’est pour cela qu’il quitta son pays et parcourut l’Egypte. Et Cicéron qui le relate, ajoute qu’il reçut des prêtres égyptiens une partie de ses connaissances. Sa métaphysique serait d’origine orientale.
Diogène Laërce raconte que Platon acheta pour 100 mines (ou 11.000 deniers) l’ouvrage de Philolaüs, un Pythagoricien, dans lequel il puisa et qu’il reproduisit dans le Timée en en faussant le sens.

Voir ce commentaire dans son contexte