Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.
sur La faillite de la pensée grecque


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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 5 juin 2018 14:20

Jérôme de Stridon,a remarqué très tôt l’influence de la pensée de Platon sur Philon. Le Timée imprègne ses commentaires sur la Genèse du De Opficio Mundi et du Legum Allegoriaen 2. Chez Philon comme chez Platon, un Dieu bienveillant, appelé artisan chez Platon et architecte chez Philon, crée le monde. En fait, il crée avant le monde intelligible, le plan de l’architecte, antérieur au monde matériel. De même, comme chez Platon, l’architecte n’est pas responsable des failles de l’homme réel et du mal qui est en lui, car ce n’est pas lui, mais ses aides qui ont créé l’homme sensible94.

Dés l’antiquité, Eusèbe de Césarée et Clément d’Alexandrie ont souligné combien Philon avait été influencé par le pythagorisme. Au demeurant, être platonicien et pythagoricien n’est pas antinomique dans la mesure où le porte-parole de Platon dans le Timée est un pythagoricien95. Notons que le Médio-platonisme et le Néopythagorisme qui se développent à peu près à la même époque présentent des caractéristiques semblables. Chez Philon, Les nombres « régissent les lois du monde physique » et sont le point de départ d’une meilleure compréhension du monde96. Le Un, la monade comme chez Pythagore, constitue « l’essence du divin »97. Le deux renvoie à la féminité, à un mode divisé. Le trois est un chiffre masculin. Le six (2*3) est « le monde parfait qui correspond à la création ». Le quatre est le nombre parfait puisque 2*2 et 2+2 font quatre. Le sept est le chiffre préféré de Philon : si, selon les pythagoriciens, il correspond à Athéna la vierge sans mère, pour Philon il représente Dieu lui-même. Le sept régit aussi la vie et le cosmos94. Le huit présente la beauté. Philon ne s’attarde guère sur le neuf, tandis que « les vertus mathématiques de la décade sont infinies »98.


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