Commentaire de velosolex
sur Marcher dans sa tête
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@nono le simplet
J’ai déjà grand mal à garder mes propres attaches. Sans doute cela vient de ma jeunesse, des déménagements. Il me fallait recomposer chaque fois, être de nouveau le nouveau à l’école. Barbara disait qu’il ne fallait pas revenir sur les lieux de l’enfance. J’ai rencontré des gens qui ont compté dans ma vie, et je regrette parfois de n’avoir pas les avoir assez retenu, de ne pas avoir donné assez signe de vie, quand ils ont disparu.
Je crois que je les gardais pour les jours d’après, à discuter du passé sous la tonnelle, en buvant une coup de muscadet. Mais le vent a tourné salement. On ne s’attend pas à ce que les gens meurent quand ils ont 40 ans ! . Peut être est ce mieux parfois, de garder les images de la jeunesse, de ne pas constater la décrépitude, le changement, l’acidité du cornichon qui a mal vieilli, qui s’est détourné de l’idée que l’on avait.
Comme pour les chemins de marche, j’aime bien le hasard, la chance, et déteste les carnets de bal, comme on disait dans le temps, et les trop grandes attentes, où l’on est souvent déçu, après avoir tant espéré. C’est l’état d’esprit supérieur du voyage, qui réussit si bien à la jeunesse, quel que soit l’âge qu’on a. La grâce vous fait passer, là où le plan trop bien préconçu vous arrête. C’était je me souviens le propre d’un très bon roman de TC Boyle, « Water Music »...