Commentaire de popov
sur De la linguistique de la médiocratie...


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popov 15 octobre 2018 16:57

@kb

Merci pour ce long rappel historique tellement détaillé qu’il me semblerait impoli de ne pas y répondre même si vous semblez désireux de clore le débat. Je ne suis pas historien, je ne suis qu’un petit physicien qui a fait carrière en informatique en Asie. J’observe l’Europe au télescope depuis mon fuseau horaire de Yakoutsk. Initialement, je suis venu sur Agoravox pour pratiquer un peu le français, une langue que j’ai apprise dans mon enfance mais que je n’ai eu pas l’occasion de pratiquer dans la vie de tous les jours depuis une quarantaine d’années.

Je me suis sans doutes mal exprimé. Je n’ai pas cité les empereurs romains et théologiens chrétiens d’origine berbère pour faire l’éloge de l’empire romain ou du christianisme, mais pour rappeler qu’à cette époque, le Maghreb était au même niveau civilisationnel que le reste de l’empire romain. 

Je reconnais, et salue au passage, l’engouement soudain pour la connaissance qui s’est produit dans le monde islamique vers le 9ème siècle au contact de la Chine, de la Perse, de l’Inde, de la Mésopotamie et du monde gréco-romain.

Il faut reconnaître qu’à cette époque, les mahométans n’étaient pas encore en majorité dans les pays conquis. Les savants de l’époque étaient pour la plupart des Perses, même s’ils sont connus sous leurs noms arabes. Le rôle des Bédouins s’est limité à mettre en contact diverses civilisations par leurs conquêtes et à assurer une prospérité qui a permis à ces savants le luxe de se livrer à des recherches.

La méthode scientifique dont on trouve l’embryon chez Eratosthène et Archimède et qui libère la pensée de tout a priori philosophique ou théologique a en effet été re-découverte par les arabo-musulmans.

Mais les théologiens, comme Al Ghazali, étaient là pour mettre fin à cette passion soudaine.

Cet éminent intellectuel, auteur de plusieurs dizaines de livres de philosophie, était sans doutes le mieux placé pour comprendre où frapper pour étouffer dans l’œuf cette pensée rationnelle naissante. Il construisit donc une philosophie islamique dans laquelle le concept de relation causale est remplacé par ce que l’on appelle l’occasionnalisme : quand on approche une flamme d’une bougie, on donne à Allah l’occasion de manifester son pouvoir en enflammant la mèche. Il n’y a aucune relation de cause à effet. Allah pourrait très bien ne pas enflammer la bougie, mais il le fait de façon prévisible pour ne pas déconcerter les humains.

Le pilier de la pensée rationnelle est le concept de relation de cause à effet. Quand on approche une flamme d’une bougie, la mèche de la bougie s’enflamme. La cause, c’est la flamme qu’on approche ; l’effet c’est la flamme de la bougie. On peut alors raffiner l’analyse, voir que la chaleur de la flamme vaporise des matières contenues dans la mèche, qui à une certaine température se combinent à l’oxygène de l’air pour produire à leur tour la chaleur qui entretient la réaction chimique.

Il est clair que l’occasionnalisme a été inventé pour préserver le statut des « savants » islamiques qui voyaient en cette science naissante une concurrence au coran qu’ils prétendaient contenir tout ce qu’il y a lieu de savoir, et dont ils étaient les interpréteurs auto-attitrés.

Sans cette théologie, les arabes auraient marché sur la lune au 17e siècle. Mais voila, cette aberration a pris racine. Et la seule science qui a pu encore se développer un peu après Ghazali, c’est la mathématique, qui menaçait beaucoup moins la théologie que les sciences naturelles.

Le papier, l’idée de base pour l’imprimerie, la boussole et la poudre à canon nous viennent de Chine par l’intermédiaire des arabes. L’Occident a utilisé l’imprimerie pour accélérer la diffusion de la connaissance, la boussole pour traverser les océans et la poudre à canon pour foutre un raclée aux pirates mahométans qui infestaient la Méditerranée. Les arabo-islamiques ont utilisé la boussole pour trouver la direction de La Mecque, pas pour s’aventurer loin des côtes et découvrir l’Amérique.

Le monde arabe possédait avant l’Occident tout ce qui en Europe a produit la révolution scientifique. Ils se sont couchés dessus par crainte de se faire accuser d’hérésie. Au cours des 5 derniers siècles, le monde arabe n’a strictement rien produit d’utile à l’humanité. Toute la matière grise a été utilisée à produire des listes de ce qui est haram et de ce qui est halal (un peu comme les bulles papales).

De toute cette science arabe, il ne reste que des mots : alambic, alcool, algèbre, alkali, algorithme.

Qu’est-ce qui a provoqué ce déclin ? On peut citer plusieurs causes :

  • La diminution progressive des populations non-islamiques qui étaient le lien entre l’islam et les cultures précédentes, la démographie étant biaisée en leur défaveur puisque les enfants des mariages mixtes devenaient automatiquement mahométans.
  • La destruction de la bibliothèque de Bagdad par les Mongols.
  • L’arrivée des Turcs qui, s’ils excellaient dans l’art de la guerre et de l’administration d’un empire ne semblaient pas très attirés par les concepts abstraits.
  • Pour le Maghreb, les invasions hilaliennes dont parle Ibn Khaldoun dans ses prolégomènes que l’on peut lire en ligne en français ici

Personnellement, je pense que la philosophie d’Al Ghazali a été déterminante. Pourquoi en effet s’interroger sur les causes et les effets si en fin de compte il faut reconnaître que c’est Allah qui est derrière tout pour ne pas mourir hérétique ?

Le monde islamique compte un (1) prix Nobel de physique : le génial pakistanais Abdus Salam qui est un des pionniers de la théorie du boson de Higgs.

Ce n’est pas beaucoup pour plus d’un milliard de mahométans. Et ce n’est évidemment par un Arabe. Mais c’est encore trop, car comme il appartenait à la branche des Ahmadis, considérée comme hérétique par les crétins wahhabites, lui qui était un des piliers du programme nucléaire pakistanais, il a du s’exiler.

À sa mort, son corps a été rapatrié et sur sa tombe, il était écrit : « Premier prix Nobel musulman ».

Un crétin de juge sunnite a fait effacer le mot « musulman ». Il ne reste que « Premier prix Nobel ».

Comme vous le rappelez très bien, l’islam et le christianisme ont beaucoup de défauts en commun, mais le christianisme a fait au moins une bonne chose en Europe : contrairement à l’islam, il a interdit les mariages entre cousins germains.

Voici quelques articles sur le sujet de la consanguinité dans les pays islamiques :

http://numidia-liberum.blogspot.jp/2013/01/islamisme-et-cinsanguinite.html

http://lepeuple.be/le-sujet-tabou-la-consanguinite-chez-les-musulmans/83956

http://tpeconsanguiniteegypteancienne.e-monsite.com/blog/une-consanguinite-inquietante-dans-le-monde-arabe-et-en-egypte.html

http://www.parolesdedieu.fr/islam-et-consanguinite/

Tout cela ne parle que du QI moyen. Cela ne veut pas dire qu’il ne peut y avoir de génies dans le monde islamique. Cela veut simplement dire qu’il y en a moins que là où le QI moyen est plus élevé, et que ce génie a peu de chance de s’épanouir sur un terrain stérile.

Ceci nous ramène à votre sujet. Si cela peut vous consoler (mais j’en doute car je ne vous crois pas homme à vous réjouir du malheur des autres), le QI moyen baisse en France, de même que le niveau de l’enseignement. Il fallait s’y attendre : ce n’est pas en important en masse des populations à bas QI moyen qu’on va relever celui de la population nationale. Alors, il faut baisser la barre pour ne pas stigmatiser les cancres. Si ça continue, les diplômés seront bientôt incapables de lire leur diplôme.

Et j’arrive à la même conclusion que vous : cela semble voulu en « haut lieu » pour produire une population de lobotomisés taillables et corvéables à merci.


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