samedi 13 octobre 2018 - par kb

De la linguistique de la m�diocratie...

Dans mon beau Maroc il faudra quand même bien un jour, entre deux coups de hautes directives régaliennes et les errances d’une représentativité vautrée et incompétente, s’interroger sur la médiocrité et la vacuité d’une société qui engendre - à la cadence d’une usine à saucisse- de jeunes andouilles analphabètes et immatures prenant un pied certain à polluer l’espace médiatique de toute la force rétrograde de la déplorable éducation ne leur ayant été que très parcimonieusement accordée... parce que donnée, nécessite quand même un niveau de conscience, de responsabilité et d’altruisme beaucoup plus élevé.

Oui, ces minables d’entre les ordinaires, cédant à la toute-puissance de leur carapace bétonnée que seule la connerie est capable de vêler, se la jouant super héros d’un rêve en film de cul sur fond rouge d’un passe-porc, maîtres du monde un instant, purgeant à la vidéo leurs frustrations adolescentes avec cette promesse de refoulé chronique d’un jour je me vengerai…façon Rocco, à coups de bite, la seule langue jugée universelle.

Du « être un homme » on ne leur apprît que la version le mâle est fait par moult épisodes de réformes scolaires traînant dans le sillage d’un langage très approximatif la horde de carcasses décérébrées des générations sacrifiées.

Quand ça n’est pas ces non recensés aux urnes du libre arbitre dont les barbes à naître prennent racine dans le substrat fertile d’une pensée unique, le mental fragile, ne maitrisant qu’une seule langue pour arpenter le côté obscur du déni de soi : celle des soixante douze vierges conjuguée à tous les tons. Une grosse erreur d’interprétation linguistique d’après Ibn ahmad.

Grosse déception en perspective pour toute la horde pileuse vénérant la vie comme sous acide, la mort comme un mauvais trip, comment passer de rien à tout par la mitraille, la ceinture explosive, quitte à embrasser au passage la première cause à la con qui passe, le premier Jihad bricolé, le dernier mouvement sectaire un peu in à tirer son coup comme on peut sur le chemin de la rédemption.

Mais si l’on rembobine un tant soit peu la version originale des mille et une nuit de l’échec scolaire on a vite fait de se rendre compte que côté conscience, cette jeunesse en est trop dépourvue pour avoir réussi cet échec toute seule, la langue du déboire ayant très peu de vocabulaire et l’onomatopée n’y ayant jamais représenté un vecteur de conscience, juste un grand désarroi qu’ils ont bien du mal à exprimer.

Oui, il va bien falloir un jour se pencher sur la cause réelle qui peine tant à se dire.

Mais comment formuler cette grande débâcle sociétale quand déjà ceux qui ont réussi, que l’on croyait sauvés, traînent encore comme une malédiction les stigmates linguistiques de la mort cérébrale annoncée de notre société…

15 r�actions

B�cassine 13 octobre 2018 16:47

Les analphab�tes sont encore plus redoutables quand ils sont bilingues.

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popov 14 octobre 2018 02:17

@kb

Bonjour. Article �crit dans un fran�ais impeccable.

Pour faire court, ne faudrait-il pas chercher la cause de cette m�diocrit� dans la b�douinisation de vos soci�t�s et qui a �t� v�hicul�e par l’islam : mariages consanguins qui maintiennent le QI moyen � un niveau tr�s bas, tradition de soumission abjecte � un texte pourri, culture de la nullit� dans tous les domaines... ?

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kb 14 octobre 2018 12:05

@popov
Merci pour l’impeccable qui confirme que l’enseignement dispens� jusque dans les ann�es quatre-vingt n’� plus rien � voir avec la parodie d’enseignement actuel.

Sinon le terme « b�douinisation » renvoie � un orientalisme d�suet qui consiste � ancrer une vision pass�iste du monde arabo-musulman, mis dans un m�me sac, dont l’islam est le principal vecteur que l’on veut nous faire croire de la d�b�cle.

Un moyen comme un autre de se laver la conscience sur les effets pervers d’une colonisation qui en fait n’a jamais cess�...elle � juste rev�tu une autre forme plus sournoise.

En 2005 j’avais �cris cet article abordant ce sujet..

Juste pour dire que notre probl�me est beaucoup plus structurel que religieux

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popov 14 octobre 2018 17:49

kb

Elle a bon dos la colonisation.

Il faut se poser la question : le monde islamique est-il � la tra�ne parce qu’il a �t� colonis� ou a-t-il �t� colonis� parce qu’il �tait arri�r� ?

Le Japon est-il un des pays les plus avanc�s du monde parce qu’il n’a pas �t� colonis� ou a-t-il �chapp� � la colonisation parce qu’il a su se remettre en question et se moderniser en quelques d�cennies ?

Le Maghreb n’a pas toujours �t� en retard sur le reste du monde, bien au contraire. Il a fourni des empereurs romains et des th�ologiens chr�tiens.

Comment se fait-il que les technologies ramen�es de Chine par les islamiques (poudre � canon, boussole, papier, imprimerie) on propuls� la Renaissance et la r�volution scientifique en Europe et rien du tout dans le monde islamique, si ce n’est � cause de l’influence funeste de l’islam ?

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kb 14 octobre 2018 19:20

Oui elle a bon dos la colonisation et il est navrant de constater l’impact funeste des m�dias pour qui l’histoire civilisationnelle d�bute le 11 septembre et lorsque vous ramenez le peu d’avance qu’aurait pu avoir le maghreb � une influence romaine ou chr�tienne (deux entreprises coloniales des plus d�vastatrices) �a donne de de quoi crier plus � l’ignorance qu’� du r�visionnisme

A lire entre les lignes on n’est pas loin de penser que jamais la chr�tient� n’a pardonn� � l’Islam l’occupation de l’Espagne des si�cles durant. Jamais, elle n’a fait gr�ce au conqu�reur de l’Andalousie, des Pyr�n�es et d’une partie de la France, des raids meurtriers sur les r�gions littorales du Languedoc, de Provence et d’Italie…

Rappelons que la haine � l’�gard de l’islam et des musulmans, encore si vive aujourd’hui atteignait son paroxysme du VII�me au XVIII�me si�cle :

� Les sarrasins (c’est � dire les arabes), �crit le pape Jean VIII, se sont abattus sur la terre comme des sauterelles… � et � ayant attaqu� la m�tropole d’Aix, et l’ayant prise, la d�pouille enti�rement. C’est ainsi qu’�crivent � la m�me �poque les moines de V�zelay, ajoutant que les arabes �corch�rent vifs hommes et femmes pris prisonniers �.

En outre, tout indique que la r�alit� et la sp�cificit� religieuse de l’Islam sont demeur�es longtemps m�connues par les auteurs chr�tiens : La Chanson de Roland qualifie l’Islam de secte pa�enne et le consid�re comme une d�viance par rapport au dogme catholique.

Et cette image n�gative de l’Islam doit beaucoup � l’Espagne chr�tienne, bastion de la r�sistance contre l’envahisseur musulman, assimil� pour les besoins de la cause � des cr�atures d’apocalypse.

Les chr�tiens pr�par�rent ainsi les esprits � une croisade, � une reconqu�te totale et � une mobilisation sans pr�c�dent d�cr�t�e en 1095 par le pape Urbain II contre � un peuple barbare, cruel, m�prisable, tyrannique, esclave des d�mons �. Et Saint Bernard �crira au XII�me si�cle, pour justifier l’action des crois�s que sont les Templiers : � Le chevalier du Christ est le ministre de Dieu pour le ch�timent des m�chants…..Quand il tue ‘un musulman’, il n’est pas homicide mais, si je puis dire, malicide �. L’�v�que de Paris, Guillaume d’Auvergne, ajoute avec r�pulsion que ces ‘infid�les’ sont des �tres de d�bauche et de perversion. Ils sont en outre � fourbes, sadiques voire serpents, vip�res, dragons, d�mons comme les d�peint encore la Chanson de Roland.

Cette grossi�re caricature de l’Islam que l’�glise, pendant longtemps, s’est employ�e � diffuser en vue de modeler l’imaginaire de leurs disciples est d’un simplisme mesquin : � Les pa�ens ont le tort, et les chr�tiens le droit �.

Mais les intellectuels tels qu’Ab�lard au XII�me, Roger Bacon au XIII�me qui ont appris � c�toyer et � appr�cier les arabes musulmans pr�conis�rent de reconna�tre l’existence, voire la qualit� de L’Autre.

Le po�te Wolfram Von Eschenbach fit �cho dans ses œuvres de critiques � l’�gard d’une �glise intol�rante, orgueilleuse et dominatrice.

Et l’illustration la plus spectaculaire d’un esprit d’ouverture � l’�gard de la civilisation musulmane a �t� donn�e par l’empereur Fr�d�ric II en butte � l’hostilit� pers�v�rante, acharn�e de la papaut�.

Mais ces attitudes d’ouverture restent minoritaires. Seule l’intol�rance demeure l’id�ologie dominante : Marco Polo d�crit les musulmans comme � de mauvaises gens, coupe-bourses, voleurs, meurtriers et tra�tres � ajoutant que la � maudite loi que leur a donn� leur proph�te leur commande tout le mal qu’ils peuvent faire aux autres gens �.

Cette � maudite loi � qu’est l’Islam est incarn�e, aux XIV�me et XV�me si�cle par une force nouvelle, les Turcs : Constantinople succombe, et avec elle le mill�naire empire byzantin.

a suivre...

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kb 14 octobre 2018 19:26

suite 1

En effet, l’empire Ottoman est arriv� � un niveau de puissance in�gal� dot� d’une arm�e redoutable et poss�dant un arsenal tel que le monde n’en avait encore jamais vu, notamment des fus�es volantes et une artillerie de premier ordre.

Que pouvait donc Bysance et l’empereur Constantin XI devant de tels moyens, m�me soutenus par les pri�res de milliers de pr�tres et de moines qui se relayaient sans cesse dans les �glises et les couvents de la m�tropole.

Apr�s deux mois de si�ge de Constantinople et un bombardement intense, les troupes osmaniques envahirent la ville, l’empereur Constantin fut tu�, la population massacr�e, le Sultan Meh�met II renversa les ornements sacr�s des �glises, proclama la d�ch�ance des images chr�tiennes et la victoire de l’Islam : l’empire Ottoman venait de conqu�rir sa capitale.

La chute de Bysance en 1453 avec la prise de Constantinople par les Turcs, constitue un des plus grands faits de l’histoire du monde :

Les royaumes chr�tiens et musulmans tomb�rent par pans entiers sous la domination des sultans ottomans.

L’image satanique de l’Islam ressurgit alors. Le c�l�bre r�formateur religieux Luther, au XVI�me si�cle, avertit les chr�tiens : "Vous ne luttez pas contre des �tres de chair et de sang....soyez certains que vous luttez contre une grande arm�e de diables....Il faudrait contre ces diables une grande croisade".

pour les chr�tiens, la religion musulmane est d�sormais l’erreur et le seul salut pour les musulmans est de se rallier � la seule v�rit� qu’incarne l’Eglise.

D�s lors, l’incompr�hension est � son comble : Le musulman, trait� d’infid�le utilise le m�me terme pour d�signer le non-musulman. Et Bernard Lewis ( Comment l’islam a d�couvert l’Europe, la D�couverte 1984 ) donne un exemple frappant de l’optique reductionniste commune � la tradition chr�tienne et � la tradition musulmane : deux oeuvres, l’une de l’histoire arabe d’Ibn Khaldoun (fin XIV�me si�cle), l’autre de Bossuet (XVII�me si�cle), portant le m�me titre « l’histoire universelle » ; ce titre recouvre en fait, pour le premier, la seule histoire du monde musulman, pour le second la seule histoire du monde chr�tien. Chacun, convaincu de sa sup�riorit� intrins�que et de d�tenir la seule V�rit�, ignore l’Autre.

Et simultan�ment � la m�me �poque, les encyclop�distes et hommes de lettres articulent leurs attaques virulentes sur Mahomet en personne, bien avant charlie, le faisant passer pour un faux proph�te �. Et de le traiter avec une f�rocit� inou�e de � sorcier, inf�me, d�bauch�, voleur de chameaux, cardinal qui, n’ayant pas r�ussi � se faire pape, inventa une nouvelle religion pour se venger de ses coll�gues �.

Ces pr�jug�s injustes � son �gard connaissent leur paroxysme au XVII�me si�cle. Sa vie n’inspira pas seulement les auteurs de dictionnaires et d’encyclop�dies, mais aussi et non moins violemment, les auteurs de pi�ces de th��tre et de romans : Voltaire y voit un fanatique, Goethe, un assassin.

Il est surprenant de constater que tous lui sont r�solument hostiles.

En fait, ces id�es injustes refl�tent l’image singuli�rement d�form�e que l’Europe chr�tienne se donne de Mahomet : Les eclesiastiques ont compris qu’il fallait remplacer la lutte arm�e par la lutte id�ologique. Ausi, le missionnaire prend-il la succession du crois�. Bien entendu, si la strat�gie change, l’optique reste la m�me : la religion de l’Autre est l’erreur et le seul salut pour cet Autre est d’abandonner son identit�.

Ce n’est qu’au terme du XVIII�me si�cle, � l’�poque des grands voyages de reconnaissance, que nombre d’europ�ens, sans renier leurs croyances, sauront s’ouvrir au monde musulman, et leurs r�flexions vont incliner vers un lib�ralisme religieux de plus en plus affranchi du dogme chr�tien.

Et Lamartine d’�crire � propos de Mahomet dans son livre intitul� Histoire de la Turquie :

� Jamais homme ne se proposa….un but plus sublime, puisque ce but �tait surhumain : saper les superstitions interpos�es entre la cr�ature et le Cr�ateur, rendre Dieu � l’homme et l’homme � Dieu, restaurer l’id�e rationnelle et sainte de la Divinit� dans ce chaos de dieux mat�riels et d�figur�s de l’idol�trie.

� Jamais homme n’entreprit, avec de si faibles moyens, une œuvre si d�mesur�e aux forces humaines puisqu’il n’a eu, dans la conception et dans l’ex�cution d’un si grand dessein, d’autre instrument que lui-m�me….

� Enfin, jamais homme n’accomplit en moins de temps une si immense et si durable r�volution dans le monde puisque, moins de deux si�cles apr�s sa pr�dication, l’islamisme, pr�ch� et arm�, r�gnait sur les trois Arabies, conqu�rait la Perse, le Khorasan, la Transoxiane, l’Inde occidentale, la Syrie, l’Egypte, l’Ethiopie, tout le continent connu de l’Afrique septentrionale, plusieurs des �les de la m�diterran�e, l’Espagne et une partie de la Gaule.

Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensit� du r�sultat sont les trois mesures du g�nie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne � Mahomet ? Les plus fameux n’ont remu� que des armes, des lois, des empires ; ils n’ont fond� (quand ils ont fond� quelque chose) que des puissances mat�rielles �croul�es souvent avant eux. Celui-l� a remu� des arm�es, des l�gislations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur le tiers du globe habit� : mais il a remu�, de plus, des autels, des dieux, des religions, des id�es, des croyances, des �mes ; il a fond�, sur un livre dont chaque lettre est devenue loi, une nationalit� spirituelle qui englobe des peuples de toute langue et de toute race, et il a imprim�, pour caract�re ind�l�bile de cette nationalit� musulmane, la haine des idoles et la passion de Dieu Unique….. �

Cette tradition de m�connaissance, voire de m�pris qui caract�risera dans son ensemble le rapport du monde chr�tien au monde musulman, conna�tra une certaine accalmie � partir de la fin du XIX�me et ce, gr�ce � des hommes de grande tol�rance et � forte personnalit� telles que les Bonaparte, Lyautey, Lawrence d’Arabie ….et fait exceptionnel, le charismatique pape Jean-paul II.

Mais le drame est que le monde musulman ne s’av�rera quant � lui dans l’ensemble, pas plus enclin � tenter de combler ce foss� de m�connaissance et d’incompr�hension.

Et nous vivons aujourd’hui les cons�quences de douze si�cles d’incompr�hension mutuelle.

Pourtant la contribution des musulmans � la civilisation humaine est exceptionnelle :

Ce sont les chercheurs musulmans qui ont sauv� le patrimoine grec de la disparition et de l’oubli en le traduisant et transmettant l’h�ritage � l’occident.

C’est Ibn Nafiss qui d�couvre la circulation du sang.

Ce sont les arabes qui sont les inventeurs de la m�thode inductive et les v�ritables cr�ateurs de la recherche exp�rimentale ; ce sont eux qui ont cr�� l’optique, la physique et la chimie exp�rimentale, l’alg�bre et l’arithm�tique, la trigonom�trie sph�rique, la g�ologie, et la sociologie….Ils ont l�gu� � l’occident comme pr�sent le plus pr�cieux de tous, leur m�thode de recherche scientifique.

� suivre...

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kb 14 octobre 2018 19:33

suite 2

L’empereur allemand Fr�d�ric II de Hohenstaufen, touch� par le souffle vivifiant de l’esprit arabe, attira aupr�s de lui les �rudits musulmans et ce, au m�pris des interdictions et des attaques de l’Eglise catholique romaine. Mais la position de l’Empereur est demeur�e in�branlable affirmant que � le Germain comme l’Arabe poss�daient cette qualit� unique : la vision claire et p�n�trante de la nature r�elle des choses….Eux seuls, sans pr�jug� aucun, savent observer, examiner et explorer la r�alit� sensible �.

D’ailleurs, c’est ce m�me empereur qui est le v�ritable fondateur d’une nouvelle vision du monde en Europe : Pour lui, le monde chr�tien n’accordait gu�re d’importance � la nature concr�te qu’en fonction de Dieu et de l’�me, ajoutant que l’intelligentsia europ�enne, form�e par la th�ologie chr�tienne, est absorb�e uniquement par la contemplation de l’Au-del�. Quant au monde des faits, elle ne s’y interessait gu�re.

Fr�d�ric II s’�rigeait contre de telles fantaisies affirmant entre autres "Que notre intention est de rendre perceptibles les choses qui sont, et telles qu’elles sont r�ellement".

Ces paroles marquent le tournant de la vision du monde occidental :

Il fut en effet le pionnier de la science europ�enne. Il inaugure toute un lign�e de penseurs qui conduit vers la renaissance avec Albert le Grand, Roger Bacon, L�onard de Vinci, Copernic, Galil�e et autres qui ont � des degr�s divers, subi l’influence arabo-islamique � travers la Physique exp�rimentale d’Ibn El Heitem, le botaniste Ibn EL Beitar, les astronomes Al-Kindi et Al-Bitouqui, les connaissances arabes relatives au magn�tisme, � la boussole, aux mati�res explosives, � la pharmacologie, � la m�decine.....

Au contraire du christianisme, l’Islam a encourag� des sciences qui lui �taient n�cessaires pour fixer les heures de pri�re, pour mesurer les mouvements des astres, soigner les malades, pr�venir les �pid�mies dans les grandes cit�s......

Et Mahomet avait impos� la recherche du savoir comme un devoir religieux :« Qui aspire au savoir, adore Dieu ». Pour lui, les sciences servent la gloire de Dieu : Pour l’amour d’Allah « re�ois le savoir, m�me de la bouche d’un infid�le ».

Toutefois l’environnement mondial, boulevers� depuis la chute de Bysance, rel�gua cette qu�te transcendante du savoir dans les confins de l’oubli, et le monde musulman dans les t�n�bres d’un isolement total : L’heure de la d�cadence avait sonn� pour l’Islam.

En 1482, les rois catholiques, Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, d�cid�rent d’�liminer d�finitivement l’Islam de l’Espagne. Une nouvelle croisade contre les musulmans arabo-b�rb�res fut lanc�e.

La reddition de Grenade, dans la nuit du 1er au 2 janvier 1492, fut c�l�br�e comme un fait extraordinaire dans toute la chr�tient�. On y voyait la revanche du monde chr�tien sur le monde musulman apr�s la prise de Constantinople.

Aussi, les chr�tiens espagnols, pr�conisaient-ils l’occupation des terres de l’Islam situ�es sur le littoral nord-africain d�s le parach�vement de la reconqu�te et du refoulement d�finitif des maures de l’Espagne ; id�e par ailleurs appuy�e par le pape Alexandre VI, qui parla en 1493 du possible partage du monde � coloniser afin que " la foi catholique et la religion soient exalt�es et r�pandues.....et que les nations barbares soient subjugu�es et r�duites � la foi".

Une telle id�e n’avait jamais effleur� la pens�e des conqu�rants ottomans et arabo-b�rb�res qui, en enlevant une grande partie de l’Europe,

n’avaient gu�re cherch� � convertir les populations colonis�es, mais d’�tre plut�t les maitres des territoires conquis et d’en tirer les revenus, notamment fiscaux.

D�s lors, l’Europe chr�tienne allait s’�tendre, conqu�rir, dominer et coloniser :

En 1415 d�j�, Don Joa� 1er, roi du Portugal, s’empara de Ceuta avec une flotte de plus de 200 navires transportant une arm�e de 50 000 hommes ; elle devint ainsi la premi�re conqu�te des portugais dans le nord du Maroc. Apr�s la mort de Don S�bastien de Portugal � la bataille de l’Oued el Makhazine � Ksar El Kebir en 1579, Ceuta passa � l’Espagne en 1580.

Mellila, port marocain de la m�diterran�e fut enlev�e � son tour en 1497 par Pierre Estopinan, officier attach� � la maison du Duc de Medina-Sidonia qui la c�da en 1506 � la couronne d’Espagne.

Et � l’instar du Portugal et de l’Espagne, les autres puissances europ�ennes souhait�rent se lancer � leur tour dans les guerres de colonisation. Mais suite � la d�faite de S�bastien 1er, elles abandonn�rent toute vell�it� d’occupation forc�e du Maghreb et ce, pendant plusieurs si�cles.

� suivre

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kb 14 octobre 2018 19:39

suite 3

Ce d�sir de revanche et de conqu�te ne revient qu’au d�but du XIX�me si�cle puisqu’il fallait au pr�alable affaiblir l’empire ottoman, en �veillant le sentiment nationaliste au sein des peuples soumis et en leur fournissant des encouragements et des armes qui donn�rent aux mouvements d’ind�pendance nationale, la force et la coh�sion sans lesquelles elles n’auraient jamais pu briser le joug du Sultan :

Le soul�vement des Grecs en 1822, donna le premier signal du d�membrement.

Roumains, Serbes, Bulgares et Albanais suivirent le mouvement.

L’�mancipation des peuples chr�tiens des Balkans �tait d�j� un fait accompli.

Au lieu de calmer les rebellions nationales au sein de l’empire malade, les puissances europ�ennes les enfi�vr�rent et les nourrirent de haine � l’�gard de l’autorit� sultanienne, profitant simultan�ment de l’�tat critique des finances de l’empire dont l’endettement ext�rieur atteignait des sommets abyssaux : les emprunts �trangers n’�taient accord�s qu’ en �change de garanties et de gages ( concessions, octrois de monopoles, exploitations des mines, quais, docks, entrep�ts, chemins de fer, banques, exploitations p�troli�res, droits de douane.....

Ainsi, les Puissances pompaient-elles avidemment les richesses du pays. De sorte qu’une grande partie du revenu national allait directement dans les coffres-forts des banques de Londres, de Paris, de Vienne et de Berlin.

Le pays se putr�fiait � vue d’oeil et les Sultans sentaient monter vers eux la col�re de leurs sujets.

L’Empire, appel� d�sormais "l’Homme malade", agonisait :

Tout donnait une impression de mis�re et de v�tust�.

Au lieu de rem�dier � cette p�nible situation, le Sultan couvrit ses territoires d’un ensemble de r�seaux d’ ’indics’ ayant pour mission exclusive de surveiller la population. Aussi, n’y avait-il de libert� ni de s�curit� pour personne et les prisons regorgeaient de d�tenus.

Le m�contentement �tait quasi-g�n�ral....

C’est � cette p�riode pr�cis�ment que l’Angleterre, la France et finalement l’Italie s’empar�rent de toutes les possessions africaines ottomanes, ainsi que des �les les plus importantes de la M�diterran�e orientale.

L’Alg�rie, la Tunisie, l’Egypte, Malte, la Cr�te furent perdues � tour de r�le.

Et la superficie de l’empire ne cessait de se r�tr�cir au profit des nations chr�tiennes.

Ce n’�tait �videmment pas par philanthropie que les puissances europ�ennes soutenaient les mouvements d’ind�pendance nationale. C’�tait simplement parce que ce levier commode, leur permettait d’affaiblir le dernier des empires de l’Islam et facilitait leur propre mainmise sur les possessions ottomanes.

Ces conqu�tes s’�taient d�roul�es sous le signe d’une nouvelle colonisation qui pr�figure une "vocation civilisatrice". Aussi, l’aventure colonialiste fut-elle men�e de pair avec la participation effective des grands �v�ques.

La mission chr�tienne et l’Etat colonial s’�taient partag�s la besogne selon leurs comp�tences respectives : Aux coloniaux d’assurer la s�curit� et de fournir l’aide mat�rielle et financi�re ; aux missionnaires d’accomplir la grande oeuvre civilisationnelle, de fonder les �coles et un r�seau d’oeuvres m�dicales et sociales.

L’Eglise allait en effet s’affirmer gr�ce � ses actions sur le terrain. Et Arthur Conte d’affirmer : "La colonisation fut une v�ritable �pop�e au temps des croisades et se continua � pr�sent au si�cle des lumi�res« . C’�tait pour nous rappeler que »les crois�s furent les anc�tres des colons".

C’�tait au d�but du XX�me si�cle, au moment de la d�sint�gration et de la chute de l’Empire ottoman qu’appara�t Mustapha K�mel.

Il a imm�diatement compris que rien n’�carterait l’usure fatale de l’Empire. Aussi, s’�tait-il plong� corps et �me dans une oeuvre harassante pour la cr�ation d’une jeune nation turque, transform�e de fonds en comble et bouillonnante de vitalit�. Loin de son esprit cet empire « r�ac, attard� et has been », compos� d’une mosa�que de peuplades majoritairement sous-d�velopp�es.

Il trancha subitement et avec force la question en proclamant le caract�re r�publicain et la�c de son r�gime :

" L’homme politique qui a besoin des secours de la religion pour gouverner n’est qu’un l�che ! s’�crie-t-il. Or, jamais un l�che ne devrait �tre investi des fonctions de chef de l’Etat".

" Nous avons �norm�ment souffert par le seul fait que nous sommes demeur�s stationnaires alors que le reste du monde continuait � progresser. C’est maintenant � notre tour d’aller de l’avant. Nous aspirons � la civilisation et � la science ; c’est l� que doit mener notre voie".....

La chute de l’Empire ottoman, la colonisation du monde islamique par les puissances chr�tiennes europ�ennes et l’�mergence, pour la premi�re fois, d’un r�gime la�cis� au sein de la nation mahom�tane, avaient s�rieusement �branl� l’Islam sans pour autant entamer la foi religieuse de ses fid�les....

Et la colonisation ne fera qu’exasp�rer les autochtones musulmans et cimenter leur union dans un combat souvent harassant et cruel contre les arm�es d’occupation ; ce combat �tant par ailleurs fr�quemment men� au nom d’un Islam politique, rigoriste et djihadiste

Seul le Maroc berb�ro-arabe, ayant �chapp� � la tutelle ottomane et demeur� ind�pendant, faisait l’objet de convoitises de la part des puissances europ�ennes qui r�vaient chacune en son fonds int�rieur, de s’en emparer. La France en particulier, depuis la prise d’Alger, manifestait ardemment aupr�s de ces m�mes puissances son profond d�sir de s’approprier l’Empire ch�rifien. Elle, qui a us� par le pass� de subterfuges pour faire main basse sur le Maroc.

Et d�s 1808 d�j�, Napol�on 1er au z�nith de sa gloire, envoya au Royaume un espion, un certain Antoine Burel, polytechnicien et officier du g�nie, d�guis� en �missaire porteur d’une lettre au Sultan. Mais sa v�ritable mission est de rendre compte de l’�tat des fortifications et de la force des arm�es afin de permettre l’�laboration d’un plan pour la conqu�te du pays. L’Empereur Moulay Slimane re�ut en grande pompe M. Burel accompagn� du consul de France � Tanger et d�signa son fr�re Moulay Abdeslam pour le repr�senter dans les pourparlers avec les �missaires fran�ais. Ces derniers firent remarquer au prince marocain que le Maroc collabore �troitement avec l’Angleterre et qu’il a permis aux troupes britanniques d’occuper l’�lot de Perejil � c�t� de Ceuta, et que c’�tait l� � une agression manifeste et que la neutralit� s’y trouvait bless�e �.

� suivre...

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kb 14 octobre 2018 19:41

suite 4

Moulay Abdeslam lui r�pondit que le Maroc observait une neutralit� absolue et ne ferait la guerre qu’� ceux qui le voudraient.

Le soir m�me, les fran�ais furent cong�di�s et un secr�taire du Sultan les accompagna jusqu’� Tanger.

Mais les difficult�s de la France en Espagne avec la capitulation du g�n�ral Dupert le 22 juillet 1808 et l’�vacuation fran�aise de Madrid suite � la r�volte des espagnols, d�cida Napol�on de surseoir � toute conqu�te du Maroc.

Moulay Slaoui, proche du souverain ch�rifien, consid�ra l’empereur fran�ais comme � le grand coupable qui est sans cesse occup� � injurier tous les serviteurs d’Allah �.

La politique napol�onienne au Maroc se soldait alors par un grand �chec.

Depuis, le Maroc s’isolait � peu pr�s totalement du monde ext�rieur : La plupart des ports furent ferm�s aux �trangers et un droit de 50% fut impos� sur les importations, tandis que les exportations des produits marocains (bl�, huile, laine et autres) furent prohib�s. La colonie europ�enne se r�duisit � une centaine de personnes � Tanger o� les consuls vivaient rel�gu�s, sans contact avec les r�alit�s du pays. Moulay Slimane voyait dans le contact et le commerce avec l’�tranger un appauvrissement �conomique et un risque pour l’Islam.

Et c’est l’occupation fran�aise de l’Alg�rie en 1830 qui allait basculer cet isolement.

La prise d’Alger pr�lude d�s lors � la cr�ation d’un v�ritable empire d’o� � la civilisation chr�tienne rayonnera sur les contr�es � conqu�rir o� tant de mœurs cruelles existent encore �. Cette � mission civilisatrice � allait se faire �videmment avec l’appui de la papaut�.

Prosp�re M�rim�e qui s�journait � Madrid lors de la guerre hispano-marocaine (1859-1860) d�crivit l’�tat d’esprit de la population ib�rique : � Toutes les parties se sont remises pour la guerre sainte : Femmes, enfants, vieillards, carlistes et lib�raux ont le m�me cri : El Moro ! On se croirait aux croisades �.

Et c’est sous l’�tendard de cette vocation que la France fera main basse sur le Maroc, apr�s l’�tablissement de son protectorat sur la Tunisie.

Mais le Maroc posait probl�me : Il int�ressait simultan�ment nombre de puissances :

- les espagnols pr�sents depuis des si�cles dans leurs pr�sides, n’ont pas perdu l’id�e de prolonger la Reconquista sur le sol marocain.

- Les allemands de Guillaume II ne dissimulent gu�re leurs vis�es �conomiques sur le pays.

- Les britanniques et les italiens sont attir�s par la position strat�gique du Maroc en m�diterran�e.

- Pour la France, le Maroc repr�sente le prolongement naturel de son ‘Alg�rie’.

Pour cet ensemble de raisons, le Royaume ch�rifien allait devenir un vaste troc n�goci� par l’Hexagone avec les autres puissances.

voil� un peu long certes, mais j’esp�re que �a vous aidera � mieux comprendre les sens insuffl� � la forme pronominale de "effets pervers de la colonisation"

maintenant si vous pr�f�rez rester dans le subjectivisme des journaux t�l�vis�s et de l’histoire rapport�e par leurs « grands sp�cialistes » vous ne manquerez certainement d’arguments tout autant sophistes les uns que les autres pour vous conforter dans votre vision des choses

merci encore pour votre int�r�t pour mon article qui n’avait pas la pr�tention d’aller chercher l’origine de la d�b�cle de notre enseignement jusque dans les pages profondes du conflit de civilisations. en fait je voulais mettre le doigt sur l’incapacit� de ce gouvernement (marocain) et de ses pr�d�cesseurs � mettre en place une strat�gie de l’enseignement public efficace...c’en est tellement d�sopilant que l’on est � se demander si cette gabegie sociale n’est pas volontaire afin de maintenir les gros nuls au pouvoir

cordialement

et fin du commentaire bien sur

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popov 15 octobre 2018 16:57
@kb

Merci pour ce long rappel historique tellement d�taill� qu’il me semblerait impoli de ne pas y r�pondre m�me si vous semblez d�sireux de clore le d�bat. Je ne suis pas historien, je ne suis qu’un petit physicien qui a fait carri�re en informatique en Asie. J’observe l’Europe au t�lescope depuis mon fuseau horaire de Yakoutsk. Initialement, je suis venu sur Agoravox pour pratiquer un peu le fran�ais, une langue que j’ai apprise dans mon enfance mais que je n’ai eu pas l’occasion de pratiquer dans la vie de tous les jours depuis une quarantaine d’ann�es.

Je me suis sans doutes mal exprim�. Je n’ai pas cit� les empereurs romains et th�ologiens chr�tiens d’origine berb�re pour faire l’�loge de l’empire romain ou du christianisme, mais pour rappeler qu’� cette �poque, le Maghreb �tait au m�me niveau civilisationnel que le reste de l’empire romain.

Je reconnais, et salue au passage, l’engouement soudain pour la connaissance qui s’est produit dans le monde islamique vers le 9�me si�cle au contact de la Chine, de la Perse, de l’Inde, de la M�sopotamie et du monde gr�co-romain.

Il faut reconna�tre qu’� cette �poque, les mahom�tans n’�taient pas encore en majorit� dans les pays conquis. Les savants de l’�poque �taient pour la plupart des Perses, m�me s’ils sont connus sous leurs noms arabes. Le r�le des B�douins s’est limit� � mettre en contact diverses civilisations par leurs conqu�tes et � assurer une prosp�rit� qui a permis � ces savants le luxe de se livrer � des recherches.

La m�thode scientifique dont on trouve l’embryon chez Eratosth�ne et Archim�de et qui lib�re la pens�e de tout a priori philosophique ou th�ologique a en effet �t� re-d�couverte par les arabo-musulmans.

Mais les th�ologiens, comme Al Ghazali, �taient l� pour mettre fin � cette passion soudaine.

Cet �minent intellectuel, auteur de plusieurs dizaines de livres de philosophie, �tait sans doutes le mieux plac� pour comprendre o� frapper pour �touffer dans l’œuf cette pens�e rationnelle naissante. Il construisit donc une philosophie islamique dans laquelle le concept de relation causale est remplac� par ce que l’on appelle l’occasionnalisme : quand on approche une flamme d’une bougie, on donne � Allah l’occasion de manifester son pouvoir en enflammant la m�che. Il n’y a aucune relation de cause � effet. Allah pourrait tr�s bien ne pas enflammer la bougie, mais il le fait de fa�on pr�visible pour ne pas d�concerter les humains.

Le pilier de la pens�e rationnelle est le concept de relation de cause � effet. Quand on approche une flamme d’une bougie, la m�che de la bougie s’enflamme. La cause, c’est la flamme qu’on approche ; l’effet c’est la flamme de la bougie. On peut alors raffiner l’analyse, voir que la chaleur de la flamme vaporise des mati�res contenues dans la m�che, qui � une certaine temp�rature se combinent � l’oxyg�ne de l’air pour produire � leur tour la chaleur qui entretient la r�action chimique.

Il est clair que l’occasionnalisme a �t� invent� pour pr�server le statut des « savants » islamiques qui voyaient en cette science naissante une concurrence au coran qu’ils pr�tendaient contenir tout ce qu’il y a lieu de savoir, et dont ils �taient les interpr�teurs auto-attitr�s.

Sans cette th�ologie, les arabes auraient march� sur la lune au 17e si�cle. Mais voila, cette aberration a pris racine. Et la seule science qui a pu encore se d�velopper un peu apr�s Ghazali, c’est la math�matique, qui mena�ait beaucoup moins la th�ologie que les sciences naturelles.

Le papier, l’id�e de base pour l’imprimerie, la boussole et la poudre � canon nous viennent de Chine par l’interm�diaire des arabes. L’Occident a utilis� l’imprimerie pour acc�l�rer la diffusion de la connaissance, la boussole pour traverser les oc�ans et la poudre � canon pour foutre un racl�e aux pirates mahom�tans qui infestaient la M�diterran�e. Les arabo-islamiques ont utilis� la boussole pour trouver la direction de La Mecque, pas pour s’aventurer loin des c�tes et d�couvrir l’Am�rique.

Le monde arabe poss�dait avant l’Occident tout ce qui en Europe a produit la r�volution scientifique. Ils se sont couch�s dessus par crainte de se faire accuser d’h�r�sie. Au cours des 5 derniers si�cles, le monde arabe n’a strictement rien produit d’utile � l’humanit�. Toute la mati�re grise a �t� utilis�e � produire des listes de ce qui est haram et de ce qui est halal (un peu comme les bulles papales).

De toute cette science arabe, il ne reste que des mots : alambic, alcool, alg�bre, alkali, algorithme.

Qu’est-ce qui a provoqu� ce d�clin ? On peut citer plusieurs causes :
- La diminution progressive des populations non-islamiques qui �taient le lien entre l’islam et les cultures pr�c�dentes, la d�mographie �tant biais�e en leur d�faveur puisque les enfants des mariages mixtes devenaient automatiquement mahom�tans.
- La destruction de la biblioth�que de Bagdad par les Mongols.
- L’arriv�e des Turcs qui, s’ils excellaient dans l’art de la guerre et de l’administration d’un empire ne semblaient pas tr�s attir�s par les concepts abstraits.
- Pour le Maghreb, les invasions hilaliennes dont parle Ibn Khaldoun dans ses prol�gom�nes que l’on peut lire en ligne en fran�ais ici.
Personnellement, je pense que la philosophie d’Al Ghazali a �t� d�terminante. Pourquoi en effet s’interroger sur les causes et les effets si en fin de compte il faut reconna�tre que c’est Allah qui est derri�re tout pour ne pas mourir h�r�tique ?

Le monde islamique compte un (1) prix Nobel de physique : le g�nial pakistanais Abdus Salam qui est un des pionniers de la th�orie du boson de Higgs.

Ce n’est pas beaucoup pour plus d’un milliard de mahom�tans. Et ce n’est �videmment par un Arabe. Mais c’est encore trop, car comme il appartenait � la branche des Ahmadis, consid�r�e comme h�r�tique par les cr�tins wahhabites, lui qui �tait un des piliers du programme nucl�aire pakistanais, il a du s’exiler.

� sa mort, son corps a �t� rapatri� et sur sa tombe, il �tait �crit : « Premier prix Nobel musulman ».

Un cr�tin de juge sunnite a fait effacer le mot « musulman ». Il ne reste que « Premier prix Nobel ».

Comme vous le rappelez tr�s bien, l’islam et le christianisme ont beaucoup de d�fauts en commun, mais le christianisme a fait au moins une bonne chose en Europe : contrairement � l’islam, il a interdit les mariages entre cousins germains.

Voici quelques articles sur le sujet de la consanguinit� dans les pays islamiques :

http://numidia-liberum.blogspot.jp/2013/01/islamisme-et-cinsanguinite.html

http://lepeuple.be/le-sujet-tabou-la-consanguinite-chez-les-musulmans/83956

http://tpeconsanguiniteegypteancienne.e-monsite.com/blog/une-consanguinite-inquietante-dans-le-monde-arabe-et-en-egypte.html

http://www.parolesdedieu.fr/islam-et-consanguinite/

Tout cela ne parle que du QI moyen. Cela ne veut pas dire qu’il ne peut y avoir de g�nies dans le monde islamique. Cela veut simplement dire qu’il y en a moins que l� o� le QI moyen est plus �lev�, et que ce g�nie a peu de chance de s’�panouir sur un terrain st�rile.

Ceci nous ram�ne � votre sujet. Si cela peut vous consoler (mais j’en doute car je ne vous crois pas homme � vous r�jouir du malheur des autres), le QI moyen baisse en France, de m�me que le niveau de l’enseignement. Il fallait s’y attendre : ce n’est pas en important en masse des populations � bas QI moyen qu’on va relever celui de la population nationale. Alors, il faut baisser la barre pour ne pas stigmatiser les cancres. Si �a continue, les dipl�m�s seront bient�t incapables de lire leur dipl�me.

Et j’arrive � la m�me conclusion que vous : cela semble voulu en « haut lieu » pour produire une population de lobotomis�s taillables et corv�ables � merci.
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kb 16 octobre 2018 13:23

@POPOV

Merci encore une fois d’accorder autant d’int�r�t si bien document� � ma petite contribution et d�sol� si je vous ai sembl� vouloir clore le d�bat mais �a n’�tait pas du tout mon intention.

Sans doute avez-vous un peu raison lorsque vous attribuez � Ghazali le d�clin scientifique du monde musulman m�me si je doute fortement que son concept philosophique ait eu pour objectif d’asseoir une quelconque supr�matie des scientifiques de l’�poque. Ghazali n’a magnifi� Dieu dans son concept que pour �viter justement qu’il n’arpente le c�t� obscur de la philosophie menant � une conception nihiliste d’un monde o� la volont� de puissance fait loi. Ce qui a fini par arriver � en juger par celle dont font preuve les grandes puissances semant chaos et d�solation dans un but purement pr�dateur cach� sous un gros mensonge d’intention œcum�nique de d�mocratisation.

Quant aux liens propos�s pour illustrer ce corollaire sophiste de la consanguinit� sur la d�bilit� ambiante du monde arabo-musulman ils restent autant douteux que ridicules par leur volont� de nuisance m�me pas cach�e � lire les titres des pages et des sites. Je peux vous renvoyer � des sites qui expliquent tout et son contraire par les m�mes proc�d�s.

L’argument du premier lien suffit � lui seul � r�duire � n�ant toute la th�orie insidieuse de l’impact de la consanguinit�. Comment, un peuple (juif), dont la consanguinit� est pratiqu�e � un degr� encore plus pouss� que celle pratiqu�e chez les musulmans (chez les juifs, les mariages entre oncles/ni�ces et tantes/neveux sont aussi permis) pr�sente le plus grand nombre de prix Nobel ?

Sans doute faut-il chercher les causes ailleurs. Il n’y a pas de peuple plus d�bile que d’autres. il n’y a que des volont�s politiques et des structures de d�veloppement et d’apprentissages diff�rents. et vu ce qui est en train de se manigancer actuellement on n’est pas de consid�rer que celle du monde arabo musulman ont �t� r�duites � n�ant par la volont� destructrice d’un occident n’ayant jamais pardonn� � l’islam de lui renvoyer l’image de sa propre d�g�n�rescence humaniste car si en corollaire, �tre intelligent et d�velopp� consiste � poss�der la plus grande capacit� de nuisance (bombe atomique et autres arsenaux de guerres) je pr�f�re encore rester du c�t� des humains m�me si jug� d�bile.

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kb 16 octobre 2018 13:25

sinon un petit lien avec un point de vue un peu plus rationnel

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- popov 17 octobre 2018 16:42
  
  @kb
  
  J’avoue que j’ignorais que certains juifs pratiquent eux aussi les mariages consanguins. J’ai v�rifi� et cela semble bien �tre le cas. Cela explique peut-�tre pourquoi leurs barbus ressemblent tant aux v�tres.
  
  Bon, alors, si les mariages consanguins n’ont rien � voir avec le comas intellectuel dans lequel croupissent les pays islamiques, quelle peut bien en �tre la cause ?
  
  Vous accuser le m�chant occident d’en vouloir au monde islamique pour des conflits pass�s et de comploter pour vous emp�cher de vous d�velopper. M�me si cela �tait vrai, cela n’explique pas le fait que le monde islamique n’a produit aucune connaissance utile � l’humanit� depuis au moins 5 si�cles. Alors, il faut bien chercher le coupable ailleurs, m�me s’il s’agit d’un tabou dans vos pays. Pour moi, c’est l’islam, mais libre � vous de ne pas le dire. Il serait dangereux de r�p�ter aujourd’hui, dans les pays islamiques, certaines parole de Mustafa Kemal � propos de l’islam.
  
  Ceci dit, l’occident a autant le droit d’en vouloir � l’islam pour des probl�mes pass�s, que le monde islamique d’en vouloir � l’occident pour la colonisation ou les croisades. Quoique la situation ne soit pas exactement sym�trique : l’occident, repr�sent� par certain chef d’�tat, est pr�t � proclamer que la colonisation fut un crime contre l’humanit�. On attend toujours le monde islamique faire une d�claration semblable � propos de l’invasion de la p�ninsule ib�rique et des Balkans ou de l’esclavage transsaharien et autres forfaits. Et on risque d’attendre encore longtemps.
  
  Si les oligarques occidentaux ont d�cid� de saper le niveau de l’�ducation, c’est bien en Europe qu’ils le font, en y provoquant une esp�ce d’invasion hilalienne. Les descriptions peu flatteuses que fait Ibn Khaldoun des B�douins s’appliquent � la lettre � certaines racailles.
  
  Autre chose : vous accusez l’occident de foutre le bordel dans les pays islamiques au pr�texte d’y apporter la d�mocratie. Je suis l� dessus tout � fait d’accord avec vous. Et vous devez sans doutes regretter que le Maroc fasse de m�me au Y�men en participant � l’Op�ration Temp�te D�cisive.
  
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kb 18 octobre 2018 16:02

@Popov

Je ne suis pas particuli�rement adepte du discours exutoire accusant le � m�chant � occident de tous les maux du monde musulman et je reste capable de distanciation pour mener une autocritique s�v�re � l’encontre d’une pens�e islamique (et non l’islam de mani�re intrins�que tel qu’enseign� par notre proph�te [saw] ) battant de l’aile sous la pouss�e (� partir du Xe si�cle) d’une autorit� savante encore bien plus virulente que Ghazali que vous aviez �voqu� pr�c�demment.

les premiers si�cles de l’H�gire s’�tant caract�ris�s par une attitude de tol�rance � l’�gard de la libert� d’ex�g�se dans le domaine religieux, ce qui pr�sentait le risque de voir ce libre examen des �critures donner naissance � des dizaines d’�coles de pens�e islamique disposant chacune de son propre corpus th�ologique, les ul�mas ne pouvaient que craindre de voir ce nombre se multiplier � l’infini et finalement d�naturer le message islamique originel.

La solution qui se proposa alors � l’autorit� savante du Xe si�cle pour parer � cette situation fut de pr�cipiter l’�tablissement d’un consensus (ijm�‘) interdisant le libre examen des �critures ; ce consensus d�sign� sous l’appellation de � fermeture de la porte de la jurisprudence � (ghalq b�b al-ijtih�d) s’exprima dans la pratique par le devoir de taql�d ou � conformisme � ; pr�cepte impliquant de limiter l’activit� du savant � l’explication et � l’interpr�tation du dogme tel qu’�tabli par les pr�curseurs de la pens�e islamique ; � partir de l�, toute vell�it� de novation, de critique ou de remise en doute des enseignements des Anciens allait syst�matiquement �tre tax�e d’h�r�sie. La pens�e �minemment � progressiste � dont se pr�valaient les premiers docteurs de l’islam ne tarda alors plus � faire place � une nouvelle attitude de frilosit� intellectuelle et de d�fiance collective � l’�gard des sciences rationnelles, en particulier la philosophie.

L’anath�me antiphilosophique devint ainsi la r�gle dans l’imaginaire collectif musulman et n’�pargna plus aucun esprit religieux ; pour le hanbalite Ibn al-Dj�z� (1114-1200) par exemple, la philosophie serait � le principal facteur ayant perverti la foi musulmane �

Ibn al-Salah (1181-1245) ira plus loin dans l’invective en affirmant que � la philosophie est la source de l’idiotie et de la d�cadence, l’essence de la perdition et de l’�garement, de l’erreur et de la perversion. � Le juriste hanafite Ibn Nadj�m (1519-1562) ne dit pas autre chose lorsqu’il d�clare qu’il � existe plusieurs cat�gories de savoirs [dont] certains sont interdits par la religion : ce sont la philosophie, la magie, l’astronomie et la sorcellerie � Quel raccourci ! En arriver ainsi � mettre sur un m�me pied d’�galit� n�gative la philosophie et la magie en dit long sur le niveau de d�cadence atteint par la pens�e islamique entre le XIe et XIIIe si�cle.

Mais �a n’est l� qu’une petite partie des causes ayant particip� par une sorte de cloisonnement doctrinal au d�clin de la civilisation islamique. De mon modeste avis, ce sont les invasions mongoles du XIIIe si�cle qui sont venus porter le coup de gr�ce � cette civilisation qui ne s’est jamais remise de la chute de Bagdad et de ses cons�quences d�sastreuses en mati�re de destruction du patrimoine aussi bien savant qu’�conomique. Ce qui a pu �tre sauv� fut de nouveau, en partie d�truit et en partie r�cup�r� lors de la reconquista castillano- portugaise en p�ninsule Ib�rique.

Juste pour dire que la d�cadence d’une civilisation n’est pas un probl�me de g�nes v�hicul� par je ne sais quel effet causal de la consanguinit�, une grosse aberration m�prisante et raciste, mais celui d’un mouvement de tensions g�opolitiques o� tr�s souvent les religions ont servi de boosters dynamiques. D’ailleurs il y a une grande similitude entre la chute de Rome sous les invasions barbares et celle de Bagdad par les mongols.

Sinon juste d’un point de vue d’honn�tet� intellectuelle il n’y a pas de comparaison possible entre l’occupation de la p�ninsule ib�rique par les arabes et la colonisation occidentale lorsque l’on compare ce que chacune a apport� en mati�re de d�veloppement.

Toujours est-il que la nouvelle chute de Bagdad semble fortement v�hiculer un symbole messianique d’apr�s les d�clarations d’anthologie de ses instigateurs, rois d’un nouvel empire que l’on ne peut que qualifier de barbare malgr� son apparence civilis�e.

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- popov 20 octobre 2018 15:25
  
  @kb
  
  Bonjour
  
  Sinon juste d’un point de vue d’honn�tet� intellectuelle il n’y a pas de comparaison possible entre l’occupation de la p�ninsule ib�rique par les arabes et la colonisation occidentale lorsque l’on compare ce que chacune a apport� en mati�re de d�veloppement.
  
  En effet, la colonisation de la p�ninsule ib�rique par les arabo-islamique �tait de loin meilleure que la colonisation du Maghreb par les Europ�ens...du point de vue des arabo-islamiques. Les colonis�s ont un autre point de vue. Apr�s leur �viction, qu’ont laiss� les arabo-islamiques comme d�veloppement � la population locale ? Absolument rien. Les territoires europ�ens colonis�s par les islamiques (Balkans, Sicile, Sud de l’Italie, p�ninsule ib�rique) ont au contraire �t� longtemps � la tra�ne du reste de l’Europe.
  
  Je d�plore autant que vous la destruction de biblioth�ques comme celle de Bagdad par les Mongols, je l’avais moi-m�me signal�e comme une des causes possibles du d�clin dans un commentaire pr�c�dent.
  
  Pour en revenir � l’islam...Sous le carcan de la doctrine hanbalite, l’islam est irr�formable. Le Soudanais Mahmoud Muhammad Taha a essay�. Ils l’ont pendu. Sous les califes, l’islam est devenu une loi au moins autant qu’une religion. Une loi grav�e dans le marbre puisque d�clar�e r�v�l�e. Les califes et la tradition qu’ils ont cr��e vous ont menti sur l’origine du coran. Des �tudes sont en cours sur ce sujet en Occident. Des �tudes que les islamiques n’auraient jamais pu se permettre sans se faire d�capiter. Et ces �tudes r�v�lent une histoire compl�tement diff�rente de ce que racontent vos savants islamiques. Pour un r�sum� de ces �tudes et les r�f�rences aux travaux acad�miques : ici en format pdf t�l�chargeable gratuitement (cela se lit en une soir�e). Je ne pr�tends pas que ces �tudes sont compl�tes ou que leur conclusions sont toutes irr�futables pour l’instant, je n’ai pas les comp�tences qu’il faut pour cela. Il s’agit d’une enqu�te et des d�couvertes arch�ologiques ou autres pourraient encore influencer les r�sultats.
  
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De la linguistique de la m�diocratie...

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